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Boussaid : Le gouvernement doit moins se soucier de sa popularité que du respect de ses engagements

Le gouvernement Aziz Akhannouch vient de fêter sa première année. Dressant un bilan d’étape de l’action de l’Exécutif, Mohamed Boussaïd, membre du bureau politique du parti du Chef du gouvernement, s’est montré satisfait. Invité de l’émission «L’Info en Face» du groupe «Le Matin», l’ancien ministre de l’Économie et des finances a défendu les décisions prises cette année. Il s’est également exprimé sur les ambitions de l’Exécutif pour l’année prochaine.

Boussaid : Le gouvernement doit moins se soucier de sa popularité que du respect de ses engagements
Mohamed Boussaïd

Invité de l’émission «L’Info en Face», l’ancien ministre de l’Économie et des finances, membre du bureau politique du parti du Rassemblement national des indépendants (RNI), Mohamed Boussaïd, a fait le point sur l’action de l’Exécutif dirigé par Aziz Akhannouch, chef de file du RNI. 

Le gouvernement préfère l’action à la communication 

Pour Mohamed Boussaïd, le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch a son propre style de communication. L’homme privilégie l’action, a-t-il souligné en répondant à une question sur le manque de communication du Chef du gouvernement et de l’ensemble de son équipe ministérielle, notamment dans une conjoncture marquée par la cherté de la vie. L’ancien argentier du Royaume estime par ailleurs que si la communication gouvernementale est un devoir, elle l’est pour toutes les composantes de la majorité, à savoir, en plus du RNI, le Parti de l’Istiqlal et le Parti authenticité et modernité (PAM). Reconnaissant, timidement, le manque de communication de l’actuel Exécutif, le haut cadre du Rassemblement national des indépendants a défendu toutefois l’attitude du Chef du gouvernement. On était habitué par le passé à beaucoup trop de parole, ce qui fait qu’aujourd’hui on a l’impression que le gouvernement ne parle pas beaucoup, a-t-il souligné en affirmant que le gouvernement est occupé à gérer une conjoncture des plus difficiles. Il a ainsi mis en avant les différentes apparitions de Aziz Akhannouch lors des séances des questions de politique générale au niveau des deux Chambres du Parlement. 

Un capital confiance intact, malgré les épreuves ! 

Malgré une conjoncture difficile marquée par trois chocs concomitants, à savoir la guerre en Ukraine, une sécheresse jamais enregistrée depuis 40 ans et les conséquences de la pandémie de la Covid-19, le gouvernement a su préserver son capital confiance auprès des Marocains, estime M. Boussaïd. Pour soutenir ses propos, l’ancien argentier du Royaume est revenu sur les résultats des élections partielles et qui ont permis à plusieurs parlementaires de la majorité actuelle de récupérer leurs sièges à la Chambre des représentants.  
Il a aussi mis en avant la solidité de la majorité gouvernementale. Contrairement au gouvernement précédent et une année après sa formation, cette majorité est restée homogène, a-t-il affirmé. Une situation due, selon M. Boussaïd, à la façon dont Aziz Akhannouch gère les choses au sein de la majorité en se basant sur le compromis. Il a par ailleurs rappelé que le gouvernement ne doit pas se soucier de sa cote de popularité, mais du respect des engagements qu’il a pris dans le cadre de son programme s’étalant sur 5 années. 

Le PLF 2023, le vrai travail commence 

L’investissement, l’emploi, l’eau, les grandes réformes… le projet de loi de Finances 2023, actuellement en cours d’examen au Parlement, traduit les ambitions du gouvernement, selon Mohamed Boussaïd. Pour lui, le gouvernement a fait le choix assumé de poursuivre les grandes réformes dans les domaines de l’éducation, la santé et la réforme de l’administration, malgré les difficultés de la conjoncture.  Confiant en la capacité de l’économie nationale à réaliser un taux de croissance de 4% l’année prochaine, l’ancien ministre était plutôt sceptique quant à la capacité de faire revenir l’inflation à 2%. On ne sera peut-être pas loin de ce taux, a-t-il souligné. S’agissant de l’investissement, M. Boussaïd a relevé que l’investissement public, même avec les 300 milliards de DH que compte mobiliser le gouvernement en 2023, a un impact faible sur la croissance et l’emploi, comparé à l’investissement privé. Représentant actuellement 1/3 de l’investissement global, le privé représente déjà 80% de l’emploi, d’où l’importance d’inverser la tendance dans ce domaine. La problématique de l’eau est également très présente pour le gouvernement, et ce conformément aux hautes instructions de S.M. le Roi et qui a donné une vraie vision pour que les ressources hydriques nationales soient mieux gérées, affirme M. Boussaïd. L’eau est l’affaire de tous, a-t-il rappelé, en soulignant qu’en effet l’agriculture a toujours eu la part la plus importante des ressources. Toutefois, le responsable a affirmé que le Plan Maroc vert a permis une grande économie de l’eau destiné à l’agriculture en appliquant les techniques modernes d’irrigation pour plus d’un million d’hectares. Revenant sur la question de l’éducation nationale, M. Boussaïd a affirmé que la réforme est en marche. Saluant le travail réalisé dans ce sens par le ministre de l’Éducation nationale, le Rniste Chakib Benmoussa, M. Boussaïd a assuré que cette réforme concerne tout le monde et que tous les acteurs doivent se sentir concernés. La confiance en l’école publique doit être rétablie et tout les Marocains doivent pouvoir envoyer leurs enfants à l’école publique, a-t-il souligné. 

Compensation : l’aide doit aller dans la poche de ceux qui en ont besoin ! 

Ministre des Finances du gouvernement Abdelilah Benkirane au moment de la libéralisation du marché des hydrocarbures au Maroc, M. Boussaïd a défendu ce choix. Soulignant la nécessité d’aller vers une aide ciblée à travers le déploiement du Registre social unifié (RSU), l’ancien responsable a affirmé qu’a l’époque, la Caisse de compensation commençait à engloutir plus de 55 milliards de dirhams par an. Mettant en avant les mesures prises par le gouvernement pour soutenir le pouvoir d’achat des citoyens en ces temps difficiles, M. Boussaïd a salué l’opération de soutien exceptionnel accordé aux transporteurs. Une mesure qui, selon lui, a permis de maintenir les prix à leur niveau habituel et d’éviter toute répercussion de la hausse des prix des carburants sur les prix des produits transportés. Interpellé sur l’impact de cette décision, de plus en plus décriée par les professionnels du transport, le responsable a assuré qu’aller vers le choix de la compensation, à nouveau, pourrait avoir des conséquences importantes sur les projets de réformes en cours, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation nationale. La question de la baisse des taxes sur les carburants pourrait également avoir ce même impact destructeur en privant l’État de ressources importantes. Le responsable a également exclu tout recours à la dette pour soutenir le pouvoir d’achat. «L’emprunt doit être consacré exclusivement à l’investissement et jamais à la consommation. Il est irresponsable, voir criminel, de s’endetter pour consommer», a -t-il conclu. 

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