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Propagation de la variole du singe dans le monde : Faut-il s’inquiéter ?

Le nombre de contaminations à la variole du singe augmente de plus en plus vite dans plusieurs pays. De quoi préoccuper l’Organisation mondiale de la santé, qui s’apprête à tenir une réunion cette semaine pour se prononcer sur la gravité de la recrudescence de cas. D’après les experts contactés par le «Matin», la situation n’est pas alarmante pour le moment.

Propagation de la variole du singe dans le monde : Faut-il s’inquiéter ?

Doit-on s’inquiéter de la propagation de la variole du singe dans le monde ? Pour répondre à cette question, le Comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tiendra, jeudi 21 juillet, une réunion qui vise à déterminer les mesures à prendre contre la flambée actuelle de la maladie dans plusieurs pays. Après avoir écarté l'augmentation du niveau d'alerte en juin dernier, le Comité va, de nouveau, se prononcer sur la gravité de la recrudescence de cas de variole du singe, et sur sa qualification d'urgence de santé publique de portée internationale. Cette réunion intervient, suite à l’augmentation du nombre de cas confirmés dans le monde, ce dernier mois et qui dépasse la barre des 11.000 dans 65 pays. Ce qui inquiète le plus l’OMS, c’est sa propagation en dehors des pays d'Afrique où le virus est endémique. Ces nouveaux cas sont également accompagnés d'une modification des symptômes les plus courants. Craignant une augmentation des cas de variole du singe dans les semaines qui viennent, plusieurs pays en Europe et en Amérique ont décidé d’augmenter le rythme de la vaccination contre la maladie. Pourtant au Maroc, on n’en parle pratiquement plus.

Après la détection d’un premier cas en juin dernier, et la mise en place d’un plan national pour la lutte contre le Monkeypox, le ministère de la Santé avait déclaré qu'il n'était pas inquiet de la situation, mais qu'il fallait se contenter de prendre des mesures pour que le virus ne se propage pas. Pour Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, si on ne parle plus souvent aujourd’hui de la variole du singe c’est parce que cela a coïncidé avec la nouvelle vague de la Covid-19, qui est plus inquiétante. «La variole du singe reste facilement détectable et ne se transmet qu’avec difficulté, via le contact très rapproché et prolongé des muqueuses, des fluides corporels, ou encore des gouttelettes respiratoires dans les airs. Une personne infectée ne contamine pas plusieurs personnes à la fois comme c’est le cas avec la Covid-19, qui suscite beaucoup plus d’inquiétude actuellement», souligne-t-il. Mais si la variole du singe n’est pas très transmissible, pourquoi le nombre de cas continue-t-il d’augmenter en Europe et aux États-Unis alors que le Maroc n’a enregistré qu’un seul et unique cas confirmé, il y a plusieurs semaines ? «Le risque de contagion interhumaine de la variole du singe est très faible dans la population.

La propagation actuelle du virus de la variole du singe en dehors de l’Afrique est probablement due au déclin mondial de l’immunité aux virus du genre orthopoxvirus (responsables de la variole humaine), suite à l’arrêt de la vaccination antivariolique, dans les années 1980. La variole du singe pourrait donc devenir la plus importante infection à orthopoxvirus chez l’Homme», indique Dr Khadija Moussayer, spécialiste en médecine interne et en gériatrie. Cette dernière estime que l’épidémie actuelle causée par la variole n’est pas inquiétante pour l’instant. «Aucun cas grave n’a été recensé pour le moment et la transmissibilité est faible. La situation serait problématique si le virus mutait et devenait aussi transmissible que la variole humaine, cela pourrait donner de très grandes épidémies dans le futur», avertit-elle.
 

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