Identifier des solutions urgentes pour accompagner les très petites et moyennes entreprises (TPME). C'est l'ambition de la Conférence de haut niveau organisée les 7 et 8 juin à Rabat sur le thème «Le futur de l’emploi et le rôle de l’entrepreneuriat et des TPME» en Afrique Nord. Une initiative du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et du ministère marocain de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences. Il s'agit pour les participants à cette grand-messe de définir une feuille de route générale pour accélérer la reprise post-Covid en créant des opportunités d’investissements à travers la promotion des très petites et moyennes entreprises. Si le Maroc dispose d’un écosystème d’entrepreneuriat assez diversifié, force est de constater que cet écosystème nécessite toujours accompagnement et soutien. «Le gouvernement est conscient que la notion de l’entrepreneuriat doit dépasser sa signification limitée à la création d’emplois pour devenir un moyen pour les jeunes de se libérer du poids de la hiérarchie dans une logique égalitariste», note le ministre Younes Sekkouri.
Et de rappeler que 14% des TPME finissent par devenir des entreprises de subsistance, alors que 40% d'entre elles finissent par mettre la clé sous le paillasson au cours des deux premières années leur vie. Comment donc promouvoir ces structures ? M. Sekkouri a ressorti le fameux «Small Business Act» que le monde économique attend depuis son annonce par Mohamed Benchaâboun, l'ex-argentier du Royaume. Son lancement devait intervenir en 2020. M. Sekkouri a ainsi indiqué qu'il s’agira d’un cadre stratégique qui rassemblera toutes les actions, les initiatives et les dispositifs d’aide et d’accompagnement en faveur des TPME. «Il s’agit d’une nouvelle vision intégrée qui permettra de renforcer le tissu des TPME, de favoriser leur développement et de dépasser les contraintes auxquelles elles font face», note le ministre. Sans donner plus de détails, M. Sekkouri a indiqué que cette nouvelle stratégie devra créer de nouvelles formes de financement, une réingénierie du processus d’accompagnement et accorder un nouveau rôle aux Conseils régionaux qui seront impliqués dans l’accompagnement de ces structures. Il sera également question de mobiliser une partie des marchés publics en faveur des jeunes entrepreneurs.
L’accompagnement des TPME revêt une importance majeure, comme l'a aussi souligné la ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui. «Le financement est certes un défi, mais l’accompagnement et la formation des jeunes entrepreneurs aux soft skills demeure un axe majeur pour renforcer la résilience de l’entreprise», note l’argentière du Royaume. Un avis partagé par le ministre tunisien de l’Emploi et de la formation professionnelle qui a souligné la nécessité de la simplification des procédures et des formalités. Le haut responsable gouvernemental a plaidé également pour l’adoption d’une approche holistique basée sur le renforcement de la coopération entre tous les partenaires intervenant dans cet écosystème. Pour rappel, cela fait des années que la CGEM réclame le Small Business Act. Ce dernier figurait d'ailleurs en bonne place dans son Livre blanc rendu public en octobre dernier (www.lematin.ma).