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Omicron : le pic de la charge virale atteint 3 à 6 jours après l'apparition des symptômes, selon une nouvelle étude

En en sait un peu plus sur l’infection à Omicron. Selon une récente étude, le pic de charge virale pour ce variant interviendrait entre trois et six jours après les premiers symptômes, contrairement à ce qui était observé avec le Delta. Des résultats qui remettent en question, notamment les règles d’isolement et le niveau de transmissibilité. Voici la lecture du Dr Mouad Mrabet.

Omicron : le pic de la charge virale atteint 3 à 6 jours après l'apparition des symptômes, selon une nouvelle étude

Chaque jour livre son lot d'informations sur le nouveau variant Omicron. Partout dans le monde, des milliers de scientifiques sont sur le qui-vive et s’attellent à décortiquer les changements observés au sujet de ce nouveau venu qui chamboule le monde. Cette fois-ci, c’est une nouvelle étude japonaise réalisée en ce mois de janvier qui apporte de nouvelles données sur l’infection. Elle étudie notamment la charge virale des personnes contaminées par Omicron. Selon les analystes, le pic de la charge virale intervient en moyenne entre trois à six jours après l'apparition des symptômes. Pour rappel, le pic de la charge virale de Delta se situait plutôt entre deux jours avant et deux jours après l'apparition des symptômes. Selon le coordonnateur du Centre national des opérations d'urgence de santé publique, Mouad Mrabet, «des études se sont intéressées à l’estimation de la durée de contagiosité du variant Omicron, même si elles ont porté sur un échantillon limité, néanmoins elles montrent que cette durée est apparemment plus courte pour le variant Omicron, comparée aux variants précédents ; mais ce résultat reste à interpréter avec prudence».

Dans tous les cas, ajoute-t-il, «il est démontré qu’Omicron à un R0 (taux de reproduction du virus) au moins le double de celui du Delta, ce qui témoigne que le variant Omicron est extrêmement transmissible. Par ailleurs, le variant Omicron est a priori associé à un du tableau clinique bénin (bien que les cas sévères et critiques sont là aussi) du fait qu’une proportion non négligeable de la population infectée est pauci-symptomatique et en libre circulation concourant ainsi à une amplification du niveau de circulation virale». Le responsable relève que les données à l’international ont confirmé qu'Omicron présente un taux de croissance beaucoup plus élevé que Delta, en liaison avec, d’une part, les caractéristiques intrinsèques du virus lui-même et, d’autre part, le contexte épidémiologique dans lequel ce variant circule. «Parmi les facteurs affectant la transmissibilité d’un variant se trouve la charge virale dans les voies aériennes. En effet, plusieurs études ont analysé ce paramètre à travers la comparaison entre le cycle threshold (Ct)» des PCR des malades Covid-19, un indicateur qui évolue inversement par rapport à la charge virale, c’est-à-dire plus il augmente, plus la charge virale diminue et vice-versa», explique l’expert. Pour appuyer ses propos, il cite quelques études menées pour faire la comparaison entre les Ct (charges virales) et les variants du Sars-CoV-2. «Si une étude danoise n'a pas montré une différence entre Delta et Omicron, une autre française a observé des valeurs de Ct plus élevées, et donc une charge virale plus faible avec le variant Omicron.

Cependant, l’Agence de Santé publique France reste prudente concernant l’utilisation des valeurs de Ct comme indicateur de transmissibilité et considère que cette estimation reste peu précise, car les valeurs de Ct varient selon la période de l'infection où l'échantillon a été prélevé, la méthode adoptée dans l'échantillonnage des prélèvements et le type de l’analyse réalisée», argumente-t-il. À la question de savoir si les résultats de l’étude japonaise pourraient avoir un impact sur le protocole d’isolement réduit à sept jours, sachant que les analystes japonais recommandent d’augmenter cette période d’au moins deux jours, M. Mrabet souligne que «dans tous les cas la décision de réduire la durée d’isolement des cas dans plusieurs pays a été prise notamment pour garantir la continuité des services offerts à la population et éviter un impact socioéconomique lourd. Il reste à signaler que les modes de transmission du virus sont sans changement». Pour sa part, Pr Jaâfar Heikel, épidémiologiste et infectiologue, indique que ce qu’il faut retenir, c’est que la contagiosité d’Omicron n’est pas liée à la gravité ni à la pathogénicité, mais à sa forte transmissibilité. Et de noter que le pic de la charge virale dure sur une période très courte, c'est-à-dire que le virus va provoquer des symptômes moindres que pour le Delta en un temps très court, soit aux alentours de 5 jours en moyenne alors que pour Delta la durée moyenne est de 7, 8, voire 9 jours. Autre caractéristique avancée par Pr Heikel est que «les malades touchés par Omicron “se négativent” plus rapidement (3 jours en moyenne) en comparaison avec le Delta».

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