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Entrepreneuriat : comment développer un écosystème durable

Accompagnement, financement, arsenal juridique, incubateurs, investisseurs… les éléments pour créer un écosystème efficace sont certes réunis, mais reste à renforcer la synergie et de travailler en intelligence collective pour arriver aux résultats escomptés. Ce dossier, réalisé en partenariat avec la BMCI, représente le premier d’une série qui tentera de décrypter le paysage entrepreneurial au Maroc, de pointer les points forts, les contraintes et les améliorations à apporter pour créer un écosystème porteur d’une valeur ajoutée certaine pour l’éclosion des TPME et des startups.

Entrepreneuriat : comment développer un écosystème durable

Le développement de l’entrepreneuriat innovant constitue non seulement un levier pour dynamiser l’économie nationale et créer des emplois, mais il contribue également à répondre aux défis du développement durable et inclusif qui se posent aujourd’hui. De nouvelles perspectives s’offrent aux porteurs de projets, notamment grâce à l’engagement des différents acteurs de l’écosystème entrepreneurial. De l’avis de Selma Bennis, directrice du pôle impulsion économique et offre territoriale au CRI Casablanca-Settat, «l’écosystème entrepreneurial marocain a connu une évolution importante durant les dix dernières années et peut se réjouir aujourd’hui de l’existence de plusieurs acteurs intervenant dans diverses phases de la chaîne de valeur entrepreneuriale constituant un vrai levier de dynamisation de l’entrepreneuriat.» Elle rappelle par ailleurs l’amélioration notable du classement du Maroc dans le Global Entrepreneurship Monitor 2020, où il est parvenu à gagner 13 places dans le classement. Le royaume occupe désormais la 24e place parmi 50 pays et continue à présenter des indicateurs en amélioration.

«Les efforts consentis par les acteurs, qu’ils soient publics, privés, incubateurs, financeurs, universités, société civile ou médias, ont réellement permis de contribuer à l’amélioration de la dynamique entrepreneuriale. Il y a eu, de surcroît, une prise de conscience générale de l’importance de la TPME et de la startup en tant que levier économique et qu’il faut faire de leur accompagnement une priorité», indique l’experte. De son côté, Rania Alaoui, professionnelle de la communication, engagée dans l’innovation, l’entrepreneuriat et les nouvelles technologies, estime que l’Impulsion Royale donnée à l’entrepreneuriat au Maroc, à travers le programme Intelaka, lancé il y a deux ans, a permis de libérer les énergies et de mobiliser les différents acteurs de l’écosystème pour accompagner les entrepreneurs et porteurs de projets. «Il y a une effervescence entrepreneuriale qui s’est créée au cours de ces deux dernières années. Maintenant, il faut attendre pour voir ce qui va se concrétiser en matière de soutien à l’entrepreneuriat», a-t-elle indiqué.

Regard sur l’écosystème marocain de l’entrepreneuriat

L’élément le plus important dans l’écosystème entrepreneurial reste l’accompagnement des jeunes porteurs de projets. Il est primordial d'accompagner toutes les étapes du cycle de vie de l'entreprise, tant en période de création et de croissance que de transmission ou de redressement. La clef pour la réussite opérationnelle sera la constitution d'un réseau de partenaires (incubateurs, investisseurs, accélérateurs…) qui vont permettre d'identifier et d'accompagner les entreprises. Autre composante de cet écosystème, les institutions publiques et privées dont la mission est de soutenir l’entrepreneuriat. «Il y a tout d’abord une vraie volonté des pouvoirs publics, à travers les initiatives de plusieurs acteurs nationaux et régionaux, sans oublier le PIAFE lancé début 2020 pour appuyer financièrement les porteurs de projets. La création par le nouveau gouvernement d’un nouveau ministère dédié à la TPE est en soi un signal fort», note Selma Bennis.

Le secteur privé est également engagé, notamment à travers les programmes d’accompagnement ou des hackathons, que ce soit dans le cadre de l’Open Innovation ou de leur politique de responsabilité sociale. De même, ajoute l’experte, les universités publiques et privées commencent à intégrer l’entrepreneuriat aux programmes d’études, lancent d’importantes compétitions estudiantines et créent leurs propres incubateurs. «Aujourd’hui, nous avons les prémices d’un environnement propice au développement des TPME et les fondations d’un écosystème en devenir “mature” grâce à la Vision Royale, à des pouvoirs publics mobilisés, à des acteurs privés et une société civile actifs. Cependant, il reste du chemin à parcourir, à l’image d’autres pays qui ont mis en moyenne 30 ans pour développer leur écosystème», précise Mme Bennis.

