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Wissal El Gharbaoui : «compliquées et couteuses, les conditions d'accès des voyageurs sont à revoir»

Les conditions d'accès au territoire, mises en place après la décision de rouvrir les frontières, continuent de soulever les réactions des acteurs du secteur touristique. Wissal El Gharbaoui, la secrétaire générale de la Confédération nationale du tourisme (CNT), appelle à revoir ces conditions «coûteuses et draconiennes» qui risquent de pénaliser la reprise de l'activité.

Wissal El Gharbaoui : «compliquées et couteuses, les conditions d'accès des voyageurs sont à revoir»

«Nous avons accueilli avec satisfaction et enthousiasme la décision de rouvrir l’espace aérien», a tenu a précisé d’emblée Wissal El Gharbaoui, la secrétaire générale de la confédération nationale du tourisme (CNT). Cependant, la responsable rappelle que les conditions exigées pour l’accès au pays ne sont pas en phase avec les attentes des professionnels qui s’attendaient à des mesures agiles et souples. «Annoncer la réouverture des frontières et mettre en place des conditions d’accès draconiennes, coûteuses et complexes, cela risque de poser des problèmes pour les acteurs du tourisme», explique l’invitée de «L’Info en Face». Pour la responsable, le Maroc est l’un des rares pays à exiger le test PCR de 48 heures au lieu de 72, en même temps que l’obligation du pass vaccinal, plus des tests antigéniques à l’arrivée et d’autres effectués de manière aléatoire dans les établissements touristiques. «Ces conditions nous interpellent sur l’efficacité du dispositif qui sera mis en place et surtout sur les moyens humains, techniques et financiers dans tous les points d’accès pour permettre une fluidité d’accès et éviter des goulots d’étranglement dans les aéroports», souligne-t-elle.

Il va falloir observer le déroulement de ces opérations et mesurer l’impact sur le retour des touristes et ajuster au fur et à mesure, propose la responsable. Évoquant le dispositif supplémentaire adopté par le ministère du Tourisme et approuvé par les représentants du secteur, l’invitée de «L’Info en Face» préfère temporiser en saluant le souci de vouloir faire le maximum pour la sécurité de tous, mais indique que cette décision soulève deux interrogations : Qui prend en charge le coût des tests antigéniques dans les établissements d’hébergement ? Ce dispositif ne peut être appliqué pour les touristes qui viennent pour un week-end ou une courte durée ? Après avoir posé ces questions, la SG de la CNT fait remarquer que le dispositif supplémentaire annoncé par la tutelle est en cours de finalisation pour éclairer les acteurs sur sa gestion concrète. Et pour modérer ses propos, la responsable rappelle qu’«à la Confédération nationale du tourisme, nous soutenons toutes les décisions prises pour préserver la santé de tous, pour maintenir les frontières ouvertes et pour faciliter, encourager et accélérer la reprise de l’activité touristique.

Cependant, il faut qu’on soit collectivement responsables pour la mise en œuvre de ces dispositifs et qu’on évalue le coût, la faisabilité ainsi que les contraintes techniques et de temps pour être dans l’efficacité». La réouverture des frontières ne signifie pas la relance du secteur du tourisme, du moins dans l’immédiat. «Pour espérer une relance, le Maroc ne doit plus fermer ses frontières et si jamais, pour une raison ou une autre, les autorités le décident, ça sera la fin du secteur», alerte la SG de la CNT. Pour elle, la saison hivernale est ratée, car les opérateurs étrangers, face à la fermeture des frontières, ont reporté sinon supprimé les programmes touristiques vers la destination Maroc. «La priorité pour nous aujourd’hui est de redoubler d’efforts pour regagner la confiance des marchés émetteurs.

Cela doit être fait dans la durée», indique l’invitée de «L’Info en Face» qui invite les acteurs à se mettre au travail pour redonner de la sérénité au marché. Cet objectif ne peut être atteint que par les campagnes de communication qui mettent en avant les atouts de la destination Maroc, mais aussi et surtout par des engagements sur la pérennité des dispositifs pris, sur l’assouplissement des conditions sanitaires aux frontières et sur le coût de l’accès à la destination Maroc. Ceci dit, la responsable regrette qu’aujourd’hui, «les carnets de réservation ne sont pas pleins».

Il va donc falloir continuer à soutenir et accompagner le secteur financièrement, souligne la SG du CNT. «Le secteur a subi près de 150 milliards de pertes, c’est une crise qui ne va pas se régler après une semaine de réouverture des frontières. L’aide octroyé par l’État ne représente que 1% du volume de la perte», explique Mme El Gharbaoui. Par ailleurs, la responsable a indiqué qu’il faut avoir une visibilité rapidement sur le trafic maritime en perspective du mois du Ramadan marqué par l’entrée de plusieurs MRE (Marocains résidant à l’étranger) via ce canal. Ceci va permettre également de booster les chances d’accueillir davantage de voyageurs.

 

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