Ce 3e trimestre, la croissance de l’économie devrait accélérer à 3,4%. Le Haut-commissariat au Plan (HCP) le prévoit dans son dernier point de conjoncture. La croissance, rappelons-le, était de 1,9% au même trimestre de l’année dernière.
La valeur ajoutée agricole devrait également augmenter (+6,8%) grâce à la poursuite du redressement de la production végétale. La baisse de la production animale s'atténuerait, grâce à la mise en œuvre de mesures de lutte contre les effets de la sécheresse visant à garantir un approvisionnement suffisant en orge pour les éleveurs de bétail.
La valeur ajoutée des activités non agricoles devrait pour sa part afficher une croissance de 3,3% selon le HCP, principalement grâce à la résilience de la demande. La croissance hors agriculture, principalement soutenue par les services d'hébergement et de restauration depuis mi-2021, se rééquilibrera progressivement au profit d'autres secteurs d'activité.
La production manufacturière, elle, devrait enregistrer une hausse de 1,6%, soutenue par une demande mieux orientée pour les industries liées à la construction et une augmentation continue dans les secteurs de la fabrication de matériel de transport. Le repli des activités dans le secteur de la construction devrait, lui, ralentir, grâce à une accélération de la production de logements sociaux, tandis que les services enregistreraient une croissance de 4,5%.
L’inflation atteindrait 5,4% au 3e trimestre
Pour sa part, l’inflation devrait se stabiliser, «en l’absence de tensions significatives sur les marchés mondiