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La Bourse de Casablanca subit une réallocation d’actifs au profit des OPCI et de la titrisation

Le marché boursier a été marqué par une forte volatilité cette année. Une évolution due essentiellement à la montée de l’inflation qui impacte négativement les marges des entreprises et leurs cours en Bourse, fait planer le spectre du relèvement du taux directeur qui va peser sur les actions, en plus de la hausse des taux qui fait baisser les actions, décrypte l’analyste financier Adil Hlimi. Ce dernier note que la récente hausse des taux est due à l’anticipation des investisseurs qui se sont mis à vendre poussés par la crainte de l’avènement d’une telle hausse des taux à cause de la hausse des besoins prévisionnels en ressources de l’État. Toutefois, il note que la réallocation d’actifs s’est faite surtout au niveau des OPCI et de la titrisation.

La Bourse de Casablanca subit une réallocation d’actifs au profit des OPCI et de la titrisation
Le marché boursier a connu une forte volatilité depuis le début de l’année en cours.

Le marché boursier a été marqué par un niveau élevé de volatilité depuis le début de l’année en cours. À quoi cette évolution peut-elle être attribuée ? Pour l’analyste financier Adil Hlimi, cette forte volatilité s’explique par deux raisons. La première est l’inflation qui, en perdurant, pèse sur les charges des entreprises, ce qui se traduit par un risque de résultats faibles pour elles. Qu’elles soient des entreprises industrielles qui utilisent le pétrole ou les dérivés du pétrole dans leur production ou les entreprises du BTP et de l’immobilier, qui sont exposées au renchérissement des produits qu’elles utilisent dans leur activité (aluminium, verre, bois…), ou autres entreprises, les coûts de production vont exploser, explique-t-il. Ce qui va se répercuter sur les marges des entreprises qui vont baisser et produire un impact sur leurs cours en Bourse.

Le deuxième élément qui explique cette volatilité est le fait que les marchés commencent à se demander si Bank Al-Maghrib va réagir à l’inflation si elle devient un peu durable. Et si la Banque centrale réagit en augmentant le taux directeur, cela aussi va peser sur les actions. Le troisième élément explicateur est la hausse des taux, selon notre interlocuteur. En fait, explique-t-il, quand les taux grimpent ils font baisser les actions. Par exemple, illustre-t-il, pour une caisse de retraite qui a 100 millions de DH à placer, quand elle voit que les taux d’intérêt augmentent, elle va préférer les produits des taux (puisqu’ils lui assurent un rendement sûr et élevé) aux actions qui présentent, de surcroît, un risque. Le cash migre des actions vers les taux, conclut-il. D’ailleurs, relève Adil Hlimi, cela fait 3-4 ans que le marché des taux était haussier. Les prix des obligations continuaient de monter, inversement à la baisse des taux, nous indique-t-il. Plus les taux baissent, plus les prix des obligations augmentent, explique-t-il.

Par exemple, un investisseur qui a acheté une obligation à 100 DH en 2017, son prix pourrait passer à 120-130 DH, car les taux d’intérêt étaient en baisse continuelle et donc les obligations gagnaient de la valeur. Mais, ce qui s’est passé, il y a deux semaines environ, est que les investisseurs commencent à anticiper une hausse des taux à cause notamment du déficit public, de l’inflation et du contexte actuel d’une manière générale avec la charge de la compensation qui est en train d’exploser, note notre interlocuteur. En fait, les investisseurs s’attendent à une hausse des taux à cause des besoins prévisionnels en ressources de l’État qui sont appelés à augmenter. Donc, en anticipant la hausse des taux, les investisseurs craignent que la valeur des obligations commence à baisser. En continuant à vendre, ils donnent le signal que les taux vont augmenter. Ce qui, par conséquent, s’est effectivement produit. Par exemple illustre l’analyste financier, un investisseur qui a acheté les obligations à 2% ne vendra qu’à 2,2%.

Par conséquent, poursuit-il, «l’État était obligé de payer plus cher la souscription obligations, car tout le marché s’attend à ce que les taux augmentent et donc pour emprunter, l’État doit forcément payer plus cher». C’est ce qui a provoqué la hausse des taux qu’on a vue pour le marché primaire et qui a démarré il y a deux semaines sur le marché secondaire, relève-t-il. Et on se retrouve dans une situation où le marché actions baisse et le marché obligataire aussi, souligne-t-il, faisant remarquer que cette situation s’est produite dans le monde entier. L’analyste note que la réallocation d’actifs s’est faite surtout ailleurs, au niveau des autres classes d’actifs, en l’occurrence les OPCI et la titrisation. «C’est là où va le cash», souligne-t-il, renvoyant aux derniers chiffres de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC).

En effet, les OPCI ont totalisé un actif net de plus de 22,58 milliards de DH à fin mars dernier, en accroissement de 4,59% sur un an. Pour les fonds de placement collectifs en titrisation (FPCT), les derniers chiffres disponibles de l’AMMC sont relatifs à fin décembre 2021. Ils montrent que ces FPCT ont enregistré un actif net de plus de 11,21 milliards de DH en progression de17,10% par rapport à fin décembre 2020.
 

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