Entre le premier trimestre de 2021 et celui de 2022, l’économie nationale a perdu 58.000 postes d’emploi au niveau national, résultat d’une création de 90.000 postes en milieu urbain et d’une perte de 148.000 en milieu rural, après une perte de 202.000 postes une année auparavant, indique la Haut-Commissariat au plan dans sa note d'information relative à la situation du marché du travail au premier trimestre 2022.
Ces emplois perdus résultent du solde d’une création de 40.000 emplois rémunérés et d’une perte de 98.000 emplois non rémunérés. Le secteur des "services" a ainsi créé 85.000 emplois, celui des " BTP" 29.000 et de l’"industrie" 13.000, alors que l’"agriculture, forêt et pêche" a perdu 183.000 emplois.
Avec une baisse de68.000 chômeurs, dont 52.000 en milieu urbain et de 16.000 en milieu rural, le volume du chômage a atteint 1.466.000 personnes au niveau national.
Dans ce contexte, le taux de chômage est passé de 12,5% à 12,1% au niveau national, de 17,1% à 16,3% en milieu urbain et de 5,3% à 5,1% en milieu rural. Il a enregistré une hausse parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans de 32,5% à 33,4%, alors qu’il a baissé pour les autres catégories de la population.
La population active occupée en situation de sous-emploi a atteint 987.000 personnes. Le taux de sous-emploi a stagné à 9,2%, au niveau national. Il a baissé de 8,9% à 8,3% en milieu urbain et il a augmenté de 9,6% à 10,6% en milieu rural.
1. Activité et emploi
Baisse de l’activité et de l’emploi
Entre le premier trimestre de 2021 et la même période de 2022, le taux d’activité a baissé, au niveau national, d’un point, passant de 45,5% à 44,5%. Cette baisse résulte du recul de la population active de 1% et de l’accroissement de la population en âge d'activité (15 ans et plus) de 1,4%.
La baisse du taux d’activité est plus prononcée en milieu rural (-1,8 point), passant de 51,1% à 49,3% qu’en milieu urbain (-0,7 point), de 42,6% à 41,9%. Les taux d’activité des femmes et des hommes ont baissé de 1,2 point et de 1,1 point pour s’établir à 20% et 69,6%, respectivement.
De son côté, le taux d’emploi a baissé de 39,9% à 39,1% au niveau national. Ce taux a connu une légère baisse de 0,2 point en milieu urbain (de 35,3% à 35,1%), alors qu’il a perdu 1,6point en milieu rural (de 48,4% à 46,8%). Il a reculé de 62,9% à 62,3% parmi les hommes (-0,6 point) et de 17,5% à 16,6% parmi les femmes (-0,9 point).
Création d’emplois rémunérés et perte d’emplois non rémunérés
Le volume de l’emploi a baissé de 58.000 postes, suite à une perte de 148.000 postes en milieu rural et une création de 90.000 en milieu urbain. Par type d’emploi, 98.000 emplois non rémunérés ont été perdus, dont 80.000 en milieu rural et 18.000 en milieu urbain. L’emploi rémunéré a progressé de 40.000 postes, conséquence d’une création de 108.000 emplois en milieu urbain et d'une perte de 68.000 en milieu rurale.
Hausse de l’emploi dans tous les secteurs, à l’exception de l’agriculture forêt et pêche
Entre le premier trimestre de 2021 et celui de 2022, le secteur de l’"agriculture forêt et pêche" a perdu 183.000 postes d'emploi (-5,4%).
Le secteur de l’"industrie" a créé de 13.000 postes, ce qui correspond à une hausse de 1% du volume de l'emploi dans ce secteur. A noter que la part des activités artisanales[1] dans le secteur de l’industrie est de 45,4% contre 43,7% au premier trimestre de 2021.
Le secteur des "services", quant à lui, a créé 85.000 postes d’emploi enregistrant une hausse de 1,7% de l’emploi dans ce secteur.
Le secteur des BTP a créé 29.000 postes d’emploi, enregistrant une hausse de 2,5% du volume d’emploi dans ce secteur.
