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Une exposition exceptionnelle au vrai sens du terme. Des thématiques expressives jusqu’à la scénographie assez particulière choisie pour la présenter, à travers trois thèmes, notamment «Prières Ferventes», «En passant par la lumière» et «Visa». C’est un sculpteur de la lumière qui sculpte le noir pour faire jaillir les émotions, la tendresse, l’amour. Car le travail d’Ennadre ne se réduit pas à celui d’un simple photographe. Mais il l’utilise aussi pour faire passer des messages et mettre en exergue la culture marocaine.
Comme l’a souligné Mehdi Qotbi, «ce photographe hors pair a pu dompter le noir qui est devenu chez lui une couleur d’espoir. En même temps, son exposition est un hymne à la paix, à la tolérance, à travers un travail extraordinaire qu’il a accumulé tout au long de sa longue carrière». Et d’ajouter qu’«à travers ses photos, Touhami exprime et transmet sa sensibilité au “regardeur” et devient le témoin de moments qui nous poussent à nous interroger sur nous-mêmes». De son côté, le directeur du musée, Abdelaziz El Idrissi, a qualifié son parcours de particulier et de très fructueux, dont les œuvres dépassent l’imagination. «Cette exposition a pris presque un an pour la préparer par nos équipes et celles de l’artiste pour arriver à ce résultat qui va vous surprendre».
En effet, les œuvres de Touhami Ennadre subjuguent les plus fins connaisseurs, aussi bien par leurs thématiques, leurs propos et leur scénographie.
«Mon rêve est de transmettre mon art aux jeunes de mon pays et leur donner de l’espoir et leur dire qu’à force de travailler on peut arriver à tout ce qu’on veut. Il ne faut surtout pas tourner le dos à notre patrimoine, car c’est de cette manière qu’on peut être utiles aux autres, en créant notre propre style», indique l’artiste Touhami Ennadre. Cet artiste est singulier, car il n’est pas un photographe comme les autres. Il maitrise son art de bout en bout, de la prise de vue, sans viseur, au plus près de son sujet et dans l’élan, le mouvement, jusqu’au tirage, toujours sur très grand format, dans le secret de son atelier. Chacun de ses tirages est donc une pièce unique. «Le noir est une couleur de la lumière : je suis un peintre dans le noir ; le noir, c’est l’autre, c’est la place de l’autre», dit-il.
Parcours
Natif de l’ancienne médina de Casablanca, Touhami Ennadre a grandi en France et devient après citoyen du monde qu’il ne cesse de parcourir. Ses nombreuses expositions aux quatre coins de la planète, remportant toujours un grand succès, lui ont valu plusieurs distinctions, dont le prix de la critique internationale aux Rencontres de la photographie d’Arles et beaucoup d’autres. Depuis 1975, où Ennadre a commencé sa carrière professionnelle, il ne cesse de développer son art pour avoir un style propre à lui.
