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Variole du singe : voici les réponses aux questions fréquentes

Lundi 23 mai, le Maroc annonçait l’identification de trois cas suspects de la variole du singe. Le ministère de la Santé et de la protection sociale précise toutefois que les personnes en question sont en bonne santé et ont subi les examens et tests nécessaires en attendant les résultats pour être fixé sur leurs cas. Le Maroc devient ainsi le premier pays arabe et africain à annoncer officiellement des cas suspects de la maladie et s’ajoute ainsi à la dizaine de pays européens mais aussi en Australie, au Canada et aux États-Unis où la propagation de l’infection inquiète déjà.

Un plan national de surveillance et de riposte
La détection des trois cas suspects de variole du singe (Monkeypox) a été rendue possible grâce à la vigilance des autorités sanitaires marocaines qui ont déployé un plan national de surveillance et de riposte dès l’apparition des premiers cas au niveau mondial. Ce document indique que tout cas suspect ou probable de variole du singe doit être immédiatement déclaré à l’autorité sanitaire dont relève la structure sanitaire du public comme du privé. Cette dernière coordonne, en urgence, avec le service régional de Santé publique la vérification de la définition de cas et procède à l’investigation épidémiologique dès que le cas est classé comme cas probable. Pour chaque cas, une fiche d’investigation est renseignée et envoyée au Centre national d'opérations d'urgence en santé publique (CNOUSP). Le département de Khalid Aït Taleb prend également les mesures nécessaires pour renforcer le contrôle aux frontières maritimes, aériennes et terrestres des individus et des animaux.

Quels sont les signaux qui doivent alerter ?
Par «cas suspect», on désigne toute personne présentant une éruption cutanée, vésiculeuse ou vésiculo-pustuleuse, avec fièvre > 38°C.
Les cas probables qui sont à surveiller sont soit des personnes ayant eu un contact avec un cas confirmé dans les 21 jours précédant l'apparition des symptômes ou ayant effectué, dans les 21 jours précédant l'apparition des symptômes, un voyage dans un pays où la maladie est endémique ou un pays ayant enregistré une chaine de transmission depuis le début mai 2022. La personne peut également présenter des lésions sur les paumes des mains et/ou des plantes des pieds, ou encore avec présence d’adénopathies.

Comment la maladie est-elle détectée ?
Un cas confirmé est défini comme étant un cas probable ou suspect chez qui l’infection par le virus de monkeypox a été confirmée par technique moléculaire PCR au laboratoire. La PCR reste le test recommandé sur des échantillons des lésions cutanées, car les antigènes des orthopoxvirus et les anticorps qu’ils induisent ne permettent pas de déterminer avec précision s’il s’agit du virus de la variole du singe ou d'autres virus apparentés. Ce test PCR, qui applique la même méthode utilisée pour détecter le Sars-CoV sauf pour l’agent utilisé pour détecter le génome du virus, permet de préciser la nature exacte de la souche virale.

Qui prend en charge le test PCR ?
Au Maroc, les laboratoires habilités à effectuer le test PCR pour détecter la maladie sont ceux affiliés au ministère de la Santé, notamment l’Institut Pasteur à Casablanca et le laboratoire de virologie de l’Institut national d'hygiène de Rabat. Ce choix réaliste et objectif du ministère s’explique par le fait que la prise en charge de ce genre de tests en ce contexte précis reste compliquée pour les autres laboratoires au vu des équipements que nécessite l’opération de diagnostic et qui ne sont pas disponibles au Maroc à l’heure actuelle, explique une source informée au quotidien «Assahra Al Maghribia». Bien que la méthode appliquée soit la même que celle utilisée pour détecter le Sars-CoV responsable de la Covid-19, la différence réside dans l’agent utilisé pour détecter le génome du virus. Ce genre de produits est accordé dans le cadre d’une coordination mondiale gérée par l’Organisation mondiale de la santé, explique la même source. Ainsi, le département de Khalid Aït Taleb procède actuellement aux consultations avec les parties concernées pour équiper les laboratoires afin de leur permettre de procéder aux tests relatifs à la variole du singe. À noter que le ministère pourrait élargir la liste des laboratoires habilités à effectuer ce test si la demande arrive à dépasser la capacité des laboratoires annoncés.

