Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Société

Ramadan et maladies rénales : les précautions à prendre

Le jeûne du mois du Ramadan n’est pas toujours compatible avec les maladies rénales. Il risque de les aggraver ou de provoquer des complications. Éclairage avec Pr Amal Bourquia, spécialiste en néphrologie dialyse et transplantation et, par ailleurs, présidente de l’Association Reins.

Ramadan et maladies rénales : les précautions à prendre

La pratique du jeûne durant le mois du Ramadan peut être dangereuse pour les personnes qui souffrent de pathologies chroniques. S’abstenir de boire, de manger ou de prendre les médicaments durant la journée pourrait leur être fatal. C’est le cas des personnes souffrant de maladies rénales. En effet, le rein est un organe de filtration et d’élimination des déchets. Chaque minute, les reins filtrent environ 1 litre de sang, soit un cinquième de la quantité pompée par le cœur. La privation d’eau du lever au coucher du soleil et surtout quand il fait chaud entraîne la diminution de la filtration glomérulaire rénale. Ce qui peut être dangereux particulièrement pour les patients atteints de maladies rénales.

Les conséquences peuvent être parfois graves. «Au cours du mois du Ramadan, ce sont surtout les pathologies rénales chroniques qui posent problème. Il est donc déconseillé de jeûner quand on souffre de maladies rénales chroniques avancées ou lorsqu’on est en situation de décompensation aiguë. Selon les cas, on peut interdire le jeûne d’une partie ou de la totalité du mois», déclare au «Matin» Pr Amal Bourquia, spécialiste en néphrologie dialyse et transplantation et présidente de l’Association Rein. Et d’ajouter que «l’interdiction de jeûner concerne tout type de néphropathie, glomérulaire, interstitielle, ou vasculaire en phase aiguë de la maladie. Les personnes qui s’obstinent à jeûner risquent de voir s’aggraver la maladie rénale ou même apparaître une insuffisance rénale. Pour les néphropathies en rémission, le jeûne peut être autorisé sous surveillance médicale et avec l’adaptation de la prise de médicaments».

Pr Bourquia souligne, en outre, que durant ce mois dU Ramadan, il est fréquent de recevoir des patients souffrant de maladies rénales avec des complications. «Cela est dû essentiellement au changement des habitudes alimentaires durant ce mois sacré, les écarts de régime, le manque de sommeil et la perturbation de prise des médicaments. Il faut aussi noter que certains malades prennent l’initiative de jeûner sans demander l’avis du médecin traitant et se retrouvent face à de graves complications, surtout lorsqu’il s’agit d’insuffisance rénale», indique le médecin.

«Qu’elle soit aiguë ou chronique, cette maladie est définie comme étant une altération de la fonction des reins. Le jeûne risque de l’aggraver ou de faire apparaître des complications. Les patients insuffisants rénaux à un stade avancé ou ceux en dialyse ne peuvent pas jeûner vu leur état général souvent altéré surtout si le patient est âgé, anémique, hypertendu, ou avec un risque cardio-vasculaire élevé. Le jeûne peut constituer un vrai danger», poursuit la présidente de l’Association Rein. Cette dernière indique, par ailleurs, que le jeûne peut être permis en cas d’insuffisance rénale chronique modérée et stable, mais à condition qu’il y ait une surveillance continue. Car, dès que le niveau de créatinine augmente, le jeûne doit être interrompu.

Concernant les personnes faisant de la lithiase rénale, qu’on connaît plus sous le nom de calculs rénaux, le Ramadan induit une recrudescence des crises. «Il est conseillé aux patients porteurs de lithiases rénales d’augmenter les apports en eau pour obtenir une diurèse de plus de 2 litres par jour. Ces malades ne sont pas en interdiction absolue de jeûner, mais doivent discuter au cas par cas avec leur médecin-néphrologue», recommande Pr Bourquia. «Il faut également éviter de consommer des préparations à base de plantes pour essayer d’expulser les calculs. Celles-ci peuvent être extrêmement dangereuses pendant ce mois avec la restriction hydrique, d’ailleurs les plantes sont la quatrième cause de mise en dialyse au Maroc. Attention également aux décoctions dites traditionnelles à base d'herbes», alerte le médecin.

**************
Conseils du Pr Amal Bourquia, spécialiste en néphrologie, dialyse et transplantation et présidente de l'Association Reins



Certaines maladies rénales n'empêchent pas de pratiquer le jeûne du mois sacré du Ramadan. Il y a donc lieu de ne pas généraliser, mais plutôt de procéder au cas par cas. Tout doit reposer sur la décision du médecin traitant et des conseils qu’il donnera à son patient. Ce dernier doit suivre les consignes sachant pertinemment que le praticien cherchera toujours à faciliter à son malade la pratique du jeûne tout en procédant à un suivi rapproché pour éviter tout risque éventuel.
Mais en général, les personnes souffrant de maladies rénales qui peuvent jeûner ne doivent pas pratiquer de sport avant le ftour. Il faut aussi éviter de consommer trop de protéines et trop de sel. Il faut aussi savoir qu’une consommation abusive de médicaments n’est pas bénéfique. Ces derniers sont tous toxiques pour le rein en situation de déshydratation.

Lisez nos e-Papers