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Pouvoir d'achat : l'inflation devra dépasser 5% en 2022

En attendant les nouvelles projections de Bank Al-Maghrib, à l’occasion de la prochaîne réunion de son Conseil, le 21 juin, le groupe Crédit Agricole France vient de réviser à la hausse les prévisions d’inflation pour le Maroc à 5,4% sur l’ensemble de l’année 2022, après 0,3% en 2019, 0,6% en 2020 et 1,4% l’année dernière. Ce choc inflationniste qui va peser sur le pouvoir d’achat des ménages constitue, aux côtés du chômage élevé et du ralentissement de la croissance, un vrai défi pour la politique sociale du gouvernement.

Pouvoir d'achat : l'inflation devra dépasser 5% en 2022

Le pic d’inflation marocaine sera-t-il atteint cette année ? Toujours est-il que l’inflation continue d’évoluer à un niveau élevé, s’établissant à 5,9% en avril contre 5,3% en mars portant sa moyenne au cours des quatre premiers mois de 2022 à 4,5%. Une moyenne qui reste, jusqu’ici, en phase avec les projections de Bank Al-Maghrib qui table sur un taux annuel de 4,7% pour 2022. Cependant, l'inflation à l’échelle mondiale et européenne s'accélère à mesure que les prix des matières premières continuent d’augmenter avec des effets domino sur la majorité des pays, essentiellement les importateurs nets de denrées alimentaires et de combustibles, comme le Maroc. En attendant les nouvelles projections de Bank Al-Maghrib, prévues lors de la prochaine réunion de son Conseil, le 21 juin, le groupe Crédit Agricole France vient de réviser à la hausse les prévisions d’inflation pour le Maroc à 5,4% sur l’ensemble de l’année 2022. Généralement limités par le régime de change fixe au panier euro-dollar et par la politique monétaire très conservatrice de la Banque centrale, les risques inflationnistes sont historiquement faibles au Maroc, estiment les économistes du groupe français. Au cours des douze dernières années, elle a oscillé entre zéro et 1,9%.

Elle s’est établie à 0,3% en 2019, à 0,6% en 2020 et 1,4% l’année dernière en 2021. «Pourtant, une hausse assez significative de l’inflation va se matérialiser au cours des prochains trimestres en raison de la conjoncture mondiale post-Covid et des conséquences de la guerre en Ukraine sur le prix des matières premières importées», précisent les experts de la banque. Selon eux, la forte hausse de l’inflation observée durant les 4 premiers mois de l’année est surtout due à l’augmentation des produits alimentaires (6,3% au premier trimestre) et du prix des transports (6,5%), conséquence de la hausse des prix du pétrole et alors que ces deux indicateurs sont fortement pondérés à 33% et 13% dans l’indice des prix global. «Au total, les prévisions d’inflation pour 2022 sont révisées à la hausse et il est probable qu’elles s’établissent au-delà de 5% (5,4%) pour l’ensemble de l’année 2022», souligne l’étude.

Le pays doit ainsi être attentif au risque de spirale inflation-salaire et aussi aux pertes de pouvoir d’achat des ménages, d'autant que le taux de chômage reste élevé à 12,1% à fin mars 2022. «Le chômage va-t-il baisser au cours des prochains trimestres ? Compte tenu des prévisions de croissance très médiocres, et de la récession de 10% dans le secteur agricole, il est probable qu’il se stabilise sans connaître de baisse significative. Ce sera un défi supplémentaire pour la politique sociale du gouvernement compte tenu du choc inflationniste qui va peser sur le pouvoir d’achat des ménages», estiment les économistes du groupe Crédit Agricole France.
 

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