Le Haut-commissariat au Plan (HCP) a publié récemment l’édition 2023 des indicateurs sociaux du Maroc. Ce recueil d’indicateurs permet de dresser le portrait social en vue de faciliter la prise de décision et de fournir les éléments requis pour une évaluation des politiques publiques.
Sur le plan démographique, le rapport recense la population du Royaume qui s’élève à 36,67 millions et qui se féminise (50,2%) : "La féminisation de la population est relevée un peu moins pour les bas âges, mais de plus en plus avec l’âge. Plus de femmes sont présentes que d’hommes dans les villes et inversement dans les campagnes. L’exode rurale et la longévité des femmes en sont les principaux facteurs".
Il ressort également que le vieillissement de la population se confirme davantage avec, en parallèle, une baisse continue du taux d’accroissement global et naturel de la population. Le HCP note "la baisse de la part des enfants (du tiers au quart) en raison de la baisse de la fécondité, ces trois décennies durant, ainsi que le vieillissement prononcé dû à l’allongement de l’espérance de vie". La structure de la population par âge en 2022 se compose comme suit : 25,2% d'enfants, 12,2% de seniors et 56,6% d'actifs.
Par ailleurs, le document relève une hausse (+7 points) entre 2004 et 2022 de la dépendance des seniors. Celle-ci est plus prononcée parmi les femmes et en milieu rural. L’espérance de vie à la naissance est estimée à 76,8 ans en 2022 : 78,6 ans pour les femmes contre 75,2 ans pour les hommes, soit un écart de 3,4 ans. En 2004, le Marocain espérait à sa naissance, vivre cinq années de moins en moyenne qu’en 2022. (-8,6 ans en urbain et -11,4 ans en milieu rural respectivement). Ce gain est une résultante de la baisse de la mortalité aux différents âges et de l’amélioration des conditions de vie et de santé.
Sur le plan social, les effets combinés de la pandémie et de l’inflation auraient entrainé (entre 2019 et 2022) une baisse du niveau de vie par personne (-7,2% entre 2019 et 2022), ainsi qu'une baisse des dépenses alimentaires (-11%). Ainsi, "environ 3,2 millions de personnes supplémentaires ont basculé dans la pauvreté (1,15 million) ou dans la vulnérabilité (2,05 millions). Près de 45% de cette détérioration de la pauvreté et de la vulnérabilité est due à l’effet de la pandémie et à 55% à l’inflation", souligne le rapport. Les inégalités sociales du niveau de vie, mesurées par l’indice de Gini, auraient ainsi augmenté de 40,3% à 40,5% entre 2021 et 2022.
S'agissant de la situation financière actuelle des ménages, "plus de la moitié des ménages estiment que leurs revenus couvrent leurs dépenses, 45,0% déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne à fin 2022. Le solde d’opinion est resté négatif. 83,5% des ménages ne prévoient pas une amélioration de leur situation financière et 88,9% des ménages ne s’attendent pas à épargner au cours des douze prochains mois".
Pour consulter le rapport intégral sur les indicateurs sociaux du Maroc, cliquez sur télécharger.
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