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Tourisme : les agences de location de voitures redescendent dans la rue

Voilà une autre filière de l’écosystème touristique que la détresse a poussé à redescendre dans la rue pour un sit-in devant le siège du ministère de l’Économie et des finances. Les agences de location automobile, dont le plus gros du chiffre d’affaires est réalisé avec les touristes étrangers, ont ainsi manifesté leur grogne quant à leur exclusion du contrat-programme dédié au soutien des activités touchées par les effets de la crise lié à la Covid-19. Les détails.

Tourisme : les agences de location de voitures redescendent dans la rue

Après avoir plaidé leur cause auprès des ministères concernés sans succès, les agences de location de voitures ont décidé de rebattre le pavé dans l’espoir de rencontrer, cette fois-ci, une oreille plus attentive et sensiblement plus ouverte à leurs doléances.
Répondant à l’appel de quatre instances représentatives du secteur, les loueurs de véhicules se sont rassemblés en masse, jeudi, devant le siège du ministère de l’Économie et des finances à Rabat pour un mouvement de protestation. Objectif : l'insertion en urgence de leur activité dans le contrat-programme relatif au soutien des secteurs économiques impactés par la crise. Déjà en décembre dernier, elles avaient exprimé leur mécontentement en descendant dans la rue.
Les professionnels, qui ont vu leurs chiffres d'affaires dégringoler de plus de 80% durant la crise, militent ainsi pour des moratoires sur les crédits bancaires avec exemption des intérêts intercalaires, pour des exonérations et des moratoires fiscaux ainsi que pour une prise en charge par l’État des cotisations sociales dues à la CNSS. La liste des doléances comprend également un plan de soutien spécial pour la filière, impliquant des financements solidaires pour accompagner la relance de l’activité.

Pour rappel, les agences de location automobile relèvent du ministère du Transport et de la logistique, à l’instar des transporteurs touristiques. D’ailleurs, il existe plusieurs similitudes dans les difficultés rencontrées par les deux filières durant cette crise. Mais à la différence de ces derniers, elles ont été complètement exclues de toutes les initiatives d’appui aux entreprises de l’écosystème touristique. Résultat : sur pratiquement les 10.000 agences que compte le secteur, pas moins de 3.000 se retrouvent aujourd’hui à l’arrêt, dont une grande partie a déclaré faillite.

«Notre principale clientèle est composée de touristes étrangers. Nous avons été les premiers à ressentir les effets de la crise, avant même mars 2019. Plus précisément dès l’apparition de la Covid-19 en Chine, qui a été suivie par la fermeture de plusieurs aéroports internationaux», fait savoir Abdellah Achanan, président de la Fédération des associations de location automobile au Maroc (FALAM), dans une déclaration au «Matin».
«Mais en dépit des grandes difficultés que connaît notre secteur, les agences de location de véhicules ont été exclues de tous les programmes et n’ont bénéficié d’aucun soutien, ni direct ni indirect, de la part de l’État, sachant que ce secteur est fortement lié au tourisme et constitue un maillon important de l'écosystème touristique», regrette-t-il. «Nous n’avons eu droit à aucune exonération fiscale tel que consenti pour d’autres secteurs. Quant au report des échéances de crédit, il a représenté un coût exorbitant qui nous a pratiquement cassé le dos. Nous avons d’ailleurs beaucoup de problèmes avec les organismes bancaires et les sociétés de crédit et nous assistons, impuissants, à la confiscation de nos véhicules», détaille-t-il.

La balle dans le camp du ministère de l’Économie et des finances

Le président de la FALAM fait savoir que la Fédération a adressé, en décembre dernier, une missive à la ministre de l’Économie et des finances pour la sensibiliser sur la situation «catastrophique» de la location de voiture. Il nous apprend également que le département du Transport lui avait envoyé, à son tour, une correspondance pour l’interpeller sur l’exclusion des agences du contrat-programme dédié aux activités liées au tourisme. «La balle est aujourd’hui dans le camp de la ministre Nadia Fettah Alaoui et c’est à elle que nous nous adressons à travers ce sit-in», souligne Abdellah Achanan. Pour lui, tout contrat, programme ou plan qui ne prend pas en compte le secteur de la location de voitures «reste et restera incomplet et injuste».
À noter que le sit-in est porté également par la Fédération des loueurs de voitures sans chauffeurs (FLASCAM), le syndicat patronal national des loueurs de voitures (SNPLV) et le syndicat national des professionnels de location de voitures affilié à l’UMT.

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