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Sahara marocain : Staffan de Mistura à l'épreuve des positions sclérosées et anachroniques d’Alger

Les positions du régime algérien sur la question du Sahara marocain sont tellement connues que même en se projetant dix, vingt ou cinquante ans dans l'avenir, on pourra coucher au mot près les formulations ressassées par ce régime au sujet de ce dossier qui absorbe l'essentiel de ses énergies. Cette réalité vient de se confirmer encore un fois après la tournée régionale de l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara marocain. Staffan de Mistura, qui a bouclé son périple par la rencontre des responsables algériens, a eu droit dans ce pays à la même rhétorique fallacieuse visant à obstruer tout effort de règlement.

Sahara marocain : Staffan de Mistura à l'épreuve des positions sclérosées et anachroniques d’Alger
M. Nasser Bourita s’est entretenu le 13 janvier à Rabat, avec l’Envoyé personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara marocain, M. Staffan de Mistura.

L'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara marocain, Staffan de Mistura, a sans nul doute pris la mesure de l'obstination du régime algérien. Le diplomate onusien, dont la mission consiste à relancer le processus politique, a eu sa part, lors de cette tournée, des discours rabâchés par les officiels algériens et leurs marionnettes du polisario, vierges de volonté propre, quant à la tenue d'un référendum et le renoncement du cessez-le-feu. Et c'est en Algérie même, qui ne cesse de clamer qu'elle n'est pas concernée par le conflit au Sahara et que les discussions doivent se tenir directement entre le Maroc et le polisario, que M. de Mistura a dû rencontrer deux responsables, chacun à part, dont l'un arbore l'appellation cocasse d’ «envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb». Un trouble du comportement désigné en psychiatrie comme étant un «dédoublement de la personnalité».

Or c’est sur cette question précise du Sahara marocain que ce «dédoublement de la personnalité» est aujourd'hui plus que jamais désavoué et par le Maroc et par la communauté internationale. Dans le discours adressé à la Nation à l’occasion du 46e anniversaire de la Marche verte, Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait affirmé que «pour le Maroc, son Sahara n’est pas à négocier. Aujourd’hui comme dans le passé, la Marocanité du Sahara ne sera jamais à l’ordre du jour d’une quelconque tractation». Le Souverain avait également précisé que «si nous engageons des négociations, c’est essentiellement pour parvenir à un règlement pacifique de ce conflit régional artificiel». Cette position a été réitérée à M. de Mistura lors de son escale à Rabat au début de sa tournée par le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, qui était accompagné de l’ambassadeur, représentant permanent du Royaume du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale.

En fait, les responsables marocains avaient réaffirmé à l’envoyé personnel du SG des Nations unies l’attachement du Maroc à la reprise du processus politique mené sous l'égide exclusive de l'ONU pour parvenir à une solution politique sur la base de l'Initiative marocaine d'autonomie, dans le cadre du processus des tables rondes, en présence des quatre participants. Mais ce début de tournée positif va rapidement se heurter à des dirigeants du polisario en treillis militaire reprenant la rhétorique du retour à la lutte armée et à des responsables algériens appelant à la réactivation de plans de règlement obsolètes remontant aux années 1990.

De quoi défier le Conseil de sécurité et faire fi de la résolution 2606 qui a validé encore une fois la prééminence de l’Initiative marocaine d’autonomie du 11 avril 2007 tout en se félicitant des efforts sérieux et crédibles consentis par le Maroc pour aller de l’avant vers un règlement, et a interpellé l’Algérie sur ses responsabilités quant au blocage de ce dossier. Une Algérie qui, en persistant dans cette politique d'obstruction des efforts de l'ONU, prend une lourde responsabilité et sort du cadre fixé par le Conseil de sécurité.
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Azzedine Hanoune, professeur universitaire et directeur d’études au Centre marocain des études stratégiques

«L’État algérien est prisonnier de ses positions contradictoires»

Commentant la tournée régionale de l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara marocain, Azzedine Hanoune, professeur de relations internationales à l’Université Ibn Tofaïl et directeur d’études au Centre marocain des études stratégiques (CMES), affirme que «l’État algérien est prisonnier de ses postures contradictoires. Il ne cesse de répéter ses arguments classiques, de s’impliquer davantage sur le terrain tout en maintenant sa position affichée dernièrement de ne plus participer aux négociations». M. Hanoune relève à ce niveau «l’instrumentalisation géopolitique de ce conflit qui reste une constance de la position algérienne».

Tout en rappelant la dernière résolution 2606 du Conseil de sécurité qui a appelé les parties à reprendre le processus de négociations sans conditions préalables, le professeur de relations internationales s’arrête sur la position de l’Algérie qui avait déclaré ne plus être concernée par le processus de négociations. «Cette position signifie que l’Algérie a décidé de s’impliquer de manière encore plus directe dans le conflit en poussant vers une situation de conflit armé dans lequel elle serait un cobelligérant. Cette évolution est perceptible dans l’attitude de plus en plus agressive de cet État à l’égard du Maroc», fait-il remarquer.

Cette résolution avait défini, explique M. Hanoune, le cadre de la mission de M. de Mistura dans les termes suivants : la recherche d’une politique réaliste, pragmatique, durable et mutuellement acceptable qui repose sur le compromis. Par ailleurs, et concernant l’Espagne, M. Hanoune estime que Madrid est acculée à adopter une position plus claire et tranchée. «L’État espagnol devrait bien mesurer la portée de sa responsabilité historique en appuyant une solution politique basée sur le plan marocain d’autonomie. Il devrait se défaire de cette posture faussement équilibriste. Le prétendu sentiment de culpabilité devrait être orienté dans le bon sens et non évoqué afin d’alimenter la méfiance à l’égard du Maroc», conclut-il.

 

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