Le crédit bancaire continue à afficher un rythme de croissance plutôt soutenu ces derniers mois. En effet, après avoir terminé le premier semestre de l’année dernière sur une augmentation de 4%, le financement de l’économie par voie bancaire a progressivement amélioré sa cadence pour culminer à 6,7% à fin octobre dernier, avant de ralentir relativement à 5,9% au terme des onze premiers mois de 2022, avec un encours de plus de 1.024 milliards de DH, selon les statistiques publiées par Bank Al-Maghrib (BAM).
À rappeler que pour toute l’année 2022, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) s’attendait à une progression des crédits bancaires de près de 4,1%, «tirés principalement par l’augmentation prévue des comptes débiteurs et crédits de trésorerie, freinés toutefois par la décélération attendue des crédits à l’équipement». Ainsi, au cours des onze premiers mois de 2022, le crédit bancaire est tiré vers le haut encore une fois par les comptes débiteurs et crédits de trésorerie qui continuent d’afficher un rythme élevé. À fin novembre dernier, ils se sont accrus de 15,5%, ce qui renseigne sur la montée des difficultés de trésorerie des entreprises. Et ce, au moment où les crédits à l’équipement sont au point mort, affichant une stagnation à fin novembre dernier, reflétant une atonie de l’investissement qui tarde à reprendre. Ce qui est, toutefois, mieux que l’évolution observée au cours des mois précédents où ces prêts étaient en baisse sur un rythme annuel. À fin 2021, ils étaient à -4,4%. Les crédits immobiliers peinent, quant à eux, à gagner en dynamisme, affichant une croissance de 2,5% à fin novembre dernier.
Les crédits à l'habitat en hausse, les crédits à la consommation stagnent
Les derniers chiffres de BAM montrent une hausse des crédits à l'habitat de 2,9%, dont le financement participatif à l'habitat qui s’est accru de 20,5% à 18,71 milliards, au moment où les crédits aux promoteurs immobiliers s’enfoncent encore (-5,3), à fin novembre dernier.
Pour les crédits à la consommation, ils sont restés au même rythme affiché un mois auparavant (3,8). Les statistiques de la Banque centrale ont également fait ressortir que le crédit bancaire a profité surtout au secteur privé (6,7%). Ainsi, les prêts octroyés aux sociétés non financières privées ont progressé de 9,3%. En revanche, les crédits accordés au secteur public ont stagné (0,1%). À rappeler que la Banque centrale s’attend à ce que le crédit bancaire au secteur non financier termine 2022 avec une progression de 5,1%, un rythme qui décélérerait à 3,3% en 2023 puis s’accélérerait de nouveau à 5,5% en 2024. Pour ce qui est des créances en souffrance, elles ont progressé de 5,8% à fin novembre 2022, avec plus de 89,73 milliards.