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Voici comment le Maroc gère les feux de forêt

Alors que les efforts se poursuivent sans relâche pour venir à bout des incendies qui ravagent le massif forestier dans les provinces de Larache, Ouezzane, Taza, Tétouan et Chefchaouen, force est de reconnaître la promptitude et le professionnalisme de la réaction des pouvoirs publics qui ont mobilisé toutes les ressources nécessaires pour faire face à ce sinistre. C’est que la gestion des feux de forêt figure depuis longtemps parmi les préoccupations majeures des autorités compétentes. Déjà en 2001, ces dernières ont entamé un processus d’amélioration continue qui allait aboutir à l’élaboration du Plan directeur de lutte contre les incendies de forêt (PDCI). Ce plan représente aujourd’hui le premier document de programmation, élaboré en partenariat avec les différents services concernés par la gestion des feux de forêt. C’est ainsi que le Maroc a pu jusqu’à présent maîtriser les 295 incendies de forêt recensés en moyennes chaque année.

Voici comment le Maroc gère les feux de forêt
Ph. AFP

La mobilisation au sol d’équipes composées de centaines de membres des Forces Armées Royales, de la Gendarmerie Royale, des Forces auxiliaires, de la Protection civile et des services des Eaux et forêts, ainsi que des autorités sécuritaires et locales et des volontaires de la population locale, ne faiblit pas, avec l’appui des avions Canadair, pour venir à bout des incendies qui ravagent le massif forestier dans les quatre provinces. Vendredi, et au moment de la rédaction de cet article, on a appris des autorités locales de Larache que l’incendie qui s’est déclaré dans la forêt «Lambika» dans la ville de Larache a été maîtrisé grâce aux éléments humains et aux moyens techniques déployés au sol, appuyés par quatre avions Canadair. On a également appris que les feux ont été circonscrits au niveau de la forêt «Khmis Sahel», laquelle revêt une importance prioritaire en raison de sa proximité de l’autoroute et de la ligne à grande vitesse.

Les mêmes sources ont indiqué qu’il a été procédé à l’évacuation de 1.156 familles, relevant de 17 douars situés à proximité des lieux touchés par les incendies, afin de préserver leur sécurité. Quant aux pertes humaines et matérielles enregistrées, les autorités locales de Larache ont signalé la découverte du corps d’une personne calcinée, et fait état de 1250 hectares, touchés par les flammes qui se sont propagées à certaines habitations.

Dans la province d’Ouezzane, les opérations se poursuivaient pour maîtriser l’incendie qui s’est déclaré, mercredi, entre les communes de Zoumi et Mokrisset et qui a ravagé, jusqu’à présent, 210 hectares de la surface forestière, composée du couvert végétal local, de pins et d’autres arbres fruitiers. Les autorités locales ont mobilisé plusieurs ressources, matériels, engins et moyens techniques, dont 4 avions Canadair, 4 avions de type «Turbo Trush», des camions-citernes, des ambulances et des véhicules de première intervention, des engins de terrassement et d’autres pour maîtriser le feu et épargner les groupements d’habitations au niveau de ces localités.

Dans la province de Taza, les efforts déployés par les équipes mobilisées au sol, appuyées par deux avions Canadair, se poursuivaient hier pour maîtriser l’incendie qui s’est déclaré jeudi matin, dans la forêt Bab Azhar, à la commune de Smià (cercle de Tahla). Dans cette province, ce sont 400 hectares qui ont été ravagés par les incendies, selon les dernières données communiquées par les autorités locales. Dans la province de Tétouan, les efforts d’intervention terrestre ont été renforcés, avec la mobilisation des moyens humains, techniques et logistiques, appuyés par 4 avions de type «Turbo Trush» mobilisés par la Gendarmerie Royale, afin de maîtriser l’incendie qui s’est déclenché jeudi dans la forêt «Beni Idir» (commune Kharroub, caïdat de Jbel Lahbib). La superficie touchée par l’incendie est estimée à 90 hectares, selon le dernier bilan transmis par les autorités locales. Ces mêmes sources indiquent qu’environ 70 maisons ont été endommagées (60 complètement détruites et 10 partiellement endommagées) et pas moins de 225 personnes appartenant à 3 douars ont été éloignées du feu, afin de préserver leur sécurité. La forte vague de chaleur qu’a connue récemment le Royaume a favorisé le déclenchement de ces incendies, qui se sont propagés rapidement sous l’effet de vents forts.