Parmi ces institutionnels figure Tamwilcom, gestionnaire du fonds Innov Invest, l’agence de développement du digital, l’office de la propriété industrielle et commerciale et les centres régionaux d’investissement qui disposent de programmes d’appui aux jeunes entrepreneurs. À côté de ces institutionnels, il y a les investisseurs. Sur ce volet, Selma Bennis estime qu’il est grand temps de voir les nouvelles options de liquidité qui apparaissent comme la création du marché alternatif pour la PME de la Bourse de Casablanca qui permet un accès facile au marché boursier avec une levée minimum de 5 millions de dirhams. «Cela pourrait non seulement inciter les Business Angels à prendre plus de risques, mais également fournir un moyen pratique pour la diaspora d'investir dans des startups/PME marocaines. Il faudrait donc démultiplier ces mécanismes», explique-t-elle. En termes d’accès au marché, force est de constater que les grands groupes arrivent tant bien que mal à passer des commandes aux TPE, sachant que les process achats et décisionnels lourds représentent un risque pour ces petites structures à la santé financière fragile, poursuit la responsable. Cet écosystème entrepreneurial n’aurait pas pu se développer sans les avancées réalisées en termes de législation, et notamment les lois sur le crowdfunding, la création des entreprises en ligne et la loi 47-18 portant réforme des CRI. En effet, ladite loi est venue en réponse à la complexité des démarches administratives dans le cadre de l’acte d’entreprendre, à travers entre autres la simplification et la digitalisation des procédures, explique Selma Bennis. «À l’instar de la nouvelle version des CRI, il est nécessaire d’accélérer davantage les réformes et d’avoir un cadre juridique audacieux et innovant avec un vrai portage et un suivi de la performance», note-t-elle.

Il faut noter également le rôle des incubateurs et des Fab Labs qui se multiplient sur le territoire nationale et qui servent de lieu de rassemblement des jeunes porteurs de projets pour suivre leurs formations, les programmes d’accompagnement, la résolution des problèmes rencontrées en cours de route, etc.

Force est donc de constater que les éléments d’un bon écosystème entrepreneurial sont bien là. Reste à créer un espace de travail homogène et une synergie parfaire entre ces différents acteurs au service de l’efficacité et la qualité de l’accompagnement. Le but étant d’homogénéiser ces espaces pour fluidifier l’acte d’entreprendre et le simplifier au maximum.

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Le Matin : Quelle est votre lecture de l'évolution de l'écosystème entrepreneurial ces dernières années ?

Selma Bennis :
L’écosystème entrepreneurial marocain a connu une évolution importante durant les dix dernières années et peut se réjouir aujourd’hui de l’existence de plusieurs acteurs intervenant dans diverses phases de la chaîne de valeur entrepreneuriale constituant un vrai levier de dynamisation de l’entrepreneuriat. Selon le Global Entrepreneurship Monitor 2020, le Maroc gagne 13 places dans le classement (24e/50 pays) et continue à présenter des indicateurs en amélioration. Les efforts consentis par les acteurs, qu’ils soient publics, privés, incubateurs, financeurs, universités, société civile ou médias, ont réellement permis de contribuer à l’amélioration de la dynamique entrepreneuriale. Il y a eu, de surcroît, une prise de conscience générale de l’importance de la TPME et de la startup en tant que levier économique et qu’il faut faire de leur accompagnement une priorité. Il y a tout d’abord une vraie volonté des pouvoirs publics, à travers les initiatives de plusieurs acteurs nationaux (SNGFE, MAROC PME) et régionaux (CRI, ANAPEC, INDH), sans oublier le PIAFE lancé début 2020 pour appuyer financièrement les porteurs de projets. La création par le nouveau gouvernement d’un nouveau ministère dédié à la TPE est en soi un signal fort.

