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Omicron et perturbations de la scolarité : les parents inquiets, le gouvernement sur le qui-vive

Après un début d’année scolaire normal, Omicron a provoqué un chamboulement profond des processus éducatifs, faisant rejaillir les craintes sur la qualité de l’enseignement et l’équilibre de l’apprentissage. Alors que le ministère de l'Education nationale affirme qu’il surveille de près le cours de l’année scolaire, les parents d’élèves se disent préoccupés et leur fédération appelle à l'enseignement en présentiel.

Omicron et perturbations de la scolarité : les parents inquiets, le gouvernement sur le qui-vive

C'est le branle-bas de combat. Entre des parents inquiets de la propagation de la Covid-19 dans les écoles, ceux qui sont pour le maintien du présentiel malgré la hausse des cas de contamination, puis ceux qui redoutent une baisse de la qualité de l’apprentissage, le débat n’en finit pas et les solutions deviennent plus qu’urgentes pour toutes les parties.

Contacté par «Le Matin», une source sûre au ministère de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports, indique que «dans un souci de garantir l'équité auprès de l'ensemble des élèves, le département a entamé une série de discussions avec les partenaires dans l'objectif de mettre au point des mesures à même d'offrir des solutions pratiques et immédiates permettant aux élèves de poursuivre, dans les meilleures conditions, leur apprentissage en pleine période d’incertitudes». Et de souligner que le e-learning est à présent une donne qui s'est installée dans les pratiques éducatives et est une alternative, "fiable et concrète", à certains défis auxquels fait face le système éducatif comme l'absence d'infrastructures, des classes surchargées ou encore le déficit de ressources humaines. «C'est aussi un outil pour consolider les acquis des élèves tout en rehaussant la qualité des apprentissages», affirme la même source.
Il est clair, précise notre interlocuteur, que «l'enseignement à distance, malgré les efforts du ministère, en termes de programmation et de mise en place d'outils pédagogiques favorisant le e-learning, ne garantit guère un accès équitable aux modules d'apprentissage. Il s'agit d'un modèle lié intrinsèquement à la connectivité et à un équipement en matériel informatique, des exigences qui ne peuvent être remplies par plusieurs foyers marocains». Pour relever ce défi, «le ministère continue de capitaliser sur son expérience en la matière pour assurer une offre d'enseignement à distance de qualité et œuvre énergiquement pour éviter que cet enseignement ne devienne une charge supplémentaire pour les familles marocaines, étant donné la délicatesse de la conjoncture économique. Car tous les foyers n'offrent pas des conditions d'apprentissage optimisées et les parents ne peuvent assumer les mécanismes de l'apprentissage à distance, qui réclame une organisation sans faille et des ressources», admet notre interlocuteur.

En guise de solutions, le département de Chakib Benmoussa, comme nous l'affirme notre source, a mis en place un dispositif d'enseignement à distance, qui comprend siteweb, application, chaînes télévisées et accompagnement des élèves à travers des applications comme Massar. À cela s'ajoute la "forte" mobilisation des équipes et des enseignants pour la création de contenu et l’alimentation des canaux mis en place pour la transmission des cours.
Toujours selon notre source, la moyenne de publication est de l’ordre «de 61 vidéos par jour produites par les 12 AREF. Au total, sur TelmidTice, 12.304 ressources éducatives libres (REL) réparties en 10.767 cours, 954 exercices et 583 examens, sont accessibles pour accès streaming et téléchargement sans forfait Internet». Au niveau des AREF, il a été procédé au lancement de programmes de soutien scolaire, principalement à destination des élèves du cycle primaire, assure notre source.

La FNAPEM inquiète

Approché par «Le Matin», Noureddine Akkouri, président de la Fédération nationale des associations des parents d’élève au Maroc (FNAPEM), ne mâche pas ses mots. La situation que vivent les écoles et les écoliers est préoccupante sur les plans à la fois pédagogique, social et psychologique. «Les chamboulements que traverse l’école d’aujourd’hui, comme nous ne cessons de le répéter, sont fâcheuses et risquent de compromettre aussi bien la qualité de l’enseignement que le bien-être de l’élève», prévient-il. Pour lui, fermer les écoles pourrait affecter tout l’écosystème, ralentir le rythme de l'apprentissage, affaiblir le niveau scolaire et retarder l'exécution du programme au sein des établissements, surtout publics et en milieu rural.
L’expérience a montré, rappelle-t-il, que ces derniers souffrent d'insuffisances en matière technologique pour assurer le bon déroulement de la formation à distance. Sans parler de l’état de santé mental de l’élève lié au stress, à l’isolement, aux querelles familiales au sujet de l’éducation et à la surcharge mentale des parents concernant la gestion 24 h/24 d’enfants qui font l’école à la maison. «Ce sont-là des sujets d’une importance capitale à prendre en considération au même titre que le risque infectieux», recommande M. Akkouri.

«Nous aspirons, en tant que porte-parole des parents d’élèves, à l'adoption du mode d'enseignement en présentiel. L’Omicron n’est pas aussi dangereux que Delta. Son contrôle ainsi que sa gestion au sein des établissements scolaires peuvent se faire sans recourir au distanciel et sans priver les élèves d’un environnement propice et adéquat pour acquérir un savoir de qualité comme il se doit. D’autant plus que l’apprentissage à distance pourrait nuire à la continuité pédagogique, creuser davantage les inégalités des chances et aggraver les disparités sociales et régionales», alerte M. Akkouri. Il appelle par ailleurs à lancer rapidement une réflexion collective basée sur la gestion des risques pluridisciplinaire (sanitaires, sociaux et psychologiques), en favorisant une communication participative entre les différents acteurs concernés : ministère, syndicats, société civile, parents, professeurs, élèves…
 

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