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Politiques publiques destinées aux jeunes : voici les recommandations du groupe de travail thématique à la Chambre des conseillers

Les politiques publiques visant la qualification et l’intégration des jeunes dans la vie économique restent adossées à un ensemble de programmes sectoriels, essentiellement axés sur les objectifs des politiques sectorielles, lesquels ont une incidence limitée sur les affaires de la jeunesse. Ce constat est consigné dans le rapport du groupe de travail thématique sur la jeunesse relevant de la Chambre des conseillers. Rapport qui comporte une série de conclusions et de recommandations.

Politiques publiques destinées aux jeunes : voici les recommandations du groupe de travail thématique à la Chambre des conseillers

Au terme de plusieurs mois de travail, riches en réunions, visites de terrain, rencontres avec des représentants des départements ministériels et des régions, de même qu’avec le représentant du Fonds des Nations unies pour la population au Maroc, le groupe de travail thématique chargé de préparer la séance annuelle pour évaluer les politiques publiques relatives à la jeunesse 2017-2021 vient de rendre public son rapport en juillet dernier. Dans ce document de 139 pages, le groupe de travail fait le point sur les tendances et la réalité des politiques publiques liées à la jeunesse, tire plusieurs conclusions et émet une série de recommandations.

Difficile de parler dans les faits d’une politique publique intégrée pour la jeunesse
L’absence d’une politique publique intégrée dédiée à la jeunesse constitue la principale conclusion tirée par le groupe de travail dans son rapport. Dans le cadre de sa mission, ce groupe de travail s’est retrouvé en effet devant un éventail de programmes sectoriels conçus essentiellement pour répondre aux objectifs de politiques publiques sectorielles ayant des répercussions sur les affaires de la jeunesse, aussi bien en ce qui concerne la qualification que l’intégration. Les retombées quantitatives et qualitatives en général de ces politiques publiques sectorielles, lit-on dans le rapport, et bien qu’elles présentent plusieurs aspects positifs, ne se hissent pas au niveau des ambitions qui leur ont été assignées, tout comme leurs impacts sociaux qui restent limités.
Il est également fait mention dans le rapport de l’instabilité de l’architecture gouvernementale qui reste l’un des véritables facteurs empêchant l’élaboration d’une vision claire et homogène sur les affaires de la jeunesse. Le département de la Jeunesse et des sports, souligne-t-on, a fait l’objet de plusieurs réaménagements, en raison de son rattachement à différents départements au fil des mandats gouvernementaux. De surcroît, le document souligne que le champ d’intervention et les prérogatives du département de la Jeunesse en matière de qualification et d’intégration des jeunes demeurent limités et que celui-ci se contente de concevoir des programmes d’appui horizontaux dont les apports restent en deçà des attentes.
De plus, le groupe de travail relève une inconstance dans la mise en œuvre des grandes stratégies du gouvernement portant sur les questions sociales et la jeunesse, notamment en ce qui concerne le secteur de l’éducation et de la formation. Il met également l’accent sur le faible niveau d’activation des mécanismes de gouvernance publique, ce qui enracine le problème des disparités sociales et spatiales. Le rapport s’appuie en ce sens sur les observations de la Banque mondiale quant aux grands écarts à résorber au Maroc, notamment au niveau du marché du travail, qui est marqué par le statisme et la discrimination.

Ce que recommande le groupe de travail
En conclusion de son rapport, le groupe de travail thématique formule une série de recommandations générales et d’autres d’ordre spécifique. Celles d’ordre général consistent en premier lieu à réélaborer les politiques publiques destinées aux jeunes en tenant compte des évolutions récentes en lien avec le nouveau modèle de développement, les répercussions de la pandémie de la Covid et les enjeux liés à l’atteinte des objectifs du millénaire. Le groupe de travail appelle également à une stabilisation de l’architecture gouvernementale afin de donner au département de la Jeunesse des prérogatives et des capacités de suivi et d’accompagnement de la mise en œuvre des politiques sectorielles dans leurs volets liés aux jeunes.
Le rapport recommande aussi d’accélérer la mise en œuvre du chantier de la régionalisation avancée, afin que les régions et les collectivités territoriales puissent disposer des moyens humains et financiers nécessaires à une meilleure planification de leurs plans de développement et à la diversification de leurs ressources. Ceci, précise-t-on, ouvrira des opportunités et des possibilités d’aller vers le développement de politiques publiques régionales en faveur de la jeunesse qui tiennent compte des particularités et des potentiels démographiques, économiques et culturels de chaque région de manière distincte, et ce dans le cadre d’une complémentarité et d’une homogénéité avec les politiques publiques au niveau national.

S’agissant des recommandations d’ordre spécifique, le groupe de travail appelle à activer le Conseil consultatif de la jeunesse et de l’action associative en tant qu’institution constitutionnelle chargée de veiller sur les affaires liées à la jeunesse. Il préconise également de trancher la question de la délimitation du seuil d’âge et de la catégorisation des jeunes par tranches d’âge, ce qui va permettre de répondre aux besoins et attentes de chaque catégorie séparément et ainsi garantir l’efficience des programmes destinés aux jeunes, tout en tenant compte de l’approche spatiale et de l’approche genre, à cet effet. En ce qui concerne le monde rural, le rapport souligne la nécessité de créer des opportunités de qualification et d’intégration des jeunes en mettant à leur disposition des espaces idoines.
De plus, le groupe de travail plaide pour l’adaptation du système éducatif aux besoins actuels et futurs du marché du travail, tout en tenant compte de la dimension régionale. Il recommande également que les établissements scolaires et universitaires soient dotés de ressources humaines et de moyens logistiques et que les centres de médiation et de soutien psychologique soient développés pour lutter contre la déperdition scolaire et universitaire.
Le groupe de travail demande également la conception d’un système de prêts pour les jeunes qui souhaitent poursuivre des études supérieures et la mise en place d’un système spécifique aux entreprises lancées par des jeunes, caractérisé par une flexibilité en matière d’embauche et de licenciement des employés, et qui accorde à ce type d’entreprises un accès privilégié aux crédits. 

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