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La production et les exportations marocaines à la merci des cours du dollar et du pétrole

Le dollar a atteint hier des plus hauts de plusieurs semaines par rapport aux autres principales devises et le pétrole a franchi la barre symbolique des 90 dollars le baril pour la première fois depuis 7 ans. Ce qui risque de peser sur la production et les exportations marocaines, notamment du secteur industriel. Explications avec deux experts.

La production et les exportations marocaines à la merci des cours du dollar et du pétrole

La production et les exportations marocaines, notamment du secteur industriel, risquent de passer par une période difficile au cours des semaines et mois à venir. Une menace qui viendrait de l’accentuation de la montée en cours des cours du dollar et du pétrole. En fait, explique Omar Bakkou, économiste et spécialiste de la politique de change, si le dollar monte face à l'euro, le dirham va baisser face au dollar et monter face à l'euro. Ce qui devra se traduire, précise l'expert dans une déclaration au quotidien Al-Maghribia, par des répercussions sur la valeur des échanges avec le marché européen, positives pour les importations et relativement négatives pour les exportations. Une analyse que partage Taib Aisse, expert financier et économiste. Il estime, dans une déclaration au même quotidien, que la baisse de l'euro ne serait pas dans l'intérêt de l’industrie nationale, étant donné que les importations en provenance de l'Union européenne remplaceraient partiellement la production marocaine dans plusieurs secteurs.

À noter que dans, dans son dernier rapport sur la politique monétaire, Bank Al-Maghrib s’attendait à ce que le dollar américain s’apprécie face à l’euro de 0,4% à 0,85 euro en 2022, avant de se stabiliser à ce niveau en 2023. Dans ses derniers indicateurs hebdomadaires, la Banque centrale a indiqué qu’entre le 13 et le 19 janvier 2022, le dirham est resté quasi stable face à l’euro et s’est déprécié de 0,21% vis-à-vis du dollar américain. Hier, a rapporté Reuters, le dollar a atteint des plus hauts de plusieurs semaines par rapport aux autres principales devises, soutenu par les perspectives de hausses de taux d'intérêt plus rapides et plus importantes dans les mois à venir. Le cours du dollar s'est maintenu à son plus haut niveau depuis la mi-décembre, tandis que l'euro est resté à un creux de deux mois à 1,11930 dollars. À noter que les fluctuations du dollar sont liées à la politique monétaire américaine. Hier, la Réserve fédérale a certes laissé ses taux inchangés, comme attendu, a rapporté Lesechos.fr.

Mais son communiqué post-comité stipule qu’il sera «bientôt approprié» de relever les taux d’intérêt et les indications données par Jerome Powell suggèrent qu’il «est quasiment acquis» qu’une hausse interviendra en mars, note Michael Pearce, économiste sénior États-Unis chez Capital Economics, cité par le site du quotidien français. S’agissant du deuxième risque, à savoir le renchérissement du pétrole, Taib Aisse fait écho des attentes selon lesquelles le prix du baril de pétrole pourrait monter à 150 dollars. Il a expliqué que l'impact de cette hausse affectera significativement la facture énergétique du Royaume ainsi que celles des entreprises industrielles, car il s'ajoutera à la hausse continue des matières premières et au coût du transport maritime, qui a doublé de 6 fois entre le Maroc et la Chine et 4 fois avec l'Europe. Avant-hier, le pétrole a touché la barre symbolique des 90 dollars le baril pour la première fois depuis 7 ans. Les investisseurs craignant une perturbation du marché pétrolier en raison des tensions sur le dossier ukrainien entre les États-Unis et l'Europe d'une part et la Russie d'autre part, alors même que l'offre de brut peine à répondre à la demande mondiale.
 

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