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Entreprendre dans les médias : Swinga, Simo Sedraty et Hanaa Foulani partagent leurs expériences

Le think tank Force Entreprendre Maroc a organisé, vendredi 11 novembre 2022, une rencontre autour du thème «Entreprendre dans les médias, quelles opportunités ?» en partenariat avec l’Institut supérieur d’ingénierie et des affaires (ISGA) de Casablanca. Une thématique d’actualité abordée via le prisme de trois success-stories «Made in Morocco», celles de Hanaa Foulani, une figure du journalisme qui est aujourd’hui à la tête de son propre cabinet spécialisé en communication et relations publiques, Mustapha Swinga, l’as de la vulgarisation, et Simo Sedraty, le pionnier du YouTube marocain. Créer son entreprise et, surtout, atteindre la rentabilité est loin d’être une mince affaire, en particulier dans le contexte actuel. Toutefois, l’idée de se mettre à son compte semble séduire avec la mutation du marché du travail et l’impact des nouvelles technologies d’information. En préambule à cette rencontre, Hicham Mekouar, initiateur de l’événement et également directeur Développement du Groupe Le Matin, rappelle que les jeunes, de nos jours, affichent une certaine réticence à l’entrepreneuriat, en raison de la glorification du salariat, mais aussi du manque d’informations et de l’absence de lumière autour de ceux qui ont réussi leurs challenges. Dans ce contexte, les trois invités de la rencontre sont venus partager leurs visions de l’entrepreneuriat et leurs expériences personnelles.

Entreprendre dans les médias : Swinga, Simo Sedraty et Hanaa Foulani partagent leurs expériences
Ph. Sradni

Hanaa Foulani, fondatrice du cabinet Intellection 

Ex-rédactrice en chef et directrice de rédaction du quotidien «Les ECO», Hanaa Foulani porte le journalisme dans son cœur depuis le premier jour. Après ses expériences en tant que salariée, elle perçoit l’entrepreneuriat comme une continuité et non pas une rupture avec son premier métier, une manière de le pratiquer autrement. Au yeux de Hanaa Foulani, un organisme de presse est composé de plusieurs métiers qui font que chaque entreprise dans ce secteur dispose d’une multitude de vocations dans le plan de l’entrepreneuriat. Pour faire aboutir ces opportunités, les personnes ayant choisi cette voie doivent être porteuses d’un projet de carrière pour apporter leur contribution autrement et créer une valeur ajoutée. «J’appréhendais chaque article que je produisais comme un projet dans toutes ses étapes d’élaboration. C’est ce mécanisme que j’ai gardé comme fil rouge pour la suite de ma carrière entrepreneuriale, sans m’éloigner de ma passion pour le domaine de l’information, en créant mon propre cabinet de conseil en médias, en image et en communication stratégique. Je porte mon projet depuis dix ans et à travers lui j’ai créé de la valeur, mais aussi de l’emploi», explique-t-elle. 

• Sa vision  : «Quand je reçois un jeune, je cherche tout d’abord un talent, pas forcément un diplôme, pour qu’il puisse adhérer à cette passion préexistante dans l’entreprise. Donnons-nous l’opportunité d’être la meilleure version de nous-même !»

 

Swinga, créateur de contenus 

Mustapha El Fekkak, plus connu sous le nom de Swinga, est célèbre pour ses capsules de vulgarisation en darija «Aji-Tfham». Figure emblématique de la plateforme YouTube, il explique que l’entrepreneuriat s’est présenté comme une solution et non pas un objectif. Avant d’intégrer le monde des médias alternatifs, Swinga a appris la persévérance de son activité de circassien qui l’a poussé à s’entraîner sans relâche loin de tout intéressement financier. Selon lui, «lorsque la passion est doublée d’effort, cela finit par payer». Une vision qu’il a gardé en fil rouge lorsqu’il a mis le pied à l’étrier dans le monde de la vidéo. «Je me suis consacré à une autre activité qui m’anime et qui n’est autre que la création de contenus. Un choix décisif que j’ai entamé aussitôt. Suite aux succès de mes réalisations, que j’ai peaufinées durant neuf ans, j’ai commencé à avoir des propositions avec des rentrées d’argent. La passion et la patience ont fini par porter leurs fruits», précise-t-il lors de la rencontre. Entreprendre est avant tout une question de réalisme selon cette homme aux multiples casquettes : «Il faut construire son projet en se basant sur sa propre expérience et tenter les choses pour pouvoir se projeter concrètement. Pour entreprendre, il ne faut jamais se projeter à travers les expériences des autres, chaque parcours est différent. On peut s’en inspirer, certes, mais il faut construire son propre chemin.»

• Sa vision : «J’ai une société spécialisée dans les dessins animés qui produit, entre autres, des formats thématiques du concept “Aji-Tfham” pour la télévision marocaine. Lors du processus de recrutement, le CV est la dernière chose que je regarde chez un candidat. Les réalisations de ce dernier sont plus parlantes que ses diplômes, les compétences auront toujours le dernier mot.»

Simo Sedraty, humoriste et youtubeur

Simo Sedraty a fait de l’humour son terrain de jeu sur YouTube et Instagram. Suivi aujourd’hui par des millions de followers, le jeune créateur a les pieds sur terre et rappelle au début de sa prise de parole qu’exercer sa passion est une chose bénéfique. Toutefois, il faut être réaliste, car pour pouvoir continuer à être créatif et productif, il faut que cette activité devienne rentable. Simo Sedraty évoque également un problème auquel sont souvent confrontés les jeunes, à savoir l’orientation post-baccalauréat. Après des études en économie et un cursus en gestion des entreprises, il continue à se chercher, car il n’a alors pas un objectif spécifique en ligne de mire. En parallèle, il confie être un consommateur assidu des contenus YouTube. De ses visionnages, et après avoir décortiqué les rouages des youtubeurs, est née l’idée de créer son propre contenu. La passion et le succès étaient au rendez-vous, mais il lui manquait la fibre entrepreneuriale pour allier l’utile à l’agréable et pouvoir vivre de ce qui l’anime. «La passion avant tout, certes, mais il faut adopter le mindset d’un entrepreneur et s’y préparer le plus tôt possible en structurant sa démarche. Pour pouvoir pérenniser sa passion, il faut la rendre rentable afin de pouvoir créer sans contraintes», conseille le youtubeur.

• Sa vision : «Je n’ai pas de salariés, je n’ai que des partenaires. J’affectionne cette approche qui me permet d’intégrer des talents dans mes projets dans un esprit synergique. L’entrepreneuriat n’est pas l’unique voie pour être épanoui. Un salarié peut aussi mener à bien sa vocation à condition d’être passionné par son activité.»

 

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