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Bank Al-Maghrib maintient le taux directeur inchangé à 3%

Contre toute attente, le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) a opté pour le statu quo. Il a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 3%, à l'issue de sa réunion trimestrielle, hier à Rabat. Cette pause fait suite à trois hausses successives totalisant 150 points de base. Selon BAM, cette décision tient compte notamment d'un niveau d'inflation en ralentissement, mais demeurant toujours élevé. BAM table ainsi sur une inflation de 6,2% en moyenne cette année, contre 5,5% annoncés en mars dernier. Côté croissance, la Banque centrale indique qu'après le rebond de 8% en 2021 et la décélération à 1,3% en 2022, l’économie nationale devrait s'améliorer de 2,4% cette année puis de 3,3% en 2024. En mars 2023, l'Institut d'émission avait prévu une hausse du PIB de 2,6% cette année. Quant au crédit bancaire au secteur non financier, il progresserait de 3,7% en 2023 et de 4,4% l'année suivante, contre respectivement 4 et 4,6% pronostiqués lors de la première réunion du Conseil en mars 2023.

Bank Al-Maghrib maintient le taux directeur inchangé à 3%

Après trois hausses successives du taux directeur d’un total de 150 points de base, le Conseil de Bank Al-Maghirb (BAM) a décidé, hier, lors de sa deuxième réunion trimestrielle, de marquer une pause dans le cycle de resserrement de la politique monétaire. Le taux directeur est ainsi resté inchangé à 3%. Lors des prochaines réunions, ses décisions tiendront compte notamment de l’évaluation approfondie et actualisée des effets cumulés de ses hausses de taux et de l’impact des différentes mesures mises en place par le gouvernement pour soutenir certaines activités économiques et le pouvoir d’achat des ménages.

En effet, suite aux développements récents relatifs à la conjoncture économique, qui a connu une accélération de l’inflation jusqu’à atteindre un pic de 10,1% en février 2023, une décélération a été enregistrée en mars (8,2%), en avril (7,8%) et puis en mai (7,1%). «Tenant compte de ces données, l’inflation devrait ressortir à 6,2% en moyenne cette année, et à 3,8% en 2024. Sa composante sous-jacente devrait connaître une trajectoire similaire, passant de 6,6% en 2022 à 6,1% cette année puis à 2,9% en 2024», indique le Conseil dans un son communiqué publié suite à sa réunion de juin.

La Banque centrale relève ainsi que l’activité économique continue de pâtir de la succession de deux années de sécheresse, conjuguée à un environnement externe globalement défavorable. «Avec une production céréalière estimée par le département de l’agriculture à 55,1 millions de quintaux, la croissance de la valeur ajoutée agricole devrait se limiter à 1,6% en 2023 après une contraction de 12,9% un an auparavant. Pour l’année prochaine, elle pourrait se bonifier de 5,5%, “sous l’hypothèse d’une récolte céréalière de 70 millions de quintaux”».

S’agissant des secteurs non agricoles, un ralentissement de la progression de leur valeur ajoutée est attendu en 2023 à 2,5, contre 3% un an plus tôt. Cela dit, BAM table sur une accélération à 3,2% pour 2024. «Au total, après le rebond de 8% en 2021 et la décélération à 1,3% en 2022, la croissance de l’économie nationale devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, s’établir à 2,4% cette année puis s’améliorer à 3,3% en 2024». À noter qu'en mars 2023, l'Institut d'émission avait prévu une hausse du PIB de 2,6% cette année.

Des échanges extérieurs en retrait et des recettes de voyages en nette hausse

Après la dynamique enregistrée en 2022, les échanges de biens sont attendus en retrait, en 2023. Les exportations devraient ainsi baisser de 2,8%, «reflétant essentiellement le repli des ventes de phosphate et dérivés, avant de s’accroître de 6% en 2024, portées par la hausse des expéditions du secteur automobile». De leur côté, les importations reculeraient de 2,2%, sous l’effet de l’allégement de la facture énergétique, et afficheraient une augmentation de 2,9% en 2024, en lien principalement avec l’accroissement prévu des achats de produits finis de consommation et de biens d’équipement, détaille BAM.

En revanche, les recettes de voyages devraient continuer sur leur trend haussier, suite à la confirmation de la reprise de l’activité touristique. Elles devraient augmenter de 14,9% à 107,6 milliards de DH et connaître une quasi-stabilité en 2024. Malgré de fortes incertitudes autour de leur évolution, les transferts MRE (Marocains résidant à l'étranger) pourraient connaître une dynamique positive à moyen terme, avec des hausses annuelles autour de 3,5% pour s’établir à 114,7 milliards de DH cette année et 118,7 milliards l’an prochain. «Dans ces conditions, le déficit du compte courant avoisinerait 2,5% du PIB en 2023 et en 2024 après 3,5% en 2022». S’agissant des recettes des investissements directs étrangers (IDE), elles se situeraient autour de 3,3% du PIB. «Au total, et tenant compte des financements extérieurs prévisionnels du Trésor, les avoirs officiels de réserve s’établiraient à 361,2 milliards de DH à fin 2023 puis à 357,9 milliards à fin 2024, représentant une couverture autour de 5 mois et demi d’importations de biens et services».

Les besoins de liquidité des banques se creuseraient à 107,1 milliards de DH à fin 2023

Au cours du premier trimestre de cette année, les taux débiteurs se sont accrus de 53 points de base à 5,03%, recouvrant une hausse de 68 points pour les crédits aux entreprises et une baisse de 9 points pour ceux destinés aux particuliers. Tiré par une forte expansion de la monnaie fiduciaire, le besoin de liquidité des banques se creuserait à 107,1 milliards de DH à fin 2023 et 118,3 milliards un an plus tard, et ce après une atténuation au début de l’année. Le crédit bancaire au secteur non financier devrait, dans ces conditions, progresser de 3,7% en 2023 et de 4,4% en 2024. «S’agissant du taux de change effectif réel, il s’apprécierait de 0,8% en 2023 et de 1,2% en 2024, résultat de l’appréciation de la monnaie nationale en termes nominaux et d’un niveau d’inflation domestique supérieur en moyenne à celui des pays partenaires et concurrents commerciaux».

Déficit budgétaire : 5% du PIB cette année

Selon le Conseil de BAM, l’exécution budgétaire au titre des cinq premiers mois de l’année fait ressortir une progression de 4,2% des recettes ordinaires portée par l’amélioration des rentrées fiscales. En revanche, les dépenses globales se sont alourdies de 6,8%, «reflétant en particulier la hausse de celles d’investissement et des charges en intérêts de la dette extérieure». Ainsi, selon les projections de la Banque centrale et tenant compte de l’effort supplémentaire consenti pour le soutien du pouvoir d’achat des ménages, le déficit budgétaire devrait atteindre 5% du PIB cette année, avant de revenir à 4,3% en 2024, du fait notamment de la baisse programmée de la charge de compensation et la progression prévue des rentrées non fiscales.

Lire aussi : Bank Al-Maghrib relève le taux directeur à 3% !

 

 

 

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