Menu
Search
Jeudi 02 Mai 2024
S'abonner
close
Accueil next Nation

Bilan du BCIJ, terrorisme au Sahel, les Marocains de Daech... l'éclairage de Habboub Cherkaoui

Le front polisario constitue une menace sécuritaire majeure pour toute la région du Maghreb, a fait savoir dimanche le directeur du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), Habboub Cherkaoui. Invité à l’émission «Liqa’ Hespress», à l’occasion de l’anniversaire des événements terroristes du 16 mai, le directeur du BCIJ a mis en garde contre le risque de développement de nouvelles organisations terroristes au Sahel et en Afrique de l’Ouest à cause du manque de coordination sécuritaire entre les pays de la région.

Bilan du BCIJ, terrorisme au Sahel, les Marocains de Daech... l'éclairage de Habboub Cherkaoui
Habboub Cherkaoui

Le directeur du Bureau central d’investigations judiciaires, Habboub Cherkaoui, a souligné dimanche que le front polisario constitue un défi sécuritaire majeur pour toute la région du Maghreb. Invité à l’émission «Liqa’ Hespress», réalisée par le journal électronique Hespress et diffusée à l’occasion de l’anniversaire des événements terroristes du 16 mai, le responsable sécuritaire a estimé que plusieurs éléments confirmaient cette réalité, notamment l’adhésion de pas moins de 100 éléments de ses membres à des organisations terroristes, ce qui représente une preuve tangible de l’implication du front polisario dans le crime terroriste. «Après la dissolution de Daech et la perte par ce dernier de ses fiefs traditionnels en Irak et en Syrie, le groupe État islamique a déplacé ses activités terroristes vers ses annexes dans la région du Sahel. Mais cette zone connaissait déjà la présence d’autres groupes terroristes, notamment celui d'Al Qaïda au Maghreb islamique et l’organisation de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS). Cette organisation, créée en 2015, était particulièrement intéressante puisqu’elle a été dirigée par un terroriste qui a commis plusieurs attentats au Bourkina Faso et au Niger et qui n’était autre que Adnane Abu Walid al-Sahraoui, leader du front polisario originaire de Lâayoune et qui a fini par être assassiné par les forces françaises», a souligné M. Cherkaoui.

Le manque de coordination régionale fait le jeu des terroristes au Sahel

Sur ce volet justement, le directeur du BCIJ a mis en garde contre le risque de développement de nouvelles organisations terroristes dans la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, notant que les organisations actuelles n’entretiennent plus leurs activités au cœur du Sahara, mais à proximité des frontières de certains pays, profitant ainsi de l'immensité du territoire, la baisse de surveillance des frontières et la mauvaise coordination sécuritaire entre les pays de la région. À cet égard, Habboub Cherkaoui a souligné que le Maroc, conscient du rôle de la coordination dans la lutte contre le terrorisme, n’a cessé d’œuvrer pour renforcer sa coopération avec différents partenaires, que ce soit avec les États-Unis d’Amérique ou encore des pays européens ou africains, à l’exception du voisin de l’est, l’Algérie, qui a choisi de rompre ses relations avec le Maroc et par conséquent toute coopération sécuritaire. Pour M. Cherkaoui, cela représente un danger pour la région, dans la mesure où les organisations terroristes profitent de l’absence de collaboration pour développer davantage leurs activités.

Combattants marocains en Syrie et en Irak

Abordant le dossier des Marocains revenant des zones de conflits en Syrie et en Irak, M. Cherkaoui a indiqué que le Bureau central d’investigations judiciaires a traduit en justice 141 combattants revenus des foyers de tension, dont 119 qui sont revenus de la région de la Syrie et de l'Irak. Le haut responsable a fait savoir dans ce sens que ces Marocains de retour au pays constituaient sans conteste l'un des plus grands défis sécuritaires auxquels le Maroc se trouvait confronté du fait que ces rapatriés ont acquis des compétences et des techniques de guerre et une expérience en matière de fabrication d'explosifs et de poisons. S’agissant des Marocains détenus en Syrie, le même responsable a indiqué qu’ils étaient au nombre de 251, dont 136 femmes, et 121 de nationalité marocaine, tandis que 15 ont la double nationalité. Il a précisé que sur les 291 femmes qui ont rejoint les foyers de tension 99 sont revenues. 90 cellules terroristes démantelées depuis la création du BCIJ M. Cherkaoui a indiqué que le Bureau central d’investigations judiciaires a réussi à démanteler 90 cellules terroristes depuis sa création, dont 84 cellules terroristes revendiquant leur allégeance à «l’État islamique» ou Daesh et 6 cellules actives dans le cadre d’un courant considérant les non convertis à leurs principes comme des athées passibles de mort et légitimant leur pillage. S’agissant du nombre de personnes arrêtées dans le cadre des opérations de démantèlement des cellules terroristes, M. Cherkaoui a indiqué qu’elles sont au nombre de 1.514 dont 35 mineurs et 14 femmes, dont certaines parmi elles ont été arrêtées dans le cadre de la cellule des femmes démantelée en 2016.

Lire aussi : BCIJ : démantèlement d'une cellule terroriste affiliée à "Daech"

Lisez nos e-Papers