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Sahara : les évolutions un an après l’adoption de la résolution 2602 du Conseil de sécurité

La question du Sahara marocain reviendra sur la table du Conseil de sécurité en ce mois d’octobre 2022. Après avoir voté la résolution 2602 le 29 octobre 2021, laquelle confortait largement la position marocaine, le Conseil devra examiner à la fin de ce mois le rapport de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU au Sahara, Staffan de Mistura, qui a effectué plusieurs visites dans la région et s’est vu à chaque fois servir le même discours éculé par l’Algérie et ses marionnettes du polisario, lui qui était chargé pourtant de s’atteler à relancer les négociations dans le cadre du processus des tables rondes.

Sahara : les évolutions un an après l’adoption de la résolution 2602 du Conseil de sécurité

Le dossier du Sahara marocain figurera à l’ordre du jour du Conseil de sécurité à la fin de ce mois d’octobre. Bien que le programme mensuel du CS pour ce mois ne soit pas encore mis en ligne, la pratique usuelle fait que la question du Sahara sera inscrite à l’ordre du jour du Conseil pour la fin de ce mois, tout comme le mandat de la Minurso, prolongé d’un an, qui expirera le 31 octobre 2022. Que s’est-il passé depuis le 29 octobre 2021, jour où a été votée la résolution 2602 ? Bien des faits se sont effectivement déroulés : de grandes avancées en faveur de la cause nationale avec notamment l’appui de grands pays à l’initiative marocaine d’autonomie.

La question du Sahara marocain se pose désormais en des termes de référence nouveaux

Depuis la résolution 2602 d’octobre 2021, et sur le plan géo-diplomatique, le Royaume a opéré des réalisations majeures couronnées par l’infléchissement stratégique des positions espagnole et allemande. L’Allemagne, depuis janvier 2022, «considère le plan d’autonomie présenté en 2007 comme un effort sérieux et crédible du Maroc et comme une bonne base pour parvenir à un accord à ce différend régional». L’Espagne aussi «reconnaît l’importance de la question du Sahara pour le Maroc ainsi que les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution acceptable». Madrid considère également «l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend». Au Conseil de sécurité, la position du Maroc est davantage confortée sur ces bases-là. Elle l’est aussi pour deux autres raisons. La première a trait à une approche réévaluée qui se fait du côté de membres permanents de cette haute instance onusienne, notamment le Royaume-Uni qui renforce ses liens avec Rabat depuis le Brexit. L’autre raison tient, elle, à la nouvelle composition du Conseil de sécurité depuis le 1er janvier 2022 avec l’élection de nouveaux membres non permanents. Le Gabon, qui présidera le CS durant ce mois d’octobre, et les Émirats arabes unis soutiennent depuis toujours la cause marocaine. Le Ghana soutient le processus onusien comme seul cadre pertinent et apporte ainsi son soutien à la résolution 693 du Sommet de Nouakchott de juillet 2018 adoptée officiellement dans ce sens. L’Albanie et le Brésil ont, eux aussi, réitéré leur appui au processus de l’ONU. Quant à l’Inde, elle a retiré sa reconnaissance à la prétendue «rasd» en 2000. Sa neutralité, sous une forme ou une autre, est à prendre en compte : elle n’est pas et ne sera pas négative pour le Maroc.

L’appui à l’Initiative d’autonomie résonne au Conseil de sécurité

Le soutien à l’Initiative d’autonomie pour le règlement définitif du différend régional sur le Sahara marocain a fortement résonné lors de la réunion à huis clos du Conseil de sécurité, tenue le 20 avril dernier. Selon des sources diplomatiques bien informées et concordantes à l’ONU, l’Initiative marocaine d’autonomie a été largement soutenue par plusieurs membres du Conseil de sécurité. Ces membres ont considéré que cette Initiative est la base sérieuse et crédible à même de mettre fin au différend régional sur le Sahara marocain, comme cela est consacré dans les résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007.

