«La décision d'ouverture des frontières relève des autorités compétentes. Toutefois, en dehors du variant Omicron qui circule partout dans le monde comme au Maroc, il n'existe pas de circulation d'autres variants menaçants. On pourrait donc imaginer une ouverture des frontières dans les semaines qui viennent», déclare au journal «Le Matin» Pr Said Moutawakil, membre du Comité scientifique et technique contre la Covid-19. De son côté, Pr Jaâfar Heikel, professeur d'épidémiologie et spécialiste des maladies infectieuses, joint également par nos soins, souligne que «la fermeture des frontières ne se justifie pas par rapport à Omicron, car bien que ce dernier se propage d’une façon importante, il n’entraîne pas plus de gravité, plus d’hospitalisation et plus de décès que le Delta». Et d’ailleurs, tient-il à préciser, «tous les pays qui ont fermé leurs frontières n’ont absolument pas empêché ni l’entrée ni la diffusion d'Omicron». Pour notre expert, la réflexion doit intégrer d’autres enjeux – économiques et psychologiques – «Aujourd’hui, le cycle épidémique de la Covid-19, qui nécessite toujours la prudence et la vigilance, montre clairement qu’avec une présence massive d'Omicron et qu’avec l’augmentation de l’immunisation de la population à travers la vaccination, le retour progressif, serein et pragmatique à la vie normale est fortement recommandé, en commençant par la réouverture des frontières».
La réponse du Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, publiée sur son compte Facebook, est on ne peut plus claire : «l’accès au territoire national dans les conditions sanitaires imposées applicables ne présente pas un sur-risque épidémique, compte tenu de la propagation communautaire du virus». Et d’ajouter qu’«il serait souhaitable d’envisager la réouverture de ces frontières conformément à notre approche marocaine réussie, proactive et anticipative basée sur la prise de décisions basées sur les données scientifiques pour protéger les citoyens et protéger le Maroc avec le moins possible d’impact et de conséquences et dommages sociaux, psychologiques, éducatifs et économiques».
Dr Hamdi affiche, par ailleurs, son optimisme pour les jours à venir. «Quand on passera le pic de cas hospitaliers dans la région de Casablanca, on pourra voir le bout du tunnel, même si les autres régions vont connaître une situation presque similaire de leur côté dans les jours et semaines qui suivront, du moment qu’on pourra compter sur la capacité hospitalière de Casablanca comme option de secours quand il le faudra». Et le médecin d’ajouter que «l'accès au territoire national de citoyens marocains ou d’étrangers complètement vaccinés et munis d'une attestation PCR négative, est moins risqué sur le plan épidémiologique que le comportement de personnes non vaccinées ou qui le sont incomplètement, qui n'adhèrent pas aux mesures préventives».