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Startups : ce qu’il faut savoir sur les levées de fonds

Quand et comment réaliser une levée de fonds pour sa startup ? À qui s’adresser et à quoi s’attendre ? Autant de questions que se posent beaucoup de fondateurs de startups à un moment ou un autre de la vie de leurs startups. Mehdi Alaoui, vice-président d'Angels4Africa, association de Business Angels, nous dresse un mini-guide pour une levée de fonds réussie.

Startups : ce qu’il faut savoir sur les levées de fonds
En gros, «une startup passe par cinq stades de vie», explique au journal "Le Matin" Mehdi Alaoui, vice-président D’Angels4Africa.

Avoir une idée de startup c’est bien. Savoir comment la financer, c’est mieux ! Car les fonds nécessaires au financement d’un tel projet ne sont pas toujours disponibles. Il devient alors vital de cerner le processus de levée de fonds à toutes les étapes de vie d’une startup.

À chaque étape de vie, un financement adapté

En gros, «une startup passe par cinq stades de vie», explique au journal «Le Matin» Mehdi Alaoui, vice-président D’Angels4Africa, association de Business Angels opérant sur l’ensemble du continent. La première est la phase de l’idéation. C’est au cours de cette période que l’idée du projet est testée pour vérifier sa solidité auprès d’un marché potentiel. Beaucoup de porteurs de projets préfèrent tester leurs concepts en participant à des compétitions d’innovation qui se soldent par des prix. Des montants assez suffisants pour passer à l’étape suivante du développement de leurs projets. D'autres préfèrent l’autofinancement au cours de cette étape.

La deuxième étape est celle de la création de la startup. Une fois le concept testé et qu’il attire l’intérêt d’un segment de clients, il devient important de créer une première version du produit ou de la solution proposée par la startup. On parle alors de prototype ou de MVP (Minimum viable product pour les logiciels). Pour financer la création de cette version et son test sur le terrain, les associés peuvent faire appel aux subventions actuellement disponibles sur le marché et qui peuvent aller jusqu’à 200.000 DH, participer à des concours de startups et d’innovation ou faire appel à des Early Business Angels, des business angels qui n’ont pas de problème à investir dans des startups qui n’en sont qu’à leurs débuts.

La troisième étape de vie d’une startup est celle de l’amorçage. Au cours de cette période, la startup commence sa course à la tractation de clients et entame ses premiers pas vers la croissance. Et c’est dans cette phase que l’offre de financement n’était pas encore très développée il y a quelques mois (www.lematin.ma). Aujourd’hui, les besoins en financement de cette période peuvent être couverts par un prêt d’honneur qui peut aller jusqu’à 500.000 DH, par la contribution de Business Angels, par des Early Stage Venture Capital Fund (fonds de participation dédiés à l’amorçage) ou tout simplement par le Fonds Intilaka.

La quatrième étape est celle de la croissance, appelée dans le jargon «Scaling». C’est tout simplement l’étape de l’industrialisation de tout le processus de vente. Là aussi, il peut s’avérer nécessaire de lever des fonds. À ce stade, il faut alors faire appel à des Venture Capital Fund.
La cinquième et dernière phase de vie d’une startup est celle de l’expansion. C’est-à-dire celle de la conquête du marché international. Car dès la phase de l’idéation, l’objectif d’atteindre le marché international doit être omniprésent. Lors de cette phase, la startup a recours à la dette ou encore aux fameux Venture Capital Fund.

Quelles sont les conditions qu’une startup doit remplir pour être financée par un organisme ?

