Banques : les dépôts en pleine forme malgré la crise et l’inflation

En dépit de l’inflation persistante et de la conjoncture difficile, ménages et entreprises continuent d'alimenter leurs comptes bancaires. À fin avril 2023, les dépôts auprès des banques ont atteint 1.115,5 milliards de DH, en hausse annuelle de 5,2%, selon les derniers chiffres publiés par Bank Al-Maghrib. Cette évolution est portée par les dépôts à vue qui ont progressé de 9,2% au moment où les dépôts à terme ont accusé une nouvelle baisse de 6,9%, dans un contexte de taux créditeurs bas (voire des taux de rémunération réels négatifs, retraités de l'inflation). Les dépôts dans les banques restent dominés par les ressources collectées auprès des ménages qui se sont chiffrées à 838,2 milliards de DH à fin avril dernier, en croissance annuelle de 6,1%, dont 202,2 milliards de DH détenus par les Marocains résidant à l'étranger (MRE).

Les dépôts des entreprises privées ont, pour leur part, progressé de 10,9% pour atteindre 182,6 milliards de DH. Pour ce qui est des taux de rémunération, celui des dépôts à terme à 12 mois a augmenté d’un mois à l’autre de 34 points de base à 2,92%, soit son plus haut niveau depuis plusieurs années. En revanche, celui des dépôts à 6 mois a enregistré une baisse de 6 points de base pour s’établir à 2,43%, un niveau qui reste tout de même supérieur aux taux de rémunération enregistrés ces dernières années, après le taux de 2,49% affiché en mars dernier.

Les dépôts auprès des banques ont dépassé la barre symbolique des 1.100 milliards de DH fin 2022

Pour les comptes d’épargne, leur taux minimum de rémunération est de 1,51% au premier semestre 2023, soit une hausse de 19 points de base par rapport au semestre précédent. Ainsi au vu de ces dernières évolutions, les dépôts auprès des banques continuent de se renforcer, particulièrement depuis 2017, lorsqu’ils ont dépassé pour la première fois la barre des 900 milliards de DH pour atteindre 901 milliards la fin de la même année, contre 854 milliards une année auparavant. Par la suite, les dépôts auprès des banques se sont élevés à 928 milliards en 1018, puis à 955 milliards en 2019 avant de franchir un nouveau palier, celui de 1.000 milliards de DH en 2020 (à 1.003 milliards) dans un contexte de baisse de la consommation des ménages et de certaines de leurs dépenses en période de confinement et plus généralement au vu de la conjoncture de crise sanitaire. Les dépôts auprès des banques ont dépassé la barre symbolique des 1.100 milliards de DH fin de l'année dernière. Il faut préciser toutefois que durant les quatre premiers mois de 2023, les évolutions sont mitigées en glissement mensuel, entre hausse et baisse depuis janvier dernier. L'encours à fin avril a légèrement baissé par rapport à mars.

À noter que les dépôts de la clientèle forment la majeure partie de la structure des ressources des banques (dans leur passif), devant notamment les dettes envers les établissements de crédit, les dettes obligataires et les fonds propres. Pour les dépôts, les trois premières banques disposent en moyenne des trois dernières années de plus de 63% des dépôts collectés et les cinq premières une part d’environ 78%. À souligner aussi que l’encours des dépôts dépasse toujours celui des crédits bancaires qui se sont établis à 1.035 à fin avril dernier, en hausse annuelle de 5,6%.