Sommet arabe à Alger : le Maroc y sera, mais avec quel degré de représentativité !
Tunisie : la crise ne doit pas aller plus loin !
Le torchon brûle toujours entre Rabat et Tunis. Une crise diplomatique sans précédent entre les deux pays a été déclenchée par «l’acte grave et inédit» du Président tunisien Kaïs Saïed recevant le chef des séparatistes du front polisario. Selon le professeur Rachid Lazrak, le Maroc a déjà exprimé clairement sa position sur cette affaire. Répondant à une question sur les développements de cette crise, le spécialiste de droit international a exclu le recours à de nouvelles mesures de la part du Maroc, notamment sur le plan économique. Par ailleurs, M. Lazrak a estimé que ce changement de position de la Tunisie ne datait pas d’aujourd’hui. Il a été senti en octobre dernier quand le représentant de la Tunisie s’était abstenu de voter la résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara, a assuré le professeur. Décrivant une situation compliquée au pays du Jasmin, le professeur a affirmé qu’en plus de l’influence algérienne, il y a aussi celle de l’Iran. Le conseiller du Président n’est autre que l’ancien ambassadeur tunisien à Téhéran, rappelle M. Lazrak.Limitation des visas par la France : une décision maladroite qui nourrit le sentiment anti-français
Un vent glacial souffle depuis quelques mois sur les relations entre le Maroc et la France. La décision de la France de réduire l’octroi des visas au pays du Maghreb n’a rien arrangé dans cette situation. Ne cachant pas sa surprise d’une telle décision, le professeur Rachid Lazrak a qualifié cette mesure, prise par Paris, d’inopportune, de maladroite et de contreproductive. Selon M. Lazrak, la décision est inopportune dans la mesure où elle touche des citoyens des pays du Maghreb, au risque de nourrir le sentiment anti-français de plus en plus grandissant en Afrique. Elle est maladroite, car elle part d’une logique de sanction contre des pays souverains, mais également contreproductive, car elle limite l’accès au territoire français à des hommes d’affaires marocains liés par des projets avec leurs homologues français.S’agissant du dossier du Sahara, le professeur Lazrak estime que Paris a été le premier pays à soutenir le plan d’autonomie présenté par le Maroc au niveau du Conseil de sécurité. La France continuera à soutenir le Maroc lors des réunions du Conseil. Toutefois, le partenaire historique du Maroc est appelé à adopter une position aussi avancée que celle de l’Espagne. «La France doit déclarer que le Plan d’autonomie est la seule solution envisageable pour ce conflit», a affirmé M. Lazrak, évoquant le caractère stratégique des relations entre les deux pays. Il a, par ailleurs, rappelé que la visite au Maroc, annoncée par le Président français Emmanuel Macron, interviendra fin octobre, soit directement après la réunion du Conseil de sécurité sur le sujet du Sahara.******************
Réunion du Conseil de sécurité : Staffan de Mistura restera dans la ligne tracée par ses prédécesseurs
Le Conseil de sécurité des Nations unies tiendra, entre les 20 et 25 octobre, une réunion à propos du Sahara marocain. Selon le professeur émérite de droit international Rachid Lazrak, cette réunion intervient après celle d’avril qui avait un caractère «technique». Elle se déroule également après la tournée de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, dans les pays concernés par ce dossier. La tournée actuelle n’a pas permis de réaliser des avancées dans ce dossier. Selon M. Lazrak, l’Algérie a exprimé sa position refusant la participation aux tables rondes. Citant la déclaration d’une porte-parole onusienne, le professeur a souligné que M. de Mistura restera, de son côté, dans la ligne tracée par ses prédécesseurs. Par ailleurs, M. Lazrak a rappelé que le Royaume demeure dans une position confortable sur ce dossier.