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Programme «Tayssir» : impacts positifs certains, mais encore du chemin à parcourir

Le nombre des bénéficiaires du programme «Tayssir» augmente d’une année à l’autre. Et l’impact sur les bénéficiaires et leurs familles n’est pas négligeable. Cependant, il reste limité en raison des transferts pas assez conséquents, selon les résultats de l’évaluation de l’impact de ce programme, que vient de publier la Direction du Budget. Un effort est également attendu dans la méthode de ciblage des populations éligibles.

Programme «Tayssir» : impacts positifs certains, mais encore du chemin à parcourir
Sur la période 2020-2021, le programme «Tayssir» a bénéficié à 2.467.123 élèves appartenant à 1.546.651 ménages.

La frange de la population qui bénéficie du programme «Tayssir» est en constant élargissement. Ce programme, qui repose sur des transferts monétaires conditionnels aux familles pauvres en vue de limiter la déperdition scolaire, a bénéficié à 2.467.123 élèves appartenant à 1.546.651 ménages, sur la période 2020-2021. C’est ce qui ressort des résultats de l’évaluation de l’impact social (EIS) de ce programme, publiés par la Direction du Budget du ministère de l’Économie et des finances. En effet, sur le plan quantitatif, en 2008-2009, année de son lancement, «le programme a bénéficié à 87.795 élèves appartenant à 47.052 ménages. Deux ans plus tard, en 2010-2011 à l’issue des deux années expérimentales, le programme a bénéficié à 609.000 élèves appartenant à 363.132 ménages», indique la Direction du Budget. En 2017-2018, dernière année de la première phase du programme utilisant le ciblage géographique, le nombre de bénéficiaires s’élevait à 709.038 élèves appartenant à 440.472 ménages. En 2018-2019, année de l’élargissement du Programme, le nombre de bénéficiaires a atteint 1.917.855 élèves dont 47% de filles et 1.493.262 ménages.

Ressources de la famille : un impact positif

Parmi les objectifs atteints par le programme «Tayssir», qui est destiné, en particulier, aux communes rurales et à certaines communes urbaines souffrant d’un taux de pauvreté et de déperdition scolaire élevé, est qu'il est arrivé à subvenir aux besoins de l’enfant scolarisé en fournitures scolaires, habits et nourriture. De plus, «les transferts de “Tayssir” constituent aussi un appui aux ménages pour faire face au coût de leurs besoins de première nécessité», souligne la Direction du Budget. Cependant, les résultats de l’enquête qualitative suggèrent que les montants des transferts sont limités, d’où un impact qui demeure relatif. «De plus, le montant des transferts monétaires du programme» Tayssir» représente uniquement entre 8 à 14% de la consommation moyenne des ménages du quintile le plus pauvre ce qui concorde avec les perceptions de certains ménages interviewés», révèlent les résultats de l’évaluation.
En outre, les différentes évaluations effectuées montrent, chiffres à l’appui, que le Programme a réduit considérablement le taux d’abandon scolaire chez les élèves et plus particulièrement chez les filles (réduction du taux d’abandon scolaire de 92,5%, selon l’évaluation d’impact des programmes d’appui social à la scolarisation – ONDH 2018). Ces résultats sont confirmés par «les témoignages d’une bonne partie des chefs de ménages ainsi que des directeurs d’écoles qui mettent en évidence l’impact du Programme sur l’assiduité des élèves bénéficiaires et, dans une certaine mesure, sur leur performance scolaire». Cependant, le taux d’abandon reste encore important, en particulier chez les filles scolarisées au primaire en milieu rural.

Une plus grande cohésion des familles bénéficiaires

En plus des effets escomptés (poursuite de la scolarité, amélioration de la performance scolaire chez les enfants bénéficiaires…), le programme «Tayssir» produit d’autres effets positifs sur les familles bénéficiaires : amélioration de l’image qu’a la famille d’elle-même, des relations entre ses membres et une plus grande cohésion. «Pour nous, les gens démunis, l’école est la seule voie qu’ont nos enfants pour sortir de notre misère et peut-être nous aider à nous en sortir. Avant d’avoir l’aide (“Tayssir”), c’était très difficile. Chaque année, on se disait que ça allait être leur dernière année à l’école. Des fois, on était tellement désespérés que tout le monde en voulait à tout le monde à la maison… Également, nous n’étions pas satisfaits des résultats des enfants : ils n’étaient pas brillants à l’école comme leurs cousins. Mais depuis qu’ils sont passés au collège, nous bénéficions de l’aide et ils sont obligés de ne pas s’absenter, alors cela a commencé à aller de mieux en mieux. Maintenant, ils s’accrochent et par conséquent, l’ambiance à la maison est nettement plus sereine», partage le père de deux adolescents jumeaux collégiens, dans l’Oriental, bénéficiaires du programme, lors de l’enquête qualitative du lien entre l’effet de la facilitation de leur scolarité et la facilitation des relations au sein de sa famille.

Un ciblage amélioré, mais, dans certains cas, encore imprécis

Malgré l’amélioration du ciblage du programme en se basant sur l’accès au Ramed, l’enquête menée dans le cadre de l’évaluation de l’impact de «Tayssir» montre des lacunes. Les chefs d’établissement bénéficiaires de «Tayssir» interrogés affirment que des élèves de leurs établissements dont la pauvreté est constatée ne bénéficient pas du Programme alors que d’autres enfants, moins pauvres ou non pauvres, en bénéficient. Parmi les raisons principales, l’absence d’une carte Ramed en cours de validité, car, auparavant, les noms des concernés ont figuré sur le registre de la CNSS pour une courte période, mais se retrouvent aujourd’hui sans couverture CNSS et sans Ramed.

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