Hanaa Foulani, fondatrice du cabinet Intellection
Ex-rédactrice en chef et directrice de rédaction du quotidien «Les ECO», Hanaa Foulani porte le journalisme dans son cœur depuis le premier jour. Après ses expériences en tant que salariée, elle perçoit l’entrepreneuriat comme une continuité et non pas une rupture avec son premier métier, une manière de le pratiquer autrement. Au yeux de Hanaa Foulani, un organisme de presse est composé de plusieurs métiers qui font que chaque entreprise dans ce secteur dispose d’une multitude de vocations dans le plan de l’entrepreneuriat. Pour faire aboutir ces opportunités, les personnes ayant choisi cette voie doivent être porteuses d’un projet de carrière pour apporter leur contribution autrement et créer une valeur ajoutée. «J’appréhendais chaque article que je produisais comme un projet dans toutes ses étapes d’élaboration. C’est ce mécanisme que j’ai gardé comme fil rouge pour la suite de ma carrière entrepreneuriale, sans m’éloigner de ma passion pour le domaine de l’information, en créant mon propre cabinet de conseil en médias, en image et en communication stratégique. Je porte mon projet depuis dix ans et à travers lui j’ai créé de la valeur, mais aussi de l’emploi», explique-t-elle.
• Sa vision : «Quand je reçois un jeune, je cherche tout d’abord un talent, pas forcément un diplôme, pour qu’il puisse adhérer à cette passion préexistante dans l’entreprise. Donnons-nous l’opportunité d’être la meilleure version de nous-même !»
Swinga, créateur de contenus
Mustapha El Fekkak, plus connu sous le nom de Swinga, est célèbre pour ses capsules de vulgarisation en darija «Aji-Tfham». Figure emblématique de la plateforme YouTube, il explique que l’entrepreneuriat s’est présenté comme une solution et non pas un objectif. Avant d’intégrer le monde des médias alternatifs, Swinga a appris la persévérance de son activité de circassien qui l’a poussé à s’entraîner sans relâche loin de tout intéressement financier. Selon lui, «lorsque la passion est doublée d’effort, cela finit par payer». Une vision qu’il a gardé en fil rouge lorsqu’il a mis le pied à l’étrier dans le monde de la vidéo. «Je me suis consacré à une autre activité qui m’anime et qui n’est autre que la création de contenus. Un choix décisif que j’ai entamé aussitôt. Suite aux succès de mes réalisations, que j’ai peaufinées durant neuf ans, j’ai commencé à avoir des propositions avec des rentrées d’argent. La passion et la patience ont fini par porter leurs fruits», précise-t-il lors de la rencontre. Entreprendre est avant tout une question de réalisme selon cette homme aux multiples casquettes : «Il faut construire son projet en se basant sur sa propre expérience et tenter les choses pour pouvoir se projeter concrètement. Pour entreprendre, il ne faut jamais se projeter à travers les expériences des autres, chaque parcours est différent. On peut s’en inspirer, certes, mais il faut construire son propre chemin.»
• Sa vision : «J’ai une société spécialisée dans les dessins animés qui produit, entre autres, des formats thématiques du concept “Aji-Tfham” pour la télévision marocaine. Lors du processus de recrutement, le CV est la dernière chose que je regarde chez un candidat. Les réalisations de ce dernier sont plus parlantes que ses diplômes, les compétences auront toujours le dernier mot.»
Simo Sedraty, humoriste et youtubeur
Simo Sedraty a fait de l’humour son terrain de jeu sur YouTube et Instagram. Suivi aujourd’hui par des millions de followers, le jeune créateur a les pieds sur terre et rappelle au début de sa prise de parole qu’exercer sa passion est une chose bénéfique. Toutefois, il faut être réaliste, car pour pouvoir continuer à être créatif et productif, il faut que cette activité devienne rentable. Simo Sedraty évoque également un problème auquel sont souvent confrontés les jeunes, à savoir l’orientation post-baccalauréat. Après des études en économie et un cursus en gestion des entreprises, il continue à se chercher, car il n’a alors pas un objectif spécifique en ligne de mire. En parallèle, il confie être un consommateur assidu des contenus YouTube. De ses visionnages, et après avoir décortiqué les rouages des youtubeurs, est née l’idée de créer son propre contenu. La passion et le succès étaient au rendez-vous, mais il lui manquait la fibre entrepreneuriale pour allier l’utile à l’agréable et pouvoir vivre de ce qui l’anime. «La passion avant tout, certes, mais il faut adopter le mindset d’un entrepreneur et s’y préparer le plus tôt possible en structurant sa démarche. Pour pouvoir pérenniser sa passion, il faut la rendre rentable afin de pouvoir créer sans contraintes», conseille le youtubeur.
• Sa vision : «Je n’ai pas de salariés, je n’ai que des partenaires. J’affectionne cette approche qui me permet d’intégrer des talents dans mes projets dans un esprit synergique. L’entrepreneuriat n’est pas l’unique voie pour être épanoui. Un salarié peut aussi mener à bien sa vocation à condition d’être passionné par son activité.»
