Les présidents passent, mais les politiques restent les mêmes au Raja, devenu au fil des ans un cimetière pour les entraîneurs. Tout technicien qui accepte le poste d’entraîneur au Raja sait qu’il peut être débarqué à n’importe quel moment même en cas de bons résultats sportifs. En 10 ans, le club a vu passer 17 techniciens.
Sur ces 17 techniciens, seuls Mhamed Fakhir (par deux fois), Juan Carlos Garrido et Jamal Sellami peuvent se targuer d’avoir passé plus de 500 jours à la tête des Verts. A titre de comparaison, Marc Wilmots, viré dimanche, a passé seulement 98 jours à la tête de l’équipe première.
Pourtant, le technicien Belge reste sur une victoire en Ligue des champions face à l’Entente de Sétif. Cette instabilité est due en grande partie à la pression des supporters qui ne sont jamais satisfaits même quand les résultats sont bons. Jamal Sellami et Lassad Chabbi peuvent en témoigner. Le premier a offert un titre de champion du Maroc au club après plusieurs années de disette et le second a remporté avec le club la Coupe de la CAF et la Coupe arabe des clubs champions. Mais le club leur a montré la porte de sortie.
Certes, un club est libre d’engager et licencier qui il veut, mais cette instabilité chronique ne sert pas les intérêts du club ni sa trésorerie. Le licenciement de Marc Wilmots devra coûter une fortune au Raja déjà empêtré dans une crise financière aiguë. Il va falloir que le comité dirigeant change de politique et s’inscrit dans un projet à long terme pour pouvoir hisser le Raja vers des sommets au lieu de continuer à diriger le club au jour le jour et faire sauter le fusible de l’entraîneur chaque fois que la pression des supporters atteint son paroxysme.