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«Rebel» des réalisateurs Adil et Bilall dans les salles de cinéma marocaines

Après son avant-première, vendredi dernier au cinéma Cineatlas, le film «Rebel» des deux réalisateurs belges d'origine marocaine Adil El Arbi et Bilall Fallah est programmé dans les salles nationales, à partir d’aujourd’hui. Un film poignant et très courageux qui traite d’un sujet sensible et très compliqué, mais aussi artistique avec des séquences de musique constituant un véritable personnage.

«Rebel» des réalisateurs Adil et Bilall dans les salles de cinéma marocaines

Lors de la projection du film «Rebel», le réalisateur Adil El Arbi a exprimé son bonheur d'être au Maroc, son pays d'origine, où il a eu l'occasion de projeter ce film, qu’il a réalisé en compagnie de son collègue Bilall Fallah, racontant les attentats terroristes ayant eu lieu, depuis 2012, en Belgique, en France et en Syrie. Ce qui a poussé Kamal (Aboubakr Bensaïhi), vivant en Belgique, à aller en Syrie afin d’aider les victimes de cette guerre. Mais à son arrivée, il a été forcé de rejoindre un groupe armé et s'est retrouvé bloqué à Raqqa où il a vécu un vrai calvaire. De l’autre côté de la rive, son jeune frère, Nassim (Amir El Arbi), qui rêvait de le rejoindre, devient une proie facile pour les recruteurs du djihad. Un beau matin, sa maman Leïla (Lubna Azabal) est stupéfaite de ne pas le retrouver dans son lit et décide alors de partir à sa recherche. Après un long et pénible voyage, elle retrouve son jeune fils et le ramène en Belgique.

Le choix de ce sujet n’était pas un hasard. Car, selon les deux réalisateurs, «en 2012-2013, beaucoup de gens de notre génération, la plupart de la même origine que la nôtre, origine marocaine, qui habitaient en Belgique, ont décidé de partir en Syrie. C’était un phénomène qu’on n’avait vraiment jamais vu auparavant. Il s’agissait de jeunes gens parfois qu’on connaissait, ou des amis d’amis». Ce qui a poussé Adil et Bilall à aller chercher ce que ces gens allaient faire en Syrie. Ils ont ainsi choisi de raconter l’histoire de Kamal et de son petit frère Nassim, qui habitaient à Molenbeek, où le film a été tourné.

Ce long métrage, qui est à la fois un film de guerre, un drame familial et une comédie musicale avec des scènes de Rap, met en lumière le remords de Kamal, écrasé par la machine terroriste qui l'a contraint à filmer des batailles, des exécutions et la vie quotidienne dans les zones contrôlées par l'État islamique, et ce au service de la propagande djihadiste. Cette propagande qui a eu un impact sur Nassim et l’a conduit à voir en son frère un héros. C’est ce que les deux jeunes réalisateurs ont voulu montrer dans ce film, en mettant en exergue les effets négatifs des guerres et du terrorisme sur les familles touchées et sur le monde en général.

«J’ai eu l’honneur et le privilège d’interpréter un rôle très important dans le film qui est celui de l’Imam Youssef qui incarne l’Islam, le vrai, du juste milieu, en apportant du soutien et de l’amour aux familles et aux personnes directement affectées par cette radicalisation qu’a connue non seulement la Belgique, mais beaucoup d'autres pays d'Europe. On a travaillé un peu plus d’un an sur le projet. Je me suis vraiment plongé dans ce personnage. J’ai travaillé avec un Imam à Los Angeles qui m’a donné des cours pour devenir Imam. C’est un rôle qui me tient énormément à cœur, parce que mes parents sont très religieux et l’Islam a une place importante dans ma vie. C’est-à-dire l’Islam de l’amour, de la tolérance, du respect et non celui du fanatisme et de la radicalisation», précise le comédien marocain, Kamal Moummad, qui a incarné le rôle de l’Imam Youssef. Il faut dire qu’un beau parcours attend le film «Rebel» qui a déjà été présenté en Séance de minuit au Festival de Cannes cette année.

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Questions à Younes Bouab qui a incarné le rôle d’Abu Amar
«J’ai trouvé le film très original et le rôle différent de tout ce que j’ai fait jusqu’à présent»

Qu’est-ce qui vous a motivé à accepter ce rôle ?

Après le casting, on m’a proposé ce rôle d’Abu Amar que j’ai trouvé intéressant. C’est celui d’un terroriste méchant. En lisant le scénario, j’ai vu que le film était très original, car il y a aussi de la comédie musicale, il y a des passages de Rap et de danse. Ce qui m’a poussé à foncer avec les deux réalisateurs Adil et Bilall.

Est-ce que ce rôle vous a demandé un certain temps de préparation ?

Évidemment, je me suis préparé pour ce personnage qui incarne un terroriste de Daech. Comme j’ai une culture islamique, j’ai fait des recherches sur la vie de ces gens et comment ils vivent. J’ai appris les Sourats dont j’avais besoin dans le film. J’ai fait mon travail, mais sur le plateau, on se lâche et on donne le maximum. Car avec Adil et Bilall, on est dans l’énergie et l’impro.

Comment avez-vous trouvé le travail avec ces deux réalisateurs, vu votre parcours international ?

D’abord, ces deux réalisateurs sont très connus ailleurs. Ils ont déjà fait le film «Black», qui a remporté le prix de la Découverte au Festival de Toronto, puis «Bad Boys for Life», avec Will Smith et Martin Lawrence. Ce sont des Marocains de Belgique qui travaillent à Hollywood. C’est vraiment extraordinaire pour nous de voir ces jeunes aller là où on n’est pas encore arrivés. J’espère qu’ils feront aussi des films au Maroc.

Vos prochains projets ?

Un film américain «Desert Warrior» tourné en Arabie saoudite qui va sortir dans quelques mois et un autre avec Driss Mrini qui s’appelle «Jbel Moussa», qui sera projeté au Festival national du film de Tanger.

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Distribution

Aboubakr Bensaïhi (Kamal)
Lubna Azabal (Leïla)
Amir El Arbi (Nassim)
Tara Abboud (Noor)
Younes Bouab (Abu Amar)
Fouad Hajji (Idriss)
Kamal Moummad (Iman Yusuf)
Saïd Boumazoughe (Ibrahim)
Malak Sebar (Hind)

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