Menu
Search
Samedi 20 Avril 2024
S'abonner
close
Samedi 20 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Société

Covid-19 : Le pic des réanimations et soins intensifs est encore devant nous !

La pression sur les services de réanimation se fait ressentir, notamment dans les grandes agglomérations comme Casablanca. Les patients concernés sont tout particulièrement «âgés», «porteurs de facteurs de risques» et «non entièrement vaccinés» surtout par la troisième dose.

Covid-19 : Le pic des réanimations et soins intensifs est encore devant nous !
Une pression accrue s'exerce sur les services de réanimation et sur le personnel soignant et spécialisé de réanimation. Ph. Sradni

Alors que le pic des contaminations sur le plan national a été «très probablement» atteint la semaine dernière, le pic des cas admis en réanimations est malheureusement encore devant nous. Contacté par «Le Matin», Mouad Mrabet, coordonnateur du Centre national des opérations d'urgence de santé publique au ministère de la Santé et de la protection sociale, souligne, et sans grande surprise, qu’«une augmentation du nombre de nouvelles admissions en réanimation et soins intensifs est observée actuellement avec, malheureusement, une hausse du nombre de décès». Il vaut la peine, pour ce responsable, de signaler que «le timing de cette vague est différent selon les régions».

D'après ses propos «la région de Casablanca-Settat qui entame la phase descendante de la contamination, est maintenant en plein pic de la Covidose grave et de décès. Pour les autres régions de Rabat-Salé-Kénitra, Fès-Meknès, Tanger-Tétouan…, qui sont actuellement en plein pic de contamination, elles observeront un pic de réanimation et de décès les semaines qui viennent. C’est une relation mathématique». Et le responsable d’ajouter que : «dans une population, un pourcentage de gens sont probablement à risque de développer des formes graves. Ce pourcentage diffère d’une population à l’autre en prenant en compte le statut vaccinal de chacun et la nature de la maladie et du variant dont souffre le malade». Parmi les cas observés, «on rencontre une proportion plus importante, cette fois-ci, qui est confrontée à un risque de décès, mais pas dans l’immédiat, vu qu’on n’a pas une mort subite dans la Covidose – décès survenant brusquement et de manière inattendue. La mort d’un patient Covid survient, par contre, après la survenue de complications dans les jours qui suivent son hospitalisation et son entrée en réanimation». Également, poursuit-il, cette proportion dépend de la pathologie et de la comorbidité des gens, de leur âge ainsi que de leur statut vaccinal.

M. Mrabet a, en outre, souligné que le taux de contamination poursuit sa courbe descendante, relevant que la situation exige cependant une grande surveillance et de vigilance étant donné que les semaines prochaines seront un peu plus critiques, en termes de hausse de cas graves et de décès. Ce qui générera une pression accrue sur les services de réanimation et sur le personnel soignant et spécialisé de réanimation dont certains ont été, malheureusement, touchés.
Les données chiffrées avancées par notre interlocuteur ne diffèrent en rien de ceux médiatisés en début de semaine : «730 nouvelles admissions en réanimation et soins intensifs ont été signalées. Le nombre des cas critiques a augmenté courant la dernière semaine de 36,2% et les décès ont été multipliés par 2,4».

Encore des semaines difficiles
Interpellé, à son tour, au sujet de la situation que vivent, de nos jours, les services de réanimation et de soins intensifs, Pr Said Moutaouakil, spécialiste en anesthésie-réanimation et membre du Comité scientifique et technique contre la Covid-19, indique qu’à date d’aujourd’hui une tension se manifeste dans les grandes villes du Royaume : «Le nombre de malades qui sont hospitalisés à ce niveau dépasse les 600 cas. Le taux d'occupation dépasse les 90%».
Pour ce qui est de la mortalité journalière, elle est, précise Pr Moutaouakil, de «35 décès par jour». Ce nombre est en décalage par rapport au nombre de cas positifs diagnostiqués par jour. Il restera élevé dans les prochaines semaines même après la chute des cas du fait du décalage confirmant, ainsi, le constat de M. Mrabet. De même note-t-il, «les patients qui sont hospitalisés sont âgés, porteurs de facteurs de risques comme l'hypertension et le diabète, mais surtout non entièrement vaccinés dans plus de 83% surtout par la troisième dose».

Toujours selon Pr Moutaouakil, il est vrai que «l’Omicron est le variant le plus dominant, il est plus transmissible et moins grave dans la majorité des cas, parce qu'il touche la partie supérieure de l'appareil respiratoire, mais dans 2 à 5% des cas, il peut être grave surtout chez les non-vaccinés et les porteurs de maladies chroniques et les sujets âgés». Face à l’afflux de patients dans les hôpitaux, le membre du Comité scientifique et technique contre la Covid-19 se dit extrêmement préoccupé des conséquences sur le personnel de santé déjà épuisé et sous pression.
 

Lisez nos e-Papers