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Stades au Maroc : des modèles économiques inadaptés, selon le CESE

Avec ses nombreux stades conforme aux normes FIFA et CAF, le Maroc est devenu une terre d’accueil des grandes manifestations footballistiques africaines et pour abriter les rencontres de plusieurs sélections qui ne possèdent pas de stades répondant auxdites normes. Seulement, d’après le Conseil économique, social et environnemental (CESE), le modèle économique des stades au Maroc est inadapté. Ces infrastructures sont devenues budgétivores et coûtent beaucoup d’argent à l’État pour assurer leur entretien, d’où la nécessite de revoir le modèle.

Stades au Maroc : des modèles économiques inadaptés, selon le CESE

L’idée qu’un stade puisse vivre uniquement de la billetterie est fausse. Non seulement les grands stades n’affichent pratiquement complet qu’occasionnellement, mais aussi le prix des billets est dérisoire pour faire face aux charges. Le Conseil économique, social et environnemental, dans son avis «l’économie du sport : un gisement de croissance et d’emplois à mettre en valeur», a effectivement relevé par exemple qu'en créant la Société nationale de réalisation et de gestion des stades (SONARGES), en vertu du décret n°2-08-546 (4 novembre 2008), on croyait qu'elle allait prendre en charge la gestion de l’ensemble des stades du Maroc. Or elle ne compte à ce jour dans son portefeuille d’activité que cinq stades, à savoir ceux de Marrakech, d’Agadir, de Tanger, de Rabat et de Fès, et 12 terrains annexes. Pire encore, le CESE assure qu'avec la faible affluence et donc des revenus très limités, les stades font face à plusieurs contraintes, notamment :
• Une carence réglementaire en termes d’aménagement et de gestion des infrastructures sportives : absence de loi régissant le «qui-fait-quoi» en termes de construction et d’opérationnalisation des stades et des infrastructures sportives en général.
• Une absence de plan directeur national des stades : les trois grands stades actuels ont été programmés à l’occasion de la candidature du Royaume à l’organisation de la CDM 2010, après les candidatures de 1994, 1998 et 2006.
• Une multiplicité de modes de gestion des stades et des infrastructures sportives en général : SONARGES, SEGMA, SDL, OCP, Conseils élus, etc., avec des objectifs divers et parfois divergents qui ne permettent pas d’avoir une approche cohérente et lisible par les clients de ces stades.
• Un mode de gestion et une convention dont la durée de gestion est limitée à 10 ans : le mode de gestion choisi, à savoir la délégation de gestion, et la durée limitée à 10 ans ne militent guère en faveur de la mise en place de partenariats public-privé (PPP) pour la valorisation des alentours des stades, et encore moins pour la levée des capitaux ou contracter des emprunts afin de financer des projets de développement à long terme.
• Un assainissement du foncier des stades gérés par la SONARGES : la situation actuelle du foncier des stades n’est pas totalement assainie par le département de tutelle qui en détient la propriété.
• Des travaux de gros entretiens des stades qui sont à la charge de l’État : après plus de 10 ans d’activité, ces infrastructures nécessitent de grandes opérations d’entretien et de mise à niveau de plusieurs lots techniques, mobilisant de gros investissements afin d’assurer la conformité de nos installations aux normes nationales et internationales (CAF, FIFA) et pour l’organisation d’événements d’envergure. Plus de 300 millions de DH sont nécessaires pour ces travaux de rénovation.
• Des difficultés de recouvrement des créances en souffrance : les comptes de la SONARGES affichent un reste à recouvrer global de l’ordre de 41 millions de DH.
Le CESE assure également que l’aménagement des stades ne permet pas d’organiser une billetterie différenciée (pas de numérotation des places, par exemple), ce qui entraîne un nivellement par le bas avec des prix d’entrée faibles et donc l’impossibilité de promouvoir une mixité sociale (genre, revenu, etc.) lors des spectacles sportifs. En conséquence, le CESE recommande de revoir ce modèle économique inadéquat qui fait de nos stades des infrastructures budgétivores incitant constamment l’État à mettre la main à la poche pour les maintenir à niveau. Pour faire face aux nombreux défis et contraintes, la SONARGES et les autres gestionnaires devront prospecter d’autres types de ressources que la billetterie, de façon à rendre les infrastructures rentables.

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Les problèmes de sécurité empêchent les Marocains d’aller aux stades

65,5% des participants à un questionnaire ont désigné les problèmes de sécurité dans les stades comme raison qui empêcherait les Marocain(e)s d'assister aux spectacles sportifs. Plus de la moitié des répondants ont estimé, en plus, que le niveau du jeu au Maroc est parmi les raisons qui feraient que les Marocains ne se déplacent pas pour assister aux spectacles sportifs. Il est à noter que 31% de l’ensemble des répondants estiment par ailleurs que le manque d’intérêt pour le sport constitue la raison qui les empêcherait d'assister aux compétitions sportives.

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