Pour lever des fonds, le (co)fondateur de la startup doit s’armer de 3 choses : un business plan réaliste et bien ficelé, un pitch deck attractif (document généralement PowerPoint de présentation de la startup et du projet) et beaucoup de persévérance. Du côté des investisseurs, la perle rare dans laquelle ils aimeraient investir présente certaines caractéristiques qui changent en fonction de l’étape du cycle de vie dans lequel la startup souhaite lever des fonds. Cependant, ce qui revient souvent, selon Mehdi Alaoui, ce sont les profils et le mindset des co-fondateurs. Ainsi, lors de l’idéation, les investisseurs se penchent plus sur la pertinence de l’idée et sa réalisation ainsi que sur l’équipe de démarrage. Lors de la phase création, ils vérifient l’existence ou pas d’un MVP, d’un marché qui serait intéressé par le produit ou l’existence et la cohésion de l’équipe Amorçage. Pendant les phases croissance et expansion, les investisseurs s’intéressent à la traction réalisée, au chiffre d’affaires réalisé, au potentiel de scalabilité du produit, à l’équipe et à la table de capitalisation (tableau fournissant une analyse des pourcentages de propriété, de dilution des capitaux propres et de la valeur des capitaux propres d'une entreprise à chaque cycle d'investissement).

La relation avec les investisseurs doit être équilibrée

Inviter un investisseur (Business angels, VC ou autre) dans le tour de table d’une startup ne veut pas dire céder à des conditions inhabituelles. Ainsi, «un VC n’a pas le droit d'exiger quoi que ce soit aux co-fondateurs avant la signature du pacte d’associé, voire après (cela dépend des termes et clauses négociées)», précise Alaoui. Il ne peut donc exiger des révisions à la hausse ou à la baisse des salaires, des recrutements ou licenciements, des changements, ajouts ou retraits de produits ou encore des changements de fournisseurs. Cependant, fait remarquer Alaoui, «il peut proposer des améliorations d’où l’importance de partager les mêmes vision et valeurs». Tout l’enjeu ici est de toujours se rappeler qu’un investisseur est avant tout un partenaire qui veut la même chose que les fondateurs : la réussite du projet.
D’ailleurs, la plupart des bailleurs de fonds souhaitent que les cofondateurs gardent la majorité afin de rester impliqués dans le développement de la startup. Un VC, dès sa création, se fixe un maximum de dilution des co-fondateurs et base son offre de financement (montant et Equity) en fonction de la table de capitalisation existante et future. Par exemple, un VC qui intervient en amorçage ne dépassera certainement pas 5 ans. Cependant, le multiple de plus-value sur exit (sorte du capital de la startup) est fixé par les analystes au moment de la constitution de l’offre de financement. Une fois ce multiple atteint, le VC cède ses parts.
Quoi qu’il en soit, il faut garder 4 choses importantes à l’esprit au moment des négociations : éviter de perdre la majorité des droits de vote, maintenir une cohérence de la gouvernance, éviter de consentir des droits de veto individuels aux VC et bien lire les clauses du pacte de levée de fonds proposé par le VC ou, mieux, demander une assistance juridique.

Une Due diligence, c’est quoi ?

La due diligence est une vérification financière (comptable, sociale et fiscale, technique et commerciale) de la société avant la signature du pacte qui régit la levée des fonds. L’objectif est de s’assurer que toutes les informations communiquées et sur lesquelles la décision d’investissement est basée sont correctes et aussi de prendre connaissance de toutes les anomalies de la startup. Elle est réalisée par des cabinets spécialisés et qui ont une connaissance de l'environnement d’affaires des startups. Son coût, qui dépend de la taille de la startup, est entièrement pris en charge par le VC.

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Lexique :
• Levée de fonds Pre Seed : une levée de fonds dont le montant varie entre 100.000 et 500.000 DH.
• Levée de fonds Seed : de 500.000 à 1,5 million de DH.
• Une Série A : jusqu’à 10 millions de DH.

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À qui s’adresser ?
• Compétition d’innovation : Hack & Pitch/Enactus...
• Subvention : Tamwilcom (Ex-Caisse centrale de garantie). Le nom de ce produit est Innov Idea.
• Prêt d’honneur : Tamwilcom (le nom de ce produit est Innov Start).
• Business Angels : Angels4Africa, Moban, MNF Angels, Kluster CFCIM.
• Fonds de capital risque : IB participations, Outlierz, UM6P Venture, Glen Invest...

 

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