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Cadavres des victimes du séisme : Pas de risque d'épidémie !

Pas de crainte ! Les fortes odeurs qui se dégagent des dépouilles des victimes du séisme ne présentent aucun risque de propagation de maladies. Explications des spécialistes.

Cadavres des victimes du séisme : Pas de risque d'épidémie !
Pas de crainte à avoir tant que les victimes qui ont succombé ne sont pas porteuses d’agents infectieux qui pourraient propager des maladies.

La vie commence à reprendre son cours normal après le choc et l’angoisse causés par le séisme qui a frappé Al Haouz le 8 septembre dernier. Cependant, une question revient souvent ces derniers jours : est-ce que les nombreuses dépouilles des victimes peuvent présenter un risque sanitaire si elles ne sont pas très rapidement enterrées ? La réponse est Non.

La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Fédération internationale), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) assurent dans un communiqué conjoint que les dépouilles des personnes décédées lors de catastrophes naturelles ou de conflits ne présentent généralement pas de risques sanitaires. «Lorsque de nombreuses personnes décèdent suite à une catastrophe ou à un conflit, les questions liées à la gestion des dépouilles donnent souvent lieu à des incompréhensions et à des craintes infondées. Il faut savoir que les dépouilles des personnes décédées lors d’une catastrophe naturelle ou d’un conflit armé ne présentent presque jamais de risques sanitaires pour les populations», indique le communiqué. Le chef de l’unité Forensique du CICR, Pierre Guyomarch, explique dans une déclaration citée par le communiqué que «rien ne prouve que les dépouilles provoquent des épidémies. Trop souvent, les médias, et même certains professionnels du secteur médical, ne transmettent pas les bonnes informations à ce sujet. Les survivants de catastrophes naturelles sont plus susceptibles de propager des maladies que les dépouilles».

>>Lire aussi : Séisme : Les capacités de réponse du Maroc saluées par l'ONU

Les organisations soulignent, par ailleurs, que «tant que les précautions habituelles sont respectées, les victimes qui ont succombé ne sont habituellement pas porteuses d’agents infectieux qui pourraient propager des maladies. Cela peut être le cas lorsque les victimes sont décédées d’une maladie infectieuse, comme les maladies à virus Ebola ou Marburg, le choléra, ou lorsqu’une catastrophe a eu lieu dans une région où l’une de ces maladies infectieuses est installée durablement».

De son côté, Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, souligne dans une récente publication que l'inhumation de corps après une catastrophe naturelle est un processus humanitaire nécessaire pour préserver la dignité des morts et les sentiments et le bien-être de leurs proches, ainsi que pour sauvegarder les droits et les effets juridiques résultant du décès. «Mais contrairement aux idées répandues, les cadavres restés sous les décombres en attendant l'extraction ne constituent pas une menace pour la santé des communautés locales. Les cadavres gonflent, grossissent, se décomposent et dégagent des gaz, mais ces odeurs ne transmettent aucune maladie. Les cadavres coincés provoquent une détresse psychologique chez les proches qui attendent d'enterrer leurs morts, ainsi que chez les survivants qui sont bouleversés à l'idée que des corps humains sont encore sous les décombres», affirme le médecin.

Ce dernier souligne, cependant, que des précautions doivent être prises lors du contact avec les corps pour les extraire afin d'éviter toute transmission pathologique. «Les cadavres ne doivent pas être en contact avec les sources d'eau potable, afin de ne pas transférer des microbes du système digestif des cadavres vers l'eau potable», avertit Dr Hamdi. Et d’ajouter qu’«il faut prêter davantage d’attention aux survivants, à leurs communautés locales, à leurs conditions de santé et d’hygiène, à l’approvisionnement en eau potable et à la gestion des eaux usées et des déchets afin d’éviter la propagation des maladies».

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Les recommandations des organisations internationales de la santé

La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tiennent à rappeler aux autorités et aux communautés que :

  • Les corps des victimes de catastrophes naturelles et de conflits armés ne propagent généralement pas de maladies.
  • À moins que la victime ne soit décédée d’une maladie très infectieuse, le risque pour le public est négligeable. Cependant, il existe un risque de diarrhée si l’eau potable est contaminée par les matières fécales libérées par les corps. Une désinfection de routine de l’eau destinée à la consommation suffit à prévenir toute maladie transmise par l’eau.
  • Les dépouilles présentent un risque d’épidémie uniquement lorsque les personnes sont décédées de maladies infectieuses ou lorsqu’une catastrophe naturelle a lieu dans une région où l’une de ces maladies est durablement installée.
  • La chaux n’accélère pas la décomposition, et dans la mesure où les dépouilles de personnes décédées lors de catastrophes ou de conflits ne présentent généralement pas de risque infectieux pour la population, il n’est pas nécessaire de les désinfecter.
  • Après avoir touché un corps, il faut se laver les mains avec de l’eau et du savon ou avec un nettoyant à base d’alcool s’il n’y a aucune saleté visible.

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