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Sida : un nouveau variant «plus virulent mais pas inquiétant» détecté en Europe

Tout comme le SARS-CoV-2, le VIH, le virus responsable du Sida, peut aussi générer des variants plus virulents. En effet, un nouveau variant du VIH a été identifié chez 109 personnes en Europe, principalement aux Pays-Bas. D’après une étude anglaise, ce nouveau variant serait plus virulent, plus transmissible mais pas très inquiétant.

Sida : un nouveau variant «plus virulent mais pas inquiétant» détecté en Europe
Le virus du VIH est en constante évolution, de telle sorte que chaque personne infectée en présente une version légèrement différente

Nous nous sommes habitués à entendre parler de l’émergence de nouveaux variants du coronavirus. C’est maintenant au tour du VIH qui a également évolué pour donner lieu à un nouveau variant très virulent. Celui-ci a été identifié chez 109 personnes en Europe, dont 105 aux Pays-Bas et quatre en Belgique et en Suisse.
Nous avons tenté de joindre plusieurs épidémiologistes et virologues marocains pour mieux comprendre l’incidence de cette découverte sur la lutte contre le sida, mais ces derniers avaient besoin de temps pour approfondir leur lecture sur ce variant.
Cependant, dans la presse internationale, les scientifiques affirment que ce variant, nommé VB, serait bien plus virulent que ses prédécesseurs. Dans une étude réalisée par

des chercheurs en épidémiologie à l'Université d'Oxford et publiée jeudi dernier dans la revue Science, on explique que la progression de la maladie est généralement mesurée grâce au nombre des cellules «lymphocytes T CD4» du système immunitaire dans le sang. On a constaté alors que, sans traitement, le seuil dangereux de 350 lymphocytes T-CD4 par microlitre de sang serait atteint en 9 mois avec ce variant, contre 3 ans pour les autres patients. La charge virale, qui signifie la quantité de virus dans le sang, des personnes infectées par ce variant était également significativement plus élevée.
En plus de sa virulence, les chercheurs ont par ailleurs montré qu'il était hautement transmissible. Pour cela, ils ont examiné les ressemblances entre les différentes versions du virus chez les patients infectés. Or celles-ci étaient très similaires, suggérant que le virus n'avait pas eu le temps d'accumuler beaucoup de mutations avant de passer rapidement d'une personne à l'autre.

On note également que le virus du VIH est en constante évolution, de telle sorte que chaque personne infectée en présente une version légèrement différente, ce qui n'a généralement pas d'importance. Mais le variant découvert récemment comporte plus de 500 mutations.
Heureusement, cette découverte scientifique ne devrait pas être source de panique,
assurent les scientifiques, car non seulement ce variant répond aux traitements existants, mais son apparition pourrait aider à mieux comprendre comment le virus du VIH attaque les cellules.
En revanche, les chercheurs n'ont pas pu expliquer quelles mutations précises du variant VB provoquaient sa haute virulence, ni par quel mécanisme. Ils espèrent que des études futures pourront le faire. Enfin, les scientifiques soulignent l'importance de l’accès régulier à des tests pour les personnes à risque de contracter le VIH, afin de permettre un diagnostic tôt, suivi d'un traitement adapté immédiatement après.

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Vers un premier vaccin contre le sida

Malgré de nombreuses années de recherche, les scientifiques n'ont toujours pas réussi à mettre au point un vaccin contre cette maladie qui tue chaque année des centaines de milliers de personnes. Mais les récents succès de la technologie de l'ARN messager, ayant permis le développement en un temps record de vaccins contre le Covid-19, ont suscité des espoirs.
L’entreprise américaine de biotechnologie Moderna et l'organisation International AIDS Vaccine Initiative ont annoncé, fin janvier dernier, que les premières doses d'un vaccin contre le VIH utilisant la technologie de l'ARN messager ont été administrées chez des humains.
Le but de ce vaccin testé est de stimuler la production d'un certain type d'anticorps (bnAb), capables d'agir contre les très nombreux variants en circulation du VIH, le virus provoquant la maladie du sida.
Le vaccin cherche à éduquer les lymphocytes B, qui font partie de notre système immunitaire, à produire ces anticorps. Pour cela, l'essai va tester l'injection d'un premier immunogène, une substance capable de provoquer une réponse immunitaire, et d'un immunogène de rappel injecté par la suite.

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Le sida, une épidémie de faible intensité au Maroc

D’après les dernières statistiques nationales, la prévalence du VIH demeure faible et stable dans la population marocaine, autour de 0,08%, ce qui caractérise une épidémie de faible intensité. Elle est plus élevée chez les hommes (0,09%) que chez les femmes (0,07%). Ce sont donc environ 22.000 personnes qui vivaient avec le VIH au Maroc (adultes et enfants) à fin 2020, dont 17.000 prennent un traitement antirétroviral. Durant la même année, 730 nouvelles contaminations et 420 décès du SIDA ont été enregistrés, selon les chiffres fournis en décembre dernier par le ministère de la Santé.

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