Par ailleurs, les grands groupes du secteur privé ont manifesté un engouement pour soutenir l’entrepreneuriat via des programmes d’accompagnement ou des hackatons, que ce soit dans le cadre de l’Open Innovation ou de leur politique de responsabilité sociale. De même, les Universités publiques et privées ont également intégré l’importance de l’entrepreneuriat via le lancement de compétitions, de programmes et des incubateurs. Enfin, les médias jouent pleinement leur rôle de vecteur de sensibilisation et d’acculturation à l’entrepreneuriat. Deux émissions télévisées ont été lancées sur les chaines nationales permettant de démystifier et de démontrer l’accessibilité de l’entrepreneuriat au public.
Aujourd’hui, nous avons les prémices d’un environnement propice au développement des TPME et les fondations d’un écosystème en devenir «mature» grâce à la Vision Royale, à des pouvoirs publics mobilisés, à des acteurs privés et une société civile actifs. Cependant, il reste du chemin à parcourir, à l’image d’autres pays qui ont mis en moyenne 30 ans pour développer leur écosystème.

Quel diagnostic faites-vous de l’écosystème marocain et quelles sont vos recommandations pour le renforcer davantage ?

Bien qu’un nombre important d’acteurs se soient implantés au fur et à mesure et aient créé les prémices d’une dynamique entrepreneuriale, l’écosystème demeure relativement fragile et très complexe. La cartographie exhaustive des acteurs de l’écosystème par la chaîne de valeur réalisée par le CRI de Casablanca-Settat fait ressortir le constat suivant :
• Forte concentration de l’offre d’accompagnement dans l’Axe Casablanca-Rabat. il faudrait impérativement contribuer à l’émergence d’écosystèmes régionaux pour répondre aux enjeux de développement économique des territoires. Pour ce faire, les structures d’accompagnement devraient être appuyées financièrement, logistiquement et disposer d’un business model pérenne leur permettant d’assurer leur durabilité afin de ne plus être dépendants des dons et des sponsorings. Les top performeurs pourraient également participer au renforcement des capacités des structures existant dans les différentes régions.
• Un effort de développement de l'infrastructure physique d’accueil des entrepreneurs a été fait avec les Technopark, les Centres d’innovation et les Plateformes des jeunes. Cela dit, cet aspect est généralement considéré comme la condition-cadre pour soutenir l'entrepreneuriat. Or on remarque que peu de moyens sont donnés aux programmes et au contenu (Soft vs Hard). Malheureusement, les programmes sont en général ponctuels et ne sont pas toujours actifs de façon permanente et décentralisée.
• Offre existante destinée essentiellement à la startup à fort potentiel. Pourtant, l’économie est composée essentiellement à 95% de TPME et l’entrepreneuriat au Maroc est essentiellement un entrepreneuriat de nécessité et non d’opportunité (étude GEM). Cela n’en demeure pas moins qu’il faut capitaliser sur le savoir-faire de ces structures et en faire bénéficier les autres profils d’entreprises pour les transformer en entreprises pérennes et résilientes.
• Inexistence d’une offre destinée aux entreprises en difficulté pour leur sauvegarde, d’autant plus que selon une étude menée par le CRI avec la Banque mondiale, une entreprise sur trois ne dépasse pas le seuil de cinq ans d’existence.
• Absence accrue d’une culture entrepreneuriale au Maroc. Or les écosystèmes les plus performants dans le monde sont caractérisés par une culture entrepreneuriale forte. On devrait accorder plus d’importance à la sensibilisation et l’acculturation, car c’est ce maillon qui permettra de générer du deal flow. Pour ce faire, l’entrepreneuriat devrait être impérativement enseigné à l’université et dans les écoles et figurer parmi les matières transverses de toutes les filières, à l’instar des soft skills et des langues.
• La culture de l’échec est également un aspect important à valoriser pour améliorer la résilience des entrepreneurs après un échec entrepreneurial en les incitant à rebondir. L’étude GEM montre que la dynamique entrepreneuriale au Maroc est ralentie par une forte aversion au risque, une peur de l’échec et un taux élevé d’abandon.
La cartographie du CRI relève en définitive un écosystème très fragmenté avec souvent une absence de complémentarité et des maillons manquants dans la chaîne de valeur, couplés à la difficulté de l’entrepreneur d’avoir une idée claire sur les initiatives et le rôle de chaque acteur. Il faudrait aller vers plus de performance, le fédérer, l’animer et le dynamiser en encourageant à la coordination et la compétition créatrice de synergies. Le CRI, désormais tour de contrôle de l’investissement régional, pourrait jouer ce rôle de fédérateur et d'animateur à travers son guichet unique de l’accompagnement QIMAM.

