Le transfert des agréments des taxis est désormais soumis à un encadrement rigoureux. Une récente circulaire du ministre de l’Intérieur détaille les conditions de recevabilité des demandes de transfert de ces agréments, les personnes qui peuvent les présenter et les délais impartis pour leur soumission.
Par ailleurs, le ministre appelle à tenir compte des critères suivants pour l’acceptation des demandes de transfert d’agrément :
• Veiller à maintenir les services de taxi et à faire correspondre le nombre d’agréments exploités avec les besoins de la préfecture ou de la province pour ce type d’agréments.
• Veiller, dans la mesure du possible, à ce que l’exploitation des agréments de taxis faisant l’objet de contrats d’exploitation soit maintenue avec les professionnels qui remplissent les conditions d’exploitation, afin de préserver leurs droits, de même qu’une stabilité dans le travail pour les conducteurs de taxis.
• Éviter d’accepter les demandes susceptibles d’entraîner des conflits, des difficultés ou des litiges concernant l’exploitation de l’agrément ou des actions en annulation concernant le transfert ou l’exploitation de l’agrément après son transfert.
• Éviter d’accepter les demandes de transfert et annuler définitivement l’agrément s’il est exploité en dehors des dispositions légales et réglementaires ou s’il s’avère que son titulaire a conclu de son vivant des contrats de concession, de délégation permanente ou de location pour une longue durée pour son exploitation, etc.
• Éviter d’accepter les demandes de personnes lorsqu’il ressort des documents qu’elles ont présentés qu’elles se trouvent dans une situation matérielle et sociale convenable, ou qu’elles disposent d’un revenu stable et suffisant, ou qu’elles sont déjà titulaires d’un agrément de taxi.
***************Des professionnels pour la suppression du régime des agrémentsEn réaction à cette circulaire, les voix de nombreux professionnels se sont élevées pour appeler le gouvernement à mettre fin à la «rente des agréments» au lieu de la réglementer. Parmi eux, le secrétaire général de l'Organisation démocratique des transports et de la logistique multimodale (ODTL), Mustapha Chaoune, qui a déclaré au «Matin» que «les agréments de taxi sont une forme de rente illégale à laquelle il faut renoncer au lieu de chercher à la réglementer». Et de poursuivre : «il est inacceptable que la famille d'un titulaire décédé hérite de son agrément». Le gouvernement, de l'avis de M. Chaoune, doit s'atteler à la réforme du secteur en procédant au recensement des chauffeurs professionnels, à la généralisation de la protection sociale et à la rupture avec le système des agréments. Ce secteur, dont le chiffre d'affaires annuel s’élève à 82 milliards de dirhams, ne bénéficie aucunement à l'État, fait remarquer le SG de l’ODTL, précisant que cette situation rend impérative sa structuration et sa mise sous la tutelle du ministère du Transport et de la logistique, de même que l’élaboration d’un cahier des charges aux clauses claires.