Le département de l’équipement planche actuellement sur un nouveau plan pour le développement et le renforcement du réseau routier national à l’horizon 2040, a fait savoir le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, lors de la séance des questions orales à la Chambre des Représentants, tenue lundi dernier. Ce plan, qui devra voir le jour courant cette année, sera élaboré en association avec les Régions. Celles-ci, explique-t-il, possèdent «cette vision de développement intégré» qui garantira une meilleure intégration des actions inscrites dans le cadre de ce plan dans la politique de développement socio-économique au niveau local.
Réseau routier : un nouveau plan verra le jour cette année
Interpelé par plusieurs parlementaires sur différentes problématiques liées au réseau routier rural, le ministre a assuré que le gouvernement place le désenclavement du monde rural parmi ses priorités et compte œuvrer activement dans ce sens à travers notamment la construction de nouvelles routes et la réhabilitation des routes existantes.
Le responsable a rappelé que le Maroc a lancé une série de programmes pour le renforcement et l’extension du réseau routier rural, à commencer par le premier Programme national de routes rurales (PNRR1), lancé en 1995, ayant permis la construction et l'aménagement de plus de 11.000 km, suivi d’un 2e programme qui a porté sur la réalisation de 15.800 km de routes. Le ministre a également souligné que le Programme de réduction des disparités territoriales et sociales en milieu rural fait la part belle aux routes rurales avec 17.000 km de projets d’entretien routier réalisés. «Nous sommes passés d’un taux de 30% en 1995 à 79,3% aujourd’hui», relève-t-il. Nizar Baraka a admis toutefois que l’entretien routier est un problème récurrent et toujours présent au Maroc, notamment en milieu rural et pour cause, les routes rurales ne font pas partie du réseau classé qui bénéficie des financements alloués à la mise à niveau des routes nationales, soit 45% du budget consacré aux routes. «L’entretien des routes rurales se fait dans le cadre de partenariats avec les communes.
Celles-ci doivent les classer en tant que routes provinciales pour qu’elles puissent en bénéficier», signale-t-il, s’engageant au passage de se pencher de près sur cette difficulté. «La plupart des routes rurales construites finissent par se dégrader au bout de quatre ans faute de maintenance. D’où la nécessité de mettre en place un programme dédié à leur entretien», ajoute-il.
Ressources hydriques : 120 barrages collinaires d’ici à 2023
Le Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 a atteint un taux de réalisation de 30% en deux ans, annonce le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka. Ce programme, ajoute-t-il, consacre une enveloppe de 8,7 milliards de dirhams à la généralisation de l’accès à l’eau potable en milieu rural. Un projet qui cible pas moins de 7.200 douars, dont plus de 250 seront approvisionnés courant 2022. Interrogé sur le bilan d’étape dudit programme, le ministre fait savoir qu’à ce jour, 11 barrages ont été lancés pour 15 milliards de dirhams alors que plusieurs projets de dessalement de l’eau en sont à différentes phases d’avancement, citant notamment la station de Chtouka dont la mise en service est prévue dans «les prochaines semaines», la station de Dakhla dont les travaux vont être lancés «incessamment» et celle de Casablanca dont l’établissement des partenariats devrait être lancé à partir de février prochain. S’agissant de la sauvegarde et la restauration des réserves hydriques souterraines, Nizar Baraka a assuré que le ministère est conscient de l’importance cruciale de la préservation des nappes phréatiques, annonçant que 6 nouveaux contrats de nappe seront mis en place en 2022 au profit des bassins prioritaires marqués par un déficit du bilan hydrique. Ceci outre l’édification de 120 barrages collinaires d’ici à 2023, alors que la cadence était auparavant de 8 barrages seulement par année.
Port de Tarfaya : 641 millions de dirhams pour un port inactif
Une enveloppe de 641 millions de dirhams a été investie dans le projet d’extension du port de Tarfaya, fait savoir le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka. Un investissement qui aura été vain puisque cette infrastructure, relifté dans le cadre de la stratégie portuaire nationale à l’horizon 2030, vit aujourd’hui une situation «catastrophique» comme l’a signalé l’un des parlementaires. Ce dernier a en effet déploré la «négligence» et la «marginalisation» dont souffre ce port qui a englouti plusieurs millions de dirhams. Il a également affirmé que l’infrastructure, qui fait face à un sérieux problème d’ensablement, se trouve aujourd’hui hors service et ne figure plus dans la liste des ports marocains. Prenant note de la situation, le ministre s’est engagé à se pencher sur ce problème. «Quand on consent un tel investissement, le projet ne peut que fonctionner. A ce titre, nous allons examiner cette problématique pour lui trouver une solution», a-t-il promis.