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Hausse des prix du carburant : les transporteurs réclament des solutions pérennes

La subvention, décidée par l’État, pour aider les transporteurs routiers de marchandises à supporter la hausse des prix à la pompe, n'aurait pas produit l'effet escompté, à en croire des professionnels. Les syndicats ayant appelé à la grève, lundi dernier, et fixé un ultimatum de 10 jours au gouvernement pour discuter de solutions qu'ils considèrent plus adaptées à leur secteur s'impatientent.

Hausse des prix du carburant : les transporteurs réclament des solutions pérennes

Les syndicats du transport routier de marchandises mettront-ils à exécution leur menace de grève générale annoncée lundi dernier ? L'UMT, La CDT, l'UGTM et l'UNTM avaient donné 10 jours au gouvernement, à compter du 23 mai, pour trouver une solution à la hausse continue des prix du carburant. Il reste maintenant cinq jours et la réaction du gouvernement se ferait toujours attendre, les subventions accordées étant jugées par certaines parties sans effets ni sur le pouvoir d’achat des Marocains, ni sur les comptes des professionnels.

Contacté par «Le Matin», le transporteur de marchandises Mounir Benazzouz qualifie la situation des professionnels de «critique» et la subvention de l’État d'«inadéquate». «Cette prime a été décidée à un moment où le prix du gasoil était aux alentours de 11,80 DH le litre. Le prix a depuis augmenté», rappelle Benazzouz. Mais ce n’est pas tant le montant de la subvention qui dérange ce professionnel, mais sa raison d’être. «La subvention n’est pas une solution. Nous attendons des discussions sérieuses avec le Chef du gouvernement pour soumettre de véritables solutions», partage ce professionnel. Parmi elles, l’achat à un tarif dédié uniquement aux professionnels du transport de marchandises : 0,70 à 1 DH/litre de moins par rapport au tarif public.

Cette possibilité existerait aujourd’hui au Maroc, selon notre interlocuteur, et serait destinée aux entreprises disposant de zones de stockage dédiées. L’idée est donc de mettre en place des lignes dédiées aux professionnels dans les stations-service existantes ou, carrément, de créer des stations-service entièrement réservées aux professionnels du transport de marchandises. «Ce type de stations-service existe à l’étranger, à l’image de la fameuse station AS24, où les camionneurs peuvent faire le plein», relève Benazzouz. Et d’ajouter : «Chaque année, nous déposons un document au Tribunal de commerce, l’état 9124, qui liste, entre autres, l’ensemble de notre consommation annuelle de gasoil». Pour sa part, Boujniba Boumediene, vice-secrétaire général régional pour l’Oriental des transporteurs routiers affiliés à l’UMT, explique que la subvention ne fait pas partie des priorités des professionnels de sa région, ni le plafonnement des prix du carburant d’ailleurs. «Plafonner les prix ne profiterait pas qu’aux professionnels, mais également à d’autres catégories comme les propriétaires de véhicules de luxe», explique au journal «Le Matin» cet opérateur.

En lieu et place, il préfère parler de prix de référence indexé sur le prix du gasoil, une revendication partagée par nombre de transporteurs de marchandises. «De cette façon, la hausse du prix du gasoil, comme sa baisse, pourra être répercutée sur le prix de référence», nous explique notre interlocuteur. Cette option a été proposée à la tutelle, en plus de 16 autres, partage le vice-secrétaire général. Sur ces propositions, «5 ont été retenues pour l’instant : la mise en place d’un tarif de référence indexé sur les prix du gasoil, l’adoption du manifeste de marchandise, qui protège l’ensemble des intervenants (clients et transporteurs), la régularisation de la situation de certains types de camions, la réglementation de la capacité de transport des véhicules et la mise en place de conditions, comme la formation pour une période de 6 mois pour l’obtention de l’agrément», rappelle Boumediene.
 

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