Selon les mêmes sources diplomatiques, les membres du Conseil de sécurité ont fortement et unanimement soutenu le processus politique onusien pour parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique, durable et de compromis à la question du Sahara marocain, sur la base exclusive des résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007, particulièrement la 2602, adoptée le 29 octobre dernier. Ils ont réaffirmé dans ce cadre leur soutien aux efforts de l’Envoyé personnel du SG de l’ONU visant à relancer le processus politique onusien. Un appel fort et franc a été lancé en faveur de la reprise, dans les meilleurs délais, du processus des tables rondes, auquel l’Algérie continue toujours de s’opposer, dans un défi supplémentaire à la Communauté internationale.

L’Algérie n’est pas prête à changer de doctrine à propos du Sahara

Près d’un an après l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2602, qui confirme le «continuum» du processus des tables rondes comme «seul et unique» cadre pour le règlement du différend régional autour du Sahara marocain, l’Algérie persiste donc dans son rejet de ce format et elle n’est pas prête à changer de doctrine stratégique à propos de ce dossier :  le Sahara comme enjeu de rivalité géostratégique avec le Maroc et élément de «bargaining» dans ses négociations avec d’autres pays. Dans son format actuel, «le processus des tables rondes est contre-productif», estime le professeur de relations internationales à l’Université Mohammed V de Rabat, Zakaria Abouddahab, qui est d’avis qu’«il faudra plutôt chercher ailleurs : les 5P (cinq membres permanents du Conseil de sécurité) plus l’Espagne qui participent aux tables rondes en tant qu’amis du Sahara, selon l’expression consacrée, et doivent user de leur statut pour formuler une solution à faire valider par le Conseil de sécurité, appuyant le Plan marocain d’autonomie en tant que seule option viable pour sortir de l’impasse». M. Abouddahab est également pour changer de tonalité au Conseil de sécurité et de considérer que le conflit du Sahara marocain est prescrit. En d’autres termes, précise-t-il, «le moment est venu de le retirer de la liste onusienne des territoires non autonomes et l’inscrire sur le registre des conflits résolus par le biais de l’autodétermination interne».

Le calvaire des séquestrés dans les camps de Tindouf : le CS doit agir

Refusant toutes les recommandations exprimées par le CS dans sa résolution 2602 ayant demandé explicitement à Alger de coopérer plus intensément et de renforcer davantage la confiance, ainsi que de participer davantage au processus des négociations pour progresser sur la voie d’une solution politique, le régime algérien est allé carrément à l’encontre de cette résolution en rompant ses relations avec le Royaume, en adoptant une politique de va-t-en-guerre, en déclarant officiellement qu’il n’était pas concerné par les tables rondes et, pire, en poussant son entité vassale à se retirer de l’accord de paix de 1991.

«C’est une volonté on ne peut plus claire de provoquer l’implosion du processus de paix, et elle devrait être condamnée vigoureusement par le Conseil de sécurité dans sa prochaine résolution», souligne l’expert en relations internationales, Ahmed Noureddine, qui estime que «ce dernier (le CS) doit arrêter de constater “avec une profonde inquiétude la rupture du cessez-le-feu”, ou de se déclarer “préoccupé par les violations des accords en vigueur”». «On attend de l’ONU une condamnation ferme du front séparatiste et de son mentor algérien dans la prochaine résolution, et notre diplomatie doit œuvrer dans ce sens. Il n’est plus acceptable que le Conseil de sécurité continue de “prendre note des souffrances endurées par les réfugiés dans les camps de Tindouf” au lieu de faire appliquer le protocole signé en 1998 pour le retour de tous les réfugiés dans leurs foyers et dans leur mère-patrie. De même, il n’est plus tolérable que le Conseil de sécurité appelle perpétuellement à l’enregistrement des réfugiés dans les camps de Tindouf, sans prendre des mesures concrètes et sans condamner le pays hôte qui refuse d’appliquer la convention de Genève de 1951 relative aux réfugiés et ses protocoles additionnels», affirme l’expert. 

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