Incubation de la variole
Le délai d’incubation de la variole est en général de de 5 à 21 jours. Au cours de cette période, la personne se sent en bonne santé et n’est pas contagieuse. L’incubation est suivie par l’apparition de symptômes de type grippal à début brutal, avec fièvre, malaise, céphalées, prostration, douleurs dorsales sévères et, moins souvent, douleurs abdominales et vomissements. Deux à trois jours plus tard, la température chute et le patient se sent un peu mieux, alors que l’éruption caractéristique apparaît, d’abord sur le visage, les mains et les avant-bras, puis quelques jours plus tard sur le tronc. Les lésions se développent également sur les muqueuses du nez et de la bouche et s’ulcèrent très rapidement après leur formation, libérant de grandes quantités de virus dans la bouche et la gorge. Dans une zone donnée, toutes les lésions évoluent simultanément. Huit à 14 jours après l’apparition des symptômes, les pustules forment des croûtes qui laissent des cicatrices déprimées et dépigmentées après guérison.

Quel traitement ?
Le traitement de la variole du singe est principalement symptomatique, mais dans les cas les plus graves, une thérapie antivirale au TECOVIRIMAT peut être administrée suite à un conseil spécialisé. Ce médicament a été autorisé par l'Association médicale européenne (EMA) pour le monkeypox en 2022 sur la base de données d'études animales et humaines. Peu disponible au niveau mondial, le Maroc a anticipé la demande de ce traitement antiviral et se prépare à s’en approvisionner.

Existe-t-il un vaccin ?
La vaccination contre la variole a été démontrée par plusieurs études observationnelles comme étant efficace à environ 85%, note le ministère. À l'heure actuelle, les vaccins antivarioliques originaux (première génération) ne sont plus disponibles pour le grand public. Toutefois, un vaccin encore plus récent basé sur un virus de la vaccine atténué modifié (souche Ankara) a été approuvé pour la prévention du monkeypox en 2019. Il s'agit d'un vaccin à deux doses dont la disponibilité reste limitée.
Parmi les pays où le virus a déjà commencé à se propager, les États-Unis décident de vacciner les personnes ayant été en contact proche avec des patients atteints de la variole du singe. Deux vaccins contre la variole autorisés par l'Agence américaine des médicaments (FDA) peuvent être utilisés. Le premier, ACAM2000, est un vaccin vivant atténué, déconseillé aux personnes immunodéprimées. Le second, Jynneos, est aussi un vaccin vivant mais non réplicatif, et donc considéré comme plus sûr.


Transmission
• Animal-Homme (zoonotique) : contact direct avec le sang, les fluides corporels ou les lésions cutanées ou muqueuses d'animaux infectés
• Transmission interhumaine : contact étroit avec des sécrétions respiratoires ou des lésions cutanées d'une personne infectée, ou encore des objets récemment contaminés
• Transmission interhumaine par gouttelettes respiratoires : contact face à face prolongé
• Transmission nosocomiale

Que faire si vous êtes un cas contact ?
Le ministère de la Santé préconise un auto-isolement pendant les 3 semaines suivant le dernier contact avec le cas probable ou confirmé, avec contrôle biquotidien de la température. Une équipe provinciale/préfectorale d’Intervention rapide (EIR) doit instaurer un suivi téléphonique régulier afin de vérifier l’absence de symptômes de la maladie. En cas de fièvre ou d’éruption, une personne-contact ne doit pas se rendre dans une structure sanitaire, mais sa prise en charge sera organisée par l’EIR.
Par ailleurs, le ministère préconise que toute personne présentant un tableau clinique évoquant la varicelle doive s’auto-isoler à domicile pendant deux semaines, avec respect rigoureux des mesures d’hygiène. Une éviction scolaire pour les élèves et/ou étudiants et un arrêt de travail pour les fonctionnaires doivent être prescrits par le médecin traitant pour une durée de 14 jours. La reprise ne peut être effectuée qu’après certificat de guérison.

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