En 13 ans, les taux de scolarisation ont sensiblement augmenté dans tous les cycles d’enseignement. Une tendance qui a particulièrement touché les filles et le milieu rural. Cette amélioration de la scolarisation s’est accompagnée par la croissance des revenus des ménages au rythme annuel moyen de 4%, induisant une nette expansion des dépenses de consommation en biens et services. C’est ce qu’indique le Haut-Commissariat au Plan (HCP) qui a analysé, dans son 55e numéro des «Cahiers du Plan», l’efficacité des stratégies de développement menées par le Royaume, dans leurs dimensions économique et sociale, sur les performances scolaires sur la période 2001 à 2014.
Croissance et changements socioculturels, des leviers du progrès scolaires
Le document étudie également l’impact de la croissance économique, de l’évolution des inégalités sociales et des changements socioculturels et de «structure» sur les progrès en matière de scolarisation au Maroc.
Le HCP note également que «la situation des inégalités a enregistré un infléchissement modéré, avec un indice de Gini passant de 40,6 à 39,5 sur la même période». Une situation qui a poussé les auteurs à s’intéresser à l’évaluation de la contribution de la croissance, du recul des inégalités et des changements observés dans d’autres sphères socioéconomiques à l’amélioration de la scolarisation. Ils constatent que «les traits saillants des résultats de la décomposition mettent en évidence la prépondérance de la croissance et des changements socioculturels comme levier de la promotion des progrès scolaires à tous les niveaux, national, urbain et rural». Aussi, bien que les inégalités aient baissé au cours de la période, leur ampleur continue d’impacter négativement les progrès scolaires.
Dans la catégorie préscolaire, l’amélioration (de 30% en 2001 à 41% en 2014) s’explique par des changements socio-culturels ayant caractérisé le Maroc du 3e millénaire. Il s’agit notamment de l’amélioration notable du niveau d’instruction des parents qui pourrait engendrer chez les ménages marocains une certaine conscience de l’investissement dans le capital humain à un âge précoce. Sans oublier, la réduction de la taille des ménages, marquée par une tendance à la baisse de nombre d’enfants à charge.
À noter, toutefois, que ce sont les enfants en milieu rural qui ont le plus bénéficié de l’amélioration du taux de préscolarisation. «Cependant, la situation aurait été encore améliorée chez les filles si les effets négatifs de structure et des inégalités avaient été maîtrisés», est-il relevé.
Au primaire, ce sont encore les filles et le milieu rural qui ont le plus profité de l’amélioration de la scolarisation, au point que les écarts en termes d’accès entre les deux milieux et les deux sexes se sont significativement réduits.
Enfin, dans l’enseignement secondaire, là où l’accès s’est amélioré aussi bien pour les filles que pour les garçons, en milieu rural plus qu’en milieu urbain, les changements socioculturels des ménages y contribuent largement pour les deux sexes, surtout en milieu urbain. Cette performance scolaire en milieu rural est due à l’impact majeur de l’effet de structure.