Un bulletin d’alerte météorologique de la Direction générale de la météorologie annonce que des rafales de vent (60 à 80 km/ heure) étaient prévues, vendredi de 15 à 23 h, dans les provinces de Tanger-Assilah, Mdiq-Fnideq et Tétouan, de même que des rafales de vent de 30 à 45 km/heure devaient toucher, durant la même période, les provinces de Larache, Ouezzane et Taza, ce qui ne manquerait pas de compliquer les opérations de lutte contre les incendies. Alors que nous mettions sous presse, un communiqué du ministère de l’Intérieur fait état du départ d’un incendie dans la forêt Achachet Tassift (commune de Talmbout ) dans la province de Chefchaouen. 

Comment gère-t-on les feux de forêt au Maroc ?
Alors que les efforts se poursuivent sans relâche pour venir à bout des incendies qui ravagent le massif forestier dans les provinces de Larache, Ouezzane, Taza, Tétouan et Chefchaouen, force est de reconnaître la promptitude et le professionnalisme de la réaction des pouvoirs publics qui ont mobilisé toutes les ressources nécessaires pour faire face à ce sinistre. C’est que la gestion des feux de forêt figure depuis longtemps parmi les préoccupations majeures des autorités compétentes. Déjà en 2001 ces dernières ont entamé un processus d’amélioration continue qui allait aboutir à l’élaboration du Plan directeur de lutte contre les incendies de forêt (PDCI). Ce plan représente aujourd’hui le premier document de programmation, élaboré en partenariat avec les différents services concernés par la gestion des feux de forêt. Sa mise en œuvre a permis la réalisation d’actions importantes, en termes de surveillance et d’équipement de l’espace forestier, de sensibilisation du public, d’acquisition de véhicules et de matériel, d’équipement des unités de lutte contre les incendies en matériel adapté, d’entretien et d’exploitation de la flotte aérienne et enfin d’adoption d’une procédure interdépartementale de coordination des opérations de lutte contre les incendies. L’actuel mode de gouvernance de la gestion des feux de forêt, reposant sur la coordination entre les acteurs, est assuré au niveau national par un comité directeur (réunissant les départements des Eaux et forêts, le ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Économie et des finances, la Protection civile, la Gendarmerie Royale, les Forces Armées Royales, les Forces Royales Air, les Forces auxiliaires et le ministère de l’Équipement et de l’eau). Ce Comité directeur a pour principales missions de :

• Élaborer et analyser les bilans annuels des feux de forêt au niveau national, afin d’évaluer la qualité des interventions et d’identifier les éventuelles contraintes rencontrées.

• Valoriser les enseignements tirés et les outils développés afin de réorienter le mode d’action et d’assurer en permanence l’efficacité et l’efficience requises.

• Suivre la mise en œuvre des programmes pluriannuels de prévention et de lutte, en fonction des missions et prérogatives des acteurs impliqués, au niveau national et local.

Près de 178.773 hectares endommagés par le feu depuis 1960

Au Maroc, on dénombre en moyenne 2.980 hectares ravagés chaque année par près de 295 incendies. Durant la période 1960- 2019, on a recensé 17.711 départs de feu et une surface totale endommagée de près de 178.773 ha. Les pics ont été enregistrés en 1983 et 2004 avec respectivement 11.000 et 8.660 ha de surfaces ravagés par le feu. La répartition spatiale et temporelle de ces incendies est assez marquée. La région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma reste la plus exposée avec près de 170 incendies et 1.600 ha endommagés annuellement.

Actions de remise en état des aires ravagées
Le processus de réhabilitation des zones brûlées consiste en une série d’actions à mener à court et à long terme suivant une analyse de la gravité de l’incendie et en fonction également du diagnostic post-incendie, selon des critères indicatifs de la survie ou du dépérissement différé de l’arbre. Immédiatement après l’incendie, des actions sont envisagées pour atténuer les risques qu’il engendre, principalement la mise en œuvre d’actions visant à protéger le sol de l’érosion et la mise en défens de la surface brûlée. Sur le long terme, en fonction des conditions naturelles et socio-économiques, la reconstitution du couvert forestier se fera : • Soit par une régénération naturelle (par rejets de souches, drageons ou semis). • Soit par une régénération artificielle (plantation de végétaux en pépinière).
 

 

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