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Super Ligue africaine : le financement de la nouvelle compétition soulève des interrogations

Réunie à Arusha (Tanzanie) pour sa 44e assemblée générale, la Confédération africaine de football a annoncé, via son président, Patrice Motsepe, la création de la Super Ligue africaine et son lancement en août 2023. Cependant, la CAF reste mystérieuse au sujet des détails financiers de cette nouvelle compétition. Voici les principaux points d’interrogation.

Super Ligue africaine : le financement de la nouvelle compétition soulève des interrogations
La présence de Gianni Infantino lors de la présentation de la Super Ligue africaine indique qu'il en est le principal architecte.

Quand la Confédération africaine de football a annoncé que son président Patrice Motsepe allait lancer officiellement l’Africa Super League, en marge de la 44e assemblée générale à Arusha (Tanzanie), beaucoup pensaient que le Sud-Africain allait répondre aux innombrables questions soulevées un peu partout sur le continent concernant les détails de la nouvelle compétition. En réalité, l’annonce de Motsepe s’est limitée à une myriade de promesses d’un avenir radieux pour le football africain, sans apporter de réelles précisions sur l’appui financier dont bénéficierait la Confédération. Ce n’est un secret pour personne : l’argent est le nerf de la guerre. «Les primes de la Super Ligue africaine seront de 100 millions de dollars, le vainqueur recevant 11,5 millions de dollars», annonçait la CAF par la voix de son président. Ce dernier a également promis d’allouer 2,5 millions de dollars à chacun des 24 clubs participants, soit un total de 60 millions. En plus, la CAF distribuera 54 millions de dollars aux 54 fédérations sous son égide. L’instance promet également de réserver 50 millions de dollars pour alimenter son fonds de développement, destiné à booster le football diversifié.

Au total, les fonds que générerait la compétition naissante s’élèveraient à plus de 200 millions de dollars. «Nous avons été inondés d’investisseurs et de sponsors, qui sont impatients de s’associer à la Super League de la CAF», avait lancé Motsepe à Rabat début juillet. Force est de constater qu’aucun d’entre eux ne s’est encore manifesté. Le plus gros «sponsor» de la Super Ligue est en fait Gianni Infantino, président de la FIFA, qui s’est vu promettre au vu et au su de tout le monde, les 54 voix de l’Afrique aux prochaines élections. De la même manière que Sepp Blatter était le «candidat de l’Afrique» lorsque celui-ci allouait allègrement des fonds supplémentaires pour le développement du football dans le Continent-Mère, sans résultats concrets. 

Des finances de plus en plus dans le rouge 
Passée presque inaperçue, la lecture du rapport financier par le président de la FRMF Fouzi Lekjaâ aurait dû soulever encore davantage d’interrogations sur la faisabilité de la Super Ligue. «La situation financière de la CAF reste trop fragile (…) et pousse la CAF à puiser dans des réserves qui ont connu des réductions significatives, passant de 52 millions de dollars à 30 au niveau des banques», insiste le patron du football national. Dans le rapport financier arrêté au 30 juin 2021, dont «Le Matin» s’est procuré une copie, les pertes de la Confédération s’élèvent à près de 45 millions de dollars. Un record sur cette dernière décennie. La situation indiquée par Lekjaâ est encore plus dramatique si l’on analyse les finances de la CAF sur la durée. Sur les 129 millions de dollars de réserves en 2017, seuls près de 49 millions étaient encore disponibles au 30 juin 2021. Ce sont plus de 60% des liquidités qui ont fondu comme la neige au sommet du Kilimandjaro. «La Super Ligue africaine est une des nouveautés les plus importantes dans l’histoire du football africain et l’objectif est très clair : s’assurer que le foot africain de clubs rivalisera avec les meilleurs footballs actuels», promet Motsepe. Mais quand le football de très haut niveau lui-même peine à se financer – le Barça a par exemple eu recours aux dettes pour survivre –, l’on est en droit de se demander comment une Confédération au bord du gouffre financier peut lancer un projet pharaonique, sans aucune visibilité sur la provenance de ses fonds. 
 

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