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Transmission des entreprises familiales : un repreneur sur 4 est un ancien salarié

L’entreprise familiale intègre difficilement le concept de la transmission dans ses options stratégiques. La proportion des dirigeants qui y sont ouverts stagne autour de 60% depuis 2016. De plus, malgré cette prédisposition, le patron n'arrive pas à se détacher de l'entreprise par souci d’assurer le suivi de près ou de loin. Quand il décide finalement de se séparer de son entreprise à un tiers qui n’est pas membre de sa famille, son choix porte avant tout sur quelqu’un qui a évolué dans le même secteur d’activité.

Transmission des entreprises familiales : un repreneur sur 4 est un ancien salarié
La transmission des entreprises familiales à autrui a du mal à décoller

La transmission des entreprises familiales à autrui a du mal à bien séduire leurs patrons. Ce marché stagne, en effet, depuis 2016, autour d'une proportion de 60% des chefs d'entreprises familiales qui sont prêts à s'y mettre. C’est ce qui ressort du baromètre 2021 de la transmission d’entreprises, réalisé par le cabinet BDO.

Le baromètre révèle que 31% de ces entreprises ont fait l’objet d’une reprise alors que 29% sont en cours de cession. «54% des patrons ont été approchés par un concurrent. Par ailleurs, 4 offres de rachat sur 10 proviennent d’opérateurs d’autres secteurs et 15% des offres proviennent des institutions financières», révèlent les auteurs de ce baromètre. Cependant, toutes les offres de reprise ne sont pas systématiquement acceptées.

La première raison expliquant l’échec d’une telle tentative est que les dirigeants ne se sentaient pas encore prêts à sauter le pas. Ce baromètre relève que les deux tiers des dirigeants optent ou opteraient pour la vente de leur entreprise à un tiers et 61% des cessions a été effectuée auprès de personnes membres de la famille. Le choix de l’entreprise à reprendre, lui, a été surtout motivé par l’image et la notoriété de l’entreprise (52% des répondants). Autre information édifiante livrée par le baromètre : dans un cas sur 4, ce sont d’anciens salariés qui ont repris l’entreprise. Cela dit, la transmission de l’entreprise à un membre de la famille reste très prisée. Et pour cause, près de 8 dirigeants sur 10 (cédants potentiels ou avérés) ayant opté pour la succession familiale justifient leur choix par leur volonté d’assurer l’avenir de leur progéniture, 4 cédants sur 10 évoquent le maintien d’une tradition familiale et, enfin, un dirigeant sur 5 a du mal à couper le cordon et opte pour la succession familiale afin de continuer à y garder une certaine influence.

Dans les cas où la transmission a été décidée vers un tiers, la décision est justifiée par l’absence de successeur ou d’un successeur motivé ou capable (45% des répondants), la volonté de couper tout lien avec l’entreprise et profiter des plaisirs de la vie (un tiers des dirigeants) et la raison d’ordre familial (3 dirigeants sur 10). En outre, les deux tiers des dirigeants insistent sur la nécessité pour un repreneur d’être issu du même secteur d’activité, surtout chez les entreprises familiales. Pour trouver une entreprise à reprendre, les proches et les relations professionnelles restent le moyen privilégié utilisé par le repreneur (utilisé par 50% des repreneurs). 65% ont eu recours à des prestataires externes, au premier rang desquels l’expert-comptable (18%), suivi par les cabinets conseil (14%) et l’associatif ou assimilé 16% (CGEM, chambre de commerce…).

Enfin, «un repreneur sur 10 fait appel aux sociétés de capital-risque ou des fonds d’investissement», ajoutent les auteurs. Identifier et anticiper les problèmes lors d’une cession/reprise Une cession/reprise d’une entreprise peut comporter des difficultés. Les problèmes internes à l’entreprise (juridiques, comptables, personnels…) constituent le principal obstacle dans le processus de transmission (9 dirigeants sur 10 les placent à la tête de leurs préoccupations). Ils sont suivis des problèmes d’ordre familial (8 répondants sur 10). Les trois quarts se plaignent également des difficultés entre cédants et repreneurs. Enfin, 4 à 5 personnes sur 10 mettent en avant les problèmes avec les partenaires en amont ou en aval ou les lourdeurs administratives ou juridiques. C'est pourquoi les dirigeants d’entreprise interrogés privilégient le recours à un interlocuteur professionnel qui les accompagne tout au long de la démarche (58% des répondants) et cela se vérifie surtout au niveau des cédants (67% d’entre eux).

                              Source : Baromètre 2021 de la transmission d'entreprises.

Les formations spécifiques et les témoignages d’expériences vécues sont également des pistes fournis par un dirigeant interrogé sur 5 (surtout chez les non-cédants et les entreprises familiales). Les repreneurs insistent aussi sur la mise en place d’un véritable marché d’information sur l’offre et la demande. Quoi qu’il en soit, la majorité des repreneurs (62%) s’accordent à penser que la meilleure assurance pour la réussite d’une reprise d’entreprise est une bonne connaissance de l’entreprise cible de manière générale. Quatre dirigeants sur 10 mettent en avant la maîtrise d’une expérience probante dans le même secteur d’activité, alors que près du quart des sondés évoquent le maintien des ressources humaines et une bonne connaissance des dirigeants de l’entreprise cible. Enfin, un cinquième des répondants préconise une bonne maîtrise du passif de l’entreprise et un accompagnement par des cabinets conseil.

Rappelons que l’étude réalisée pour élaborer le Baromètre 2021 de la transmission d’entreprises couvre 102 entreprises parmi les 1.000 du classement ESSOR, toutes des PME dont au moins 43 entreprises familiales. Parmi celles-ci, 50 cas de transmissions avérées ont été étudiés de près.

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