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Transhumanisme et humain : les ambitions de la science et l’impact sur la société

En marge de la deuxième édition de la Semaine de la science, l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) a organisé, ce mercredi, un colloque sur le thème «Transhumanisme, humain augmenté : utopie ou cauchemar ?»

Transhumanisme et humain : les ambitions de la science et l’impact sur la société
ph saouri

Un réel voyage vers le futur que proposent les invités de l’UM6P venus partager leurs lectures des impacts des progrès scientifiques sur l’avenir de l’Homme. Intervenant en ouverture de ce colloque, le président de l’université, Hicham El Habti, a rappelé la fascination de l’homme pour tout ce qui est sciences-fictions, rêves de vie au futur et l’appétit humain pour la transcendance des contraintes de la nature. «Génétiquement marqué par la volonté de survivre, Homo Sapiens n’a cessé d’utiliser tous les moyens à sa disposition pour augmenter ses capacités. Ce qui distingue notre ère est que ces moyens incluent désormais un arsenal scientifique et technologique en évolution fulgurante», indique M. El Habti. La place prépondérante de cet arsenal dans nos vies est désormais un fait accompli. «S’appuyant sur ce constat, le transhumanisme comme mouvement se veut être le défenseur de la transformation de l’Homme en vue de créer un post-humain aux performances optimales. Physiquement, mentalement et spirituellement», note-t-il. Il a par la suite mis en avant les avancées au niveau mondial dans les domaines de l’intelligence artificielle et la réalité augmentée.

Elon Musk, cité par M. El Habti, explore la faisabilité d’une cognition augmentée à travers l’insertion d’un microprocesseur dans le cerveau humain. Initialement fondée à des fins thérapeutiques, sa société Neuralink envisage un futur transhumain à travers la fusion des neurosciences, de la chimie et de la robotique. Ces avancées interpellent plus que jamais sur la notion de «humain augmenté» que le colloque se propose de discuter et qui, selon le président de l’UM6P, sont au cœur des centres d’intérêt de l’université. «En cinq ans, notre université a établi des programmes poussés de recherche et d’éducation en robotique, en machine learning en sciences informatiques, en intelligence artificielle et en réalité augmentée», note-t-il.

Et d’ajouter : «En faisant la jonction entre la science, la technicité et leurs répercussions sur les sociétés humaines, l’UM6P confirme son ambition de contribuer aux conversations nationales, africaines et globales qui informent et font avancer les débats». L’artificialisation de l’humain s’inscrit dans un processus où il y a eu d’abord une artificialisation de la nature puis un accompagnement progressif de l’Homme par des artefacts avant d’arriver à une artificialisation de l’humain, a expliqué Jacques Attali, écrivain, penseur et économiste. «Le plus grand débat d'aujourd'hui, celui qu'on reporte sans cesse, c'est donc celui de savoir où placer la frontière entre ce qui doit rester du domaine du vivant et ce qui peut encore basculer dans le domaine de l'artefact. Ce n'est plus un débat théorique. C'est une question cruellement pratique», indique le penseur. Intervenant à cette occasion, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Abdellatif Miraoui, a appelé à généraliser la Semaine de la science à toutes les universités marocaines.

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