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Traitement de l’infertilité : Pr Sefrioui veut promouvoir la destination Maroc

​Le gynécologue et président de la Société marocaine de médecine de reproduction et de médecine fœtale (SMMR), Pr Omar Sefrioui, porte aussi maintenant la casquette de président de la Société méditerranéenne de la médecine de reproduction (MSRM). Il s’agit du premier Marocain et Arabe à occuper ce poste. Dans cet entretien, Pr Sefrioui livre aux lecteurs du «Matin» ses nouvelles missions et surtout ses ambitions pour la médecine de reproduction au Maroc et la Méditerranée en général .

Traitement de l’infertilité : Pr Sefrioui veut promouvoir la destination Maroc

Le Matin : Vous venez d’être élu président de la MSRM pour un mandat de 2 ans, parlez-nous de cette élection et de ce que cela représente pour vous, en tant que professionnel et pour le Maroc également ?

Pr Omar Sefrioui : J’ai été élu président de la MSRM par 21 pays parmi 7 candidats à l’unanimité. C’est un honneur pour moi de pouvoir compter sur la confiance de mes pairs, ainsi qu’une fierté de pouvoir représenter le Maroc, durant les 2 prochaines années.

Quelles sont les attributions du président de la MSRM ?

Dans le cadre des objectifs de la MSRM, à savoir la promotion de la prise en charge de la stérilité des couples infertiles dans les pays de la Méditerranée, la présidence a pour mission de veiller à relayer l’information, à travers les échanges des expériences et des best practices et de mettre en œuvre des mécanismes pour renforcer ces échanges. Dans cette optique, j’ambitionne de développer des études multicentriques, et continuer à faire des recherches à l'African Fertility Center de la Women’s Clinic. Nous sommes un centre pilote dans la recherche en matière de fertilité et de la chirurgie de reproduction, nous avons publié plusieurs articles scientifiques… Et je voudrais continuer sur cette lancée avec l’implication de plusieurs centres. Je voudrais, en outre, durant le présent mandant, implémenter dans les pays du sud de la Méditerranée la certification ESHRE (qui est la plus grande certification en termes de qualité) des laboratoires de procréation médicalement assistée (PMA). D’ailleurs, mon centre est candidat et devrait, si tout se passe bien, être certifié HRE très prochainement.

Mon souhait est donc de mettre en place, avec le concours des organismes de qualité, une sélection de quelques centres du sud de la Méditerranée, pour être candidat à cette certification. L’objectif étant de garantir les standards de qualité pour tout le process de la PMA. Autrement dit, ce sera un gage de qualité pour les prétendants à la parentalité.
Enfin, j’ai l’ambition d’unifier les pays de la Méditerranée, malgré les différends politiques, géographiques et ethniques autour d’une cause : la recherche scientifique en faveur des couples infertiles. Une tâche très difficile, mais je garde espoir. Nous avons pu élaborer par le passé des partenariats avec des pays voisins, en l’occurrence l’Algérie. Nous avons des feed-back encourageants. De nombreuses sociétés savantes algériennes souhaiteraient développer des partenariats avec la MSRM et la SMMR, dont je suis président.

Vous avez dit être fier de représenter le Maroc, en quoi cette présidence peut-elle être profitable pour le pays ?

En effet, je souhaiterais profiter de mon mandat en tant que président de la MSRM pour promouvoir le Maroc, en tant que plateforme pour accueillir des couples infertiles de toute la région. L’idée est de mettre en avant les progrès réalisés par les centres de prise en charge de l’infertilité et la médecine reproductive ainsi que les compétences des professionnelles marocaines qui n’ont rien à envier à leurs confrères d’outre-mer. Par ailleurs, les coûts de prise en charge de la PMA au Maroc, qui sont assez faibles par rapport à certains pays de la Méditerranée, pourraient être un atout majeur, pour attirer davantage de couples infertiles de la région. C’est une manière de promouvoir le Brand Maroc, comme je le fais depuis plusieurs années et à chaque fois l’opportunité m’est offerte. Le Maroc peut parfaitement briller dans ce domaine, à travers des prises en charge standards des couples infertiles, mais également à travers les recherches que nous pilotons.

Pouvez-vous nous en dire plus ?

Je travaille actuellement sur un grand projet. Il s’agit d’un livre, qui sera édité très prochainement par les Éditions Springer, première maison d’édition médicale au monde.
L’ouvrage a la prétention d’être une référence pour le diplôme méditerranéen de médecine de reproduction. L’ouvrage sera édité en anglais et permettra aux pays du sud de la Méditerranée de disposer d’une référence scientifique de bonne facture, réalisée par un Marocain. Cela devrait également inciter les médecins marocains, biologistes, gynécologues… à s’intéresser à la langue de Shakespeare. Ce que nous faisons depuis 2015, date de création de la SMMR, où tous nos congrès et autres rencontres scientifiques se déroulent en anglais. Et vous connaissez la place qu’occupe aujourd’hui la SMMR sur le plan national et international.

Enfin, pouvez-vous nous rappeler ce qui distingue la MSRM des autres sociétés savantes ?

C’est une friendly society, différente des grands mastodontes comme l’ESHRE (European Society of Reproduction & Embryology) et l’ASRM (American Society of reproductive Medecine) qui sont les plus grandes sociétés au niveau mondial, l’une étant européenne et l’autre américaine. Ces dernières fonctionnent comme des rouleaux compresseurs et laissent donc très peu de place aux traitements particuliers depuis près de 20 ans, la MSRM est de plus en plus reconnue grâce à son travail sérieux. En témoigne du succès de la quasi-totalité de ses congrès. D'ailleurs, son 18e congrès aura lieu l’année prochaine en Égypte. La Bosnie Herzégovine accueillera le prochain en 2024. Enfin, les sessions de formation, les work-shop… organisés dans divers pays de la Méditerranée, grâce à un panel d’experts (biologistes, gynécologues, chirurgiens, obstétriciens, endocrinologues, généticiens, embryologistes…) représentent également un des points forts de la MSRM. Dernier point fort, c’est que cette dernière a pu intégrer des cours de pré-congrès à l'ESHRE, la plus grande institution en matière de formation en infertilité. C’est la deuxième société savante après l’American Society et le Middle East Society à avoir ce privilège. Cela atteste d’un grand respect de la part des experts envers la MSRM.


 

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