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PPS : comment Nabil Benabdallah a été plébiscité malgré lui

En l’absence de candidats pour briguer le poste du chef du Parti du progrès et du socialisme, les participants au 11e congrès national, qui vient de se dérouler à Bouznika, ont demandé à travers une pétition au SG sortant, Nabil Benabdallah, de se porter candidat à sa propre succession. Un vœu vite exaucé par le nouveau comité central qui l’a porté, sans coup férir, à la tête de l’ex-Parti communiste marocain.

PPS : comment Nabil Benabdallah a été plébiscité malgré lui

«Il faut œuvrer pour le renouvellement des élites du parti». C’est ainsi que Nabil Benabdallah s’est exprimé après avoir été réélu secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), pour un quatrième mandat. À l’issue des travaux du 11e congrès national, qui a eu lieu à Bouznika les 11 et 12 novembre sous le slogan «L’alternative démocratique progressiste», M. Benabdallah s’est imposé comme le leader incontesté du PPS puisqu’aucun prétendant n’est venu lui faire de l’ombre.   

Homme politique ayant roulé sa bosse dans les méandres de la scène partisane, il a dirigé le PPS la première fois le 30 mai 2010, succédant, lors du huitième congrès, à une figure emblématique de la gauche, Moulay Ismaïl Alaoui. M. Benabdallah a été réélu pour un deuxième mandat lors du neuvième congrès national en juin 2014, avant d’être réélu pour la troisième fois lors du dixième congrès national du 13 mai 2018.

Le 12 novembre 2022, son élection a eu lieu sur demande des congressistes, alors qu’il n’avait même pas présenté sa candidature. D’ailleurs, des mois avant le démarrage des préparatifs du congrès, il avait répété à qui voulait l’entendre qu’il ne comptait pas se représenter au poste de secrétaire général du PPS. Mais lors du 11e congrès, avant de passer à l’élection statutaire, quelque 1.125 congressistes (sur un total de 1.474 congressistes) ont signé une pétition lui demandant de rester à la tête du parti. C’est ainsi qu’après l’élection des nouveaux membres du comité central, instance habilitée à élire le chef du parti, ces derniers, conformément aux nouveaux statuts ratifiés par le congrès, ont proposé la candidature de Nabil Benabdallah, en l’absence de tout autre rival. Une proposition entérinée par un vote électronique de 415 des 432 membres du comité central. 

Dans ce contexte, aucune figure parmi les membres du parti, y compris celles remplissant les conditions pour le faire (avoir passé, au moins, deux mandats au sein du bureau politique, avoir reçu l’aval du congrès avec l’appui d’au moins 10% des congressistes, relevant de la moitié des régions administratives), ne s’est présentée. Et pourtant, la présidence de la commission préparatoire du congrès avait annoncé, en octobre dernier, que les candidatures au poste de secrétaire général du PPS étaient ouvertes du jeudi 27 octobre au samedi 12 novembre. À noter que lors des trois précédents congrès, il y avait toujours eu des candidats rivaux, mais qui n’étaient pas parvenus à s’imposer. 

Nabil Benabdallah décidé à renouveler les élites du PPS

Aussitôt confirmé dans son poste, Nabil Benabdallah a appelé les congressistes, dans un discours après son élection, a plus de responsabilité et d’audace. Il les a exhortés à pratiquer davantage la critique et l’autocritique, pour pouvoir s’adapter aux mutations de la scène politique. De même, il s’est engagé à déployer plus d’efforts pour améliorer le modèle organisationnel, les méthodes de gestion des affaires du PPS et ses formes de communication et d’interaction avec l’espace numérique. Il a en outre plaidé pour le renforcement  des capacités d’encadrer les femmes et les jeunes et pour davantage d’enracinement dans les milieux professionnels et d’interaction  avec les mouvements sociaux et à les encadrer.

En matière de positionnement sur l’échiquier politique, l’homme fort du PPS a souligné que la place du parti du «Livre» dans les rangs de l’opposition a procuré au paysage politique un remarquable dynamisme. Il n’a pas manqué de décocher ses critiques au gouvernement qu’il jugé «inefficace durant sa première année», considérant qu’il «n’a pas pris de  mesures pour améliorer le pouvoir d’achat des Marocains qui croulent sous le poids de la cherté de la vie, ni contribué à la promotion du tissu économique national ni agi pour le protéger contre les chocs», a-t-il déclaré. Il est à souligner qu’à travers le communiqué final adopté par les congressistes à l’issue de ce 11e conclave, le PPS a mis en avant l’importance du front de la gauche. Dans ce cadre, il a appelé à l’unification de la gauche marocaine et au renforcement de l’action concertée entre toutes les forces nationales, démocratiques et progressistes. Il a souligné l’importance du développement d’un vaste mouvement social citoyen avec des droits politiques, sociaux, humains et égalitaires prenant en compte aussi les dimensions culturelle et écologique. 

 

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