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Pourquoi Bank Al-Maghrib ne relèverait pas son taux directeur (Rachid Aourraz)

L’inflation continue de monter, constituant une source de préoccupation pour les acteurs économiques qui s’interrogent sur les mesures qui peuvent être prises si cette situation perdure ou s’accentue. Une question taraude tout particulièrement les esprits : Bank Al-Maghrib relèvera-t-elle son taux directeur, à l’instar des autres banques centrales ? Une telle décision est improbable, selon l’économiste Rachid Aourraz. Explications.

Pourquoi Bank Al-Maghrib ne relèverait pas son taux directeur (Rachid Aourraz)

L’inflation ne donne pour le moment aucun signe d’apaisement. Bien au contraire, elle continue de monter, comme le font ressortir les derniers chiffres du Haut-Commissariat au Plan (HCP) qui indiquent que l’indice des prix à la consommation a augmenté de 4,5% au terme des quatre premiers mois de l'année. Une évolution inquiétante pour les acteurs économiques qui s’interrogent sur la réponse que l’État devra apporter si cette situation perdure ou s’accentue. D’une manière plus précise, une question est sur toutes les lèvres au sein de la sphère économique nationale : est-ce que Bank Al-Maghrib, dont la prochaine réunion trimestrielle est fixée au 21 juin 2022, franchira le pas en relevant son taux directeur, à l’instar des autres banques centrales, notamment la FED ? Pour l'analyste économique Rachid Aourraz, cette situation ne devrait pas pousser Bank Al-Maghrib à relever le taux directeur. «Je ne pense pas que la Banque centrale le fera, compte tenu de la situation actuelle, de peur que cela ne limite les investissements dont le Maroc a besoin pour créer de la croissance et des opportunités d'emploi», argumente-t-il, dans un entretien accordé au quotidien «Assahra Al Maghribia». Et d'expliquer que le relèvement du taux directeur peut entraîner une baisse des crédits bancaires, y compris ceux destinés à l'investissement. «Je ne pense pas que cela profitera à l'économie marocaine dans ces circonstances, car l'État prend plusieurs initiatives pour encourager les investisseurs privés ainsi que les banques pour soutenir et financer l'investissement privé, principal moteur du dynamisme économique», estime-t-il.

L’économiste avance une autre raison qui ferait en sorte que ce relèvement n’ait pas lieu. Il s’agit du fait que l'origine de la vague inflationniste actuelle n'est pas locale, mais plutôt importée et donc «toute politique monétaire intérieure ne conduira pas à une réduction des taux d'inflation actuels dans le pays», insiste-t-il. Bank Al-Maghrib ne devrait pas, non plus, abaisser le taux directeur car cela ne changera pas les principales variables économiques, ajoute l’économiste. «Je m'attends à ce que la politique monétaire reste inchangée, ce qui signifie que la banque centrale dira indirectement que le dynamisme économique doit être catalysé à d'autres niveaux et que l'investissement privé et l'investissement direct étranger doivent être encouragés par d’autres moyens que la politique monétaire», explique-t-il. Il s’agit notamment, précise le spécialiste, de l'accélération des réformes administratives et institutionnelles, l'amélioration du système de l’enseignement et la fourniture de plus de garanties aux investisseurs qui ne prennent pas de risques dans des conditions sanitaires et sociales difficiles sans avoir de garanties qui protègent leurs intérêts d'investissement ainsi que leurs propriétés privées qui sont sous la menace de l'inflation.
 

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