2. Chômage et sous-emploi
Le nombre de chômeurs a baissé de 68.000 personnes entre le premier trimestre de l’année 2021 et celui de 2022, passant de 1.534.000 à 1.466.000 chômeurs. Cette baisse est de l’ordre de 52.000 en milieu urbain et de 16.000 en milieu rural.
Le taux de chômage a diminué de 0,4 point entre les premiers trimestres de 2021 et de 2022, passant de 12,5% à 12,1%. Il a enregistré une baisse aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain, passant respectivement de 5,3% à 5,1% et de 17,1% à 16,3%.
Le taux de chômage a également enregistré une baisse parmi les femmes (-0,2 point), de 17,5% à 17,3%, par contre il a augmenté parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (+0,9 point), de 32,5% à 33,4%, principalement en milieu urbain passant de 45,6% à 47,7%.
S’agissant des diplômés, le taux de chômage a, de son côté, enregistré une baisse de 0,9 point, passant de 19,8% à 18,9%. Par contre, les diplômés de niveau supérieur[3] ont enregistré une hausse du taux de chômage, passant de 26,2% à 26,7% (0,5 point). La plus forte hausse a été enregistré parmi les techniciens spécialisés et supérieurs (+3,2 points avec un taux de 35%), suivis des titulaires de diplômes supérieurs délivrés par les facultés (+1,2 point avec un taux de 28,6%) et des diplômes supérieurs délivrés par les écoles et les instituts (+0,8 point avec un taux de 9%).
Le taux de chômage des diplômés de niveau moyen[4] a baissé de 16,1% à 14,4%. Cette baisse est plus importante parmi les diplômés en qualification professionnelle (-2,6 points avec un taux de 22,3%).
Par ailleurs, le volume du sous-emploi est passé, durant la même période, de 988.000 personnes à 987.000, de 552.000 à 521.000 dans les villes et de 435.000 à 466.000 à la campagne. Le taux de sous-emploi, au niveau national, est ainsi resté le même qu’au premier trimestre de 2021 (9,2%), avec une baisse de 8,9% à 8,3% en milieu urbain et une augmentation de 9,6% à 10,6% en milieu rural.
Le taux de sous-emploi a augmenté de 10,2% à 10,5% parmi les hommes et a baissé de 5,6% à 4,8% parmi les femmes. En milieu urbain, ce taux est de 8,6% contre 6,9% pour les femmes. En milieu rural, il est presque 6 fois plus élevé parmi les hommes (13,3%) que parmi les femmes (2,2%).
3.Situation régionale du marché du travail
Cinq régions abritent 72,3% de l’ensemble des actifs âgés de 15 ans et plus. La région de Casablanca-Settat vient en première position avec 22,2% d’actifs, suivie de Rabat-Salé-Kenitra (13,4%), de Marrakech-Safi (13,0%), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (12,1%) et de Fès-Meknès (11,6%).
Quatre régions affichent des taux d’activité dépassant la moyenne nationale (44,5%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (50,8%), Casablanca-Settat avec 46,8%, Béni Mellal-Khénifra (44,7%) et Marrakech-Safi (44,6%). En revanche, les taux inférieurs à la moyenne nationale sont enregistrés dans les régions de Fès-Meknès (42,4%),de l’Oriental (41,8%) et de Souss-Massa (38,0%).
Presque trois quarts des chômeurs (73,2%) sont concentrés dans cinq régions ; Casablanca-Settat (26,8% de chômeurs), suivie de Fès-Meknès (14%), de Rabat-Salé-Kénitra (11,6%), de l’Oriental (11,0%) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9,7%).
Les taux de chômage les plus élevés sont observés dans l’Oriental (20,2%) et les régions du Sud (19,6%). Deux autres régions dépassent la moyenne nationale (12,1%) à savoir Fès-Meknès (14,6%) et Casablanca-Settat (14,5%). En revanche, les régions de Béni Mellal-Khénifra, de Drâa-Tafilalet, et de Marrakech-Safi enregistrent respectivement les taux de 9,4%, 9,0% et 6,8%.