Avec son franc-parler habituel, le président du Conseil économique, social et environnemental, Ahmed Reda Chami, s’est exprimé sur plusieurs questions d’actualité. Accueillant l’émission «L’Info en Face» dans son propre bureau à Hay Riad, le patron du CESE s’est prêté au jeu des questions-réponses avec le journaliste et animateur Rachid Hallaouy. Le premier sujet soulevé n'était autre que le choc inflationniste d’origine extérieur que subit l’économe marocaine depuis 2021. M. Chami a estimé sur ce volet que cette tendance inflationniste, qui a fortement impacté le pouvoir d’achat des Marocains, a été amplifiée par la hausse des prix de certains produits de base comme les produits agricoles à cause notamment de la multiplicité des intermédiaires et le manque d’organisation des marchés des produits agricoles. Sur ce volet, le président du Conseil a indiqué que le gouvernement a pris un certain nombre de mesures notamment la poursuite de la compensation de plusieurs produits et la révision deux fois du taux directeur par Bank Al Maghrib. Des actions qui peuvent être complété estime M. Chami par d’autres mesures notamment la distribution d’aides ciblées aux catégories les plus vulnérables et le soutien du pouvoir d’achat des Marocains à travers des produits mieux adaptés dans les domaines du logement et du transport etc.
L'accélération de la transition énergétique pour orienter le Maroc vers une croissance verte
Abordant la question des énergies renouvelables, M. Chami a mis en avant le potentiel éolien et solaire exceptionnel dont dispose le Maroc et qui le place au même niveau que des pays comme le Venezuela, appelant à une accélération de la transition énergétique qui permettra d’orienter le Royaume vers une croissance verte et permettra de générer des retombées extrêmement positives aussi bien pour les citoyens que pour les entreprises. De même le haut responsable a salué le développement que connaît l’industrie de l’automobile. Des avancées qui peuvent mener le Maroc à franchir un nouveau, palier celui du développement de la mobilité électrique ou ce qu’on appelle «l’électrification d’usage». Une industrie de nature à réduire la consommation du Maroc en termes d’énergie fossile et de réduire sa facture énergétique. Il a par la même occasion mis en avant les avantages des opérations de dessalement de l’eau.
Les recommandations du CESE majoritairement reprises dans cadre de l’élaboration des politique publiques
Interpellé sur les missions du Conseil économique, social et environnemental, M. Chami a indiqué que cette institution constitutionnelle indépendante joue le rôle d’un «think think stratégique assurant des missions consultatives auprès du gouvernement et des deux Chambres du Parlement. Ainsi, dans l’exercice de ses attributions, cette instance donne son avis, soit à travers des saisines ou des auto-saisines, sur les grandes orientations de développement, les politiques publiques d’ordre économique, social et en matière de développement durable. Le haut responsable a tenu a souligner dans ce sens que la pertinence des avis, études et propositions formulées par cette instance découle non seulement de l’expertise mobilisée, mais aussi de sa composition plurielle qui réunit les différentes composantes de la société et les forces vives du pays, notamment les représentants des organisations syndicales et professionnelles. Une composition qui garantit au gouvernement ou encore au Parlement de disposer d’un consensus préalable autour du sujet objet de saisine. «Cela explique également le fait que les recommandations formulées par le CESE soient prises en compte souvent à hauteur de 30% dans le cadre de l’élaboration des politique publiques, et ce pourcentage peut atteindre des fois 70%. C’est le cas notamment pour les recommandations ayant concerné le programme gouvernemental», souligne M. Chami.