Quels seront les grands défis à relever pour promouvoir l'entrepreneuriat dans le monde post-Covid ?

À l’instar du reste du monde, le Maroc a subi les conséquences de l’impact de la crise sanitaire sur son économie. Notre pays, n’ayant pas lésiné sur les moyens, en particulier financiers et logistiques, pour faire face à la crise, a été érigé en modèle de gestion de la Covid-19. Par ailleurs, plusieurs secteurs ont démontré leur capacité de résilience et d’adaptation par rapport aux nouveaux besoins du marché. La crise a donc dévoilé de grandes opportunités dans les secteurs du digital, de la santé, du textile, etc. Aussi, le repositionnement des chaînes de valeur mondiales à la suite de la tectonique des marchés pourrait profiter au Maroc. Pour ce faire, nous devrons renforcer l’intégration des écosystèmes au niveau régional pour une meilleure insertion dans les chaines de valeur mondiales, et ce à travers une transformation structurelle via l’investissement dans le capital humain, l’innovation, la R&D, l’accompagnement des TPME, l’accélération des réformes administratives et l’amélioration de la compétitivité.
Sur le volet spécifique de l’appui à la TPME, il est impératif de changer de paradigme et de réinventer la méthodologie de leur accompagnement afin de les rendre plus innovantes et donc plus résilientes et pérennes. Il faudrait pour ce faire dupliquer les méthodes d’accompagnement de la startup (Lean Startup, Problem Solving, Customer Centricity, Scalibility…) à la TPME, à l’instar de ce que le CRI de Casablanca-Settat a fait à travers le programme QIMAM qu’il a lancé en partenariat avec MCISE en décembre 2020.

Les points forts et les contraintes

La dynamique entrepreneuriale a connu un vrai shift ces dernières années, sous la Vision éclairée de Sa Majesté le Roi, en donnant l’importance à la promotion de l’entrepreneuriat comme vecteur de développement économique et social. Incontestablement, les avancées en termes de législation sont amorcées, comme les lois sur le crowdfunding, la création des entreprises en ligne et la loi 47-18 portant réforme des CRI. En effet, ladite loi est venue en réponse à la complexité des démarches administratives dans le cadre de l’acte d’entreprendre, à travers entre autres la simplification et la digitalisation des procédures. À noter que l’instauration de la CRUI (Commission régionale unifiée de l’investissement) a permis d’unifier le cadre de prise de décision lié à l’investissement et de déconcentrer les procédures et a participé de manière significative à l’amélioration du traitement des procédures administratives. À l’instar de la nouvelle version des CRI, il est nécessaire d’accélérer davantage les réformes et d’avoir un cadre juridique audacieux et innovant avec un vrai portage et un suivi de la performance.
En termes de financement, différents mécanismes ont le mérite d’exister, mais l’offre reste encore insuffisante, au vu du besoin et en comparaison avec d’autres écosystèmes.

Les levées de fonds en Equity des Startups ont atteint 33 millions de dollars, le Nigeria à lui seul a levé plus de 1,8 milliard de dollars. Le top 5 continental est complété par l'Égypte, l'Afrique du Sud, le Kenya (un demi-milliard chacun) et le Sénégal avec 222 millions de dollars. De nouvelles options de liquidité apparaissent comme la création du marché alternatif pour la PME de la Bourse de Casablanca qui permet un accès facile au marché boursier avec une levée minimum de 5 millions de dirhams. Cela pourrait non seulement inciter les Business Angels à prendre plus de risques, mais également fournir un moyen pratique pour la diaspora d'investir dans des start-ups/PME marocaines. Il faudrait donc démultiplier ces mécanismes.

En termes d’accès au marché, force est de constater que les grands groupes arrivent tant bien que mal à passer des commandes aux TPE, sachant que les process achats et décisionnels lourds représentent un risque pour ces petites structures à la santé financière fragile. La solution pourrait résider dans l’identification de filières et chaînes de valeur sectorielles régionales autour desquelles la GE désignerait la PME en tant qu’agrégateur et relai de sa commande auprès d’un tissu de TPE, jouant ainsi le rôle d’accélérateur de croissance. Il pourrait être intéressant de repenser dans ce cadre le développement de programmes d’accompagnement adaptés et d’incitations à mettre en place pour encourager le développement de ce type d'écosystèmes sectoriels et faciliter l’intégration et la collaboration des PME/TPE (développer un statut de PME agrégatrice, donner un accès à certains marchés publics en priorité, subventions et fiscalité attractive...).

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Invitée de L’Info en Face
Rania Alaoui : «On assiste à une effervescence entrepreneuriale ces deux dernières années, maintenant il faut passer à la concrétisation»

Les chantiers stratégiques engagés par le Royaume et le dynamisme du tissu associatif et entrepreneurial montrent que le Maroc dispose d’un écosystème de l’entrepreneuriat et de l’innovation dont le potentiel mérite d’être exploité. De nouvelles perspectives s’offrent aux porteurs de projets, notamment grâce à l’engagement de plusieurs acteurs de l’écosystème entrepreneurial afin d’accompagner cette dynamique. «Il y a encore quelques années, l’écosystème de l’entrepreneuriat et de l’innovation était composé essentiellement par les entrepreneurs et porteurs de projets et de quelques structures d’accompagnement.

Aujourd’hui, grâce à la dynamique enclenchée ces dernières années, on constate l’implication de plus en plus d’acteurs, notamment l’État, le secteur privé, les banques et les universités», constate Rania Alaoui, professionnelle de la communication, engagée dans l’innovation, l’entrepreneuriat et les nouvelles technologies. Pour l'invitée de L'Info en Face Spécial Jeunes engagés, «ceci démontre un shift qui s’est opéré au niveau des mentalités, avec une réelle prise de conscience par rapport à l’importance de mettre en place des initiatives pour accompagner les jeunes entrepreneurs». Rania Alaoui note, par ailleurs, que l’Impulsion Royale donnée à l’entrepreneuriat au Maroc, à travers le programme Intelaka, lancé il y a deux ans, a permis de libérer les énergies et de mobiliser les différents acteurs de l’écosystème pour accompagner les entrepreneurs et porteurs de projets. «Il y a une effervescence entrepreneuriale qui s’est créée au cours de ces deux dernières années.

Maintenant, il faut attendre pour voir ce qui va se concrétiser en matière de soutien à l’entrepreneuriat», a-t-elle indiqué. Car le développement de l’entrepreneuriat des jeunes constitue non seulement un levier pour dynamiser l’économie nationale et créer des emplois, mais il contribue également à répondre aux défis du développement durable et inclusif qui se posent aujourd’hui. D’où la nécessité de promouvoir l’esprit entrepreneurial chez les jeunes. «Il y a un réel effort pour l’acculturation entrepreneuriale chez nos jeunes. Cela se fait de plusieurs manières, notamment à travers l’inculcation des bases de l’entrepreneuriat afin de donner au jeune l’envie d’entreprendre. Ensuite, il y a tout un accompagnement à faire de l'idéation à l'incubation et le développement d’un business plan, puis l’amorçage et la création d’entreprise. L’offre d’accompagnement est assez complète aujourd’hui», explique l'invitée de L'Info en Face.

En effet, de l'éducation à l'entrepreneuriat, à la croissance et le développement à l'international, en passant par l'intrapreneuriat et l'open innovation, l’écosystème de l’entrepreneuriat et de l’innovation connaît une grande dynamique. «Cet effort est important, car on peut donner de l’argent, mais sans accompagnement, cet argent ne va pas être très utile pour l’entrepreneur. On veut que nos entrepreneurs se développent, donc l’accompagnement est aussi nécessaire que l’investissement», a-t-elle souligné. En parallèle, il y a des structures aujourd’hui qui injectent des fonds dans des startups à fort potentiel de croissance, à l’image de CDG Invest ou Outlierz. «L’existence de ces structures donnent l’espoir aux entrepreneurs qui veulent franchir le pas et poursuivre leur développement aux niveaux national et international. Si on réussit à prouver la viabilité et le potentiel de son projet, il est possible de faire appel à ce genre de structures qui peuvent injecter des fonds importants», fait observer Rania Alaoui.

D’autres solutions comme le crowdfunding sont également disponibles, a relevé l'invitée de L'Info en Face, mais encore faut-il trouver les modèles qui vont permettre à l’entrepreneur de faire la bonne promotion de son projet. «La culture du crowdfunding n’y est pas encore, mais je pense qu’il y a un potentiel pour son développement au Maroc. Toutefois, je pense que se faire accompagner par un programme, une structure ou une banque pourrait être plus intéressant pour un entrepreneur», a-t-elle conclu.

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