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PLF 2023 : l'opposition critique le manque d'innovation du gouvernement

PLF 2023 : l'opposition critique le manque d'innovation du gouvernement

Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, vient d’envoyer la note de cadrage aux ministres et hauts commissaires en vue de préparer le PLF 2023. Celle-ci fixe quatre priorités, à savoir le renforcement des fondements de l’État social, la relance de l’économie à travers l’appui à l’investissement, la consécration de la justice spatiale et le rétablissement des marges financières pour assurer la soutenabilité des réformes. Les partis d'opposition ont cependant montré des réactions assez convergentes, jugeant cette note comme une simple reproduction des formules habituelles, sans véritable apport novateur en termes de solutions dignes de ce nom.Ainsi, le président du groupe socialiste à la Chambre des représentants, Abderrahim Chahid, et dans des déclarations relayées par le quotidien «Libération», estime que «malheureusement, le souffle réformiste fait défaut à la note de cadrage du Chef du gouvernement. Elle reste plutôt prisonnière de la logique économique guidée par le souci de maintenir les grands équilibres financiers au lieu de renforcer les mécanismes d'équilibres sociaux que nécessite notre pays dans la conjoncture actuelle». «La note a maintenu les mêmes orientations de l'actuelle loi de Finances, et n'a rien apporté de nouveau au regard des réformes fondamentales que le Maroc attend d'un gouvernement qui prétend défendre l'État social», souligne M. Chahid, ajoutant que «le hic dans ce document composé de 14 pages, c’est que le Chef de l’Exécutif a passé sous silence «les réformes substantielles et réelles, notamment la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales sur la fiscalité afin de renflouer les caisses de l'État et d’atteindre la justice fiscale». De son côté, le président du groupe Haraki à la Chambre des représentants, Driss Sentissi, a affirmé que cette note «ne laisse présager rien de nouveau à l'horizon».

Le PLF 2023 est le fruit de calculs comptables et entérine la démarche unilatérale du gouvernement, affirme M. Sentissi, qui déplore «l'absence d'une vision stratégique et réformatrice de la part du gouvernement, lequel doit prendre en compte les recommandations et propositions contenues dans le rapport annuel de Bank Al-Maghrib, la loi-cadre sur la fiscalité et les rapports du Haut-Commissariat au Plan et de la Cour des comptes». Et le président du groupe Haraki de poursuivre que «le langage employé dans cette note de cadrage du Chef du gouvernement est celui de la justification sans solutions, en mettant l'accent sur les crises que tous les pays du monde subissent sur les plans sanitaire, climatique, énergétique et géostratégique, et ce comme si le gouvernement préparait l'opinion publique aux décisions à venir, lesquelles pourraient éroder davantage le pouvoir d'achat des citoyens». Le président du groupe du progrès et socialisme à la Chambre des représentants, Rachid Hamouni, affirme quant à lui que «le Chef du gouvernement n'avait pas besoin de commencer sa circulaire par un rappel du contexte difficile en guise de justification». «On attendait plutôt du gouvernement qu'il innove en apportant des réponses concrètes et qu'il réagisse à la question brûlante sur la dégradation du pouvoir d'achat des citoyens», dit M. Hamouni.

Et d'ajouter que «le gouvernement, qui se réjouit des félicitations du Fonds monétaire international quant à la stabilité des équilibres macroéconomiques, se devait de faire preuve de modération, étant donné que les finances publiques se heurtent à des difficultés réelles qui nécessitent des réformes audacieuses et rapides». L’autre figure du PPS, Abdeslam Seddiki, écrit, lui, qu’«en lisant attentivement la note de cadrage du Chef du gouvernement, on trouve les mêmes recettes : juste des tranquillisants pour calmer la douleur d’un malade qui souffre et qui demande un vrai traitement». «Alors que le pays a besoin d’un réel sursaut et de remèdes appropriés aux maux dont souffre notre société et qui ont été désignés avec courage par le wali de Bank Al-Maghreb, à savoir la lutte contre la corruption et le démantèlement de l’économie de rente, le gouvernement donne l’impression d’avoir la tête ailleurs. Ainsi, parmi les priorités assignées à la prochaine loi de Finances, nulle trace de la lutte contre la corruption devenue pourtant une véritable gangrène qui ronge la société. La lutte contre l’économie de rente est à peine effleurée, comme s’il s’agissait d’un fait divers, alors qu’elle est la «mère des problèmes», souligne M. Seddiki, faisant remarquer également que «la réforme fiscale telle qu’elle est envisagée par la loi-cadre votée à l’unanimité du Parlement fait encore du surplace, privant le pays de ressources additionnelles estimées par la Banque mondiale à 12% du PIB ! Soit la bagatelle de 160 milliards de dirhams».

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