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L’habitat durable est devenu une priorité. Il s’inscrit, d’ailleurs, dans le cadre de la nouvelle stratégie d’efficacité énergétique nationale qui table sur une réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030. Dans le bâtiment, ce plan d’action prévoit une économie de 6%. «La promotion de la durabilité dans le bâtiment repose sur trois axes», a déclaré Soraya Khalil, directrice de la qualité et des affaires techniques au ministère de l’Aménagement, hier à Casablanca, lors d’une rencontre sur la construction durable organisée par LafargeHolcim. Cette stratégie porte sur le renforcement des volets réglementaires et normatifs relatifs à l’efficacité énergétique dans le bâtiment. Mais aussi la mise en place de projets pilotes pour un effet de levier. Et enfin, l’élaboration de guides et de référentiels relatifs à la durabilité dans le bâtiment. Dans le détail, le volet règlementaire vise ainsi à réduire les besoins en chauffage et en climatisation des bâtiments, et donc améliorer la facture énergétique. Il prévoit également l’amélioration du confort thermique au sein des bâtiments et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. S’agissant des projets pilotes, plusieurs sont dans le pipe. Parmi eux, le projet NSP dont l’objectif est l’amélioration des performances énergétiques des logements.
Pour ce faire, le ministère prévoit la construction de nouveaux logements sociaux et moyen standing performants énergétiquement. Il compte également faire la promotion d’équipements économes en énergie notamment les réfrigérateurs, les climatiseurs et les ampoules LED. Le deuxième projet pilote s’intéresse à l’amélioration des conditions de vie des ménages ruraux des zones montagneuses impactées par les changements climatiques, notamment dans la région de Fès-Meknès. Cette initiative «cible le rural profond, enclavé des zones montagneuses du moyen Atlas qui connaissent des conditions difficiles». Quatre axes majeurs composent ce projet. Le premier est la réhabilitation et la mise à niveau du logement afin de renforcer sa résilience. Le deuxième s’intéresse à l’amélioration de l’infrastructure, des équipements et des services sociaux de base. Le but étant de réduire les inégalités spatiales.
Le troisième volet est lié à l’équipement des logements en moyens de production d’énergie propre pour améliorer l’adaptation aux changements climatiques, préserver la biodiversité et réduire les émissions de GES. Le quatrième axe est celui de la préservation des savoirs locaux et du patrimoine culturel et immatériel à travers l’implémentation des activités génératrices de revenus et le renforcement des capacités. Le troisième projet pilote vise le renforcement de la résilience au changement climatique des zones urbaines et des quartiers de l’ensemble du pays, avec un focus sur les quartiers les plus vulnérables. Pour y parvenir, le ministère prévoit de sensibiliser, communiquer et renforcer les capacités. Le suivi des chantiers, leur évaluation et la capitalisation d’expérience sont également prévus. Pour résumer, la stratégie d’urbanisation durable est en marche. Toutefois, une refonte et un renforcement de l’arsenal réglementaire et normatif est pressant. Sans oublier l’importance de promouvoir la production locale et nationale de matériaux de construction innovants, durables et performants énergétiquement. Aussi, les projets et stratégies du secteur d’habitat devraient intégrer la dimension de la résilience et l’adaptation au changement climatique. Et pour finir, il faudrait renforcer la recherche et développement ainsi que l’innovation.
