Plusieurs questions ont été soulevées au cours de cette journée d’étude, montrant que la production dramatique peut avoir une grande influence sur le spectateur. Ainsi, la conscience collective est touchée à travers les messages et les valeurs que ces productions peuvent transmettre. Donc, ces productions sont censées remplir leurs rôles de sensibilisation et d’éducation aux valeurs de citoyenneté, tout en respectant la parité et l’égalité entre hommes et femmes, puis donner une image réelle de la femme marocaine dans les médias. C’est l’objectif auquel aspire la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT) par le biais des fictions qu’elle présente au large public. À ce propos, Karim Sbai, directeur de Communication et des relations institutionnelles à la SNRT, a indiqué dans son mot de présentation que «cette journée est une occasion appropriée pour réfléchir à l'état actuel du processus d'intégration de l'égalité des sexes dans la scène audiovisuelle marocaine, et ce dans le but d'évaluer objectivement les acquis en faveur de la femme marocaine, et d'assurer l'amélioration de son image dans les médias, puis veiller à développer les politiques culturelles préventives qui changent les mentalités. Comme elle vise à diffuser une culture de protection de la dignité des femmes contre toutes les formes d'abus et d'exploitation dans tous les domaines».
D’où le rôle que joue la SNRT, en tant que composante essentielle dans le paysage audiovisuel public, et son engagement en faveur du respect du principe de parité homme-femme et du renforcement de la présence de la femme dans les contenus des programmes des chaînes de radio et de télévision, tout en mettant en évidence les compétences de la femme dans le développement politique, économique, social et culturel. De son côté, la coordinatrice du Comité de la parité, Amina Gharib, a précisé que ce débat, qui intéresse tout membre de notre société, est d’autant plus important d’être mené avec des professionnels et partenaires essentiels de la SNRT. «Nous sommes contents de cette rencontre qui nous permet de discuter et de débattre avec vous d’un sujet qui nous intéresse tous. Il s’agit de la fiction qui occupe une place importante dans les chaînes de la SNRT, puis l’image de la femme dans ces fictions. Bien sûr, il y a l’imaginaire et la réalité, puis les enjeux et les impacts, sans oublier la liberté du créateur qui est pour nous indiscutable.
Mais, je pense que le vrai créateur ne manque pas de se pencher sur les conditions de toutes les catégories et couches sociales pour abolir les stéréotypes et refléter une image de la femme qui nous ressemble ni plus ni moins. Sachant que l’art et la créativité peuvent changer beaucoup de choses», souligne Amina Gharib, rappelant, aussi, que la Charte de la parité homme-femme, au sein de la SNRT, «incite à la préservation de cette parité tant au niveau organisationnel qu’en matière des programmes diffusés par la SNRT. Elle reflète les engagements de la SNRT pris pour la promotion et la défense des principes d’équité et d’égalité entre l’homme et la femme, notamment en ce qui concerne la lutte contre les stéréotypes et les discriminations sous toutes leurs formes à l’égard des femmes, et à la promotion de la culture de la parité et de l’égalité entre l’homme et la femme». Par ailleurs, Majda Saber, représentant la Haute Autorité de la communication (HACA), a évoqué, dans son allocution, le travail mené par la HACA pour lutter contre tout type de discrimination à l’encontre de la femme, ainsi que la représentation des femmes dans les médias.
Comme elle a mis le point sur les indicateurs d’analyse de la violence fondée sur le genre dans les fictions nationales. «La contribution de la HACA se focalise sur tout ce qui est défense des protections de la liberté d’expression et de création». Trois intervenants se sont, par la suite, prononcés dans la première séance qui a porté comme intitulé «Quel impact de l’écriture dramatique sur les représentations de l’image de la femme dans l’imaginaire collectif ?» Il s’agit du scénariste et réalisateur Abdesslam Klai, de Nadia Mhaidi, professeure à l’ISIC et membre du Comité de sélection au sein de la SNRT, et du sociologue et anthropologue Driss El Ghazouani, qui ont tous mis l’accent sur le rôle crucial des auteurs des fictions dans le façonnement de l'imaginaire collectif en termes de valeurs d'équité et de consolidation d'une culture de l'égalité. Le deuxième panel, intitulé «La fiction marocaine, un levier pour changer les stéréotypes sur la femme», a réuni le directeur de la chaîne amazighe, Mohamed Mamad, le critique de cinéma Adil Semmar, la journaliste Sabah Bendaoud et la scénariste Bouchra Malak. Un débat fructueux a pris place, après chaque panel, avec des interventions de professionnels du secteur, à savoir les réalisateur et scénaristes Saâd Chraibi, Abdelilah El Jaouhari, Hassan Benjelloun, Azzelarab Alaoui, Asmae El Moudir et autres comédiens, ainsi que des cadres de la SNRT, comme Driss Drissi, Bouchra Mazih… Ce dialogue avec les experts et professionnels du secteur s’est clôturé avec une série de recommandations et de propositions pour instaurer les valeurs de parité, d’égalité et de reconnaissance du travail de chaque citoyen dans la société, qu'il soit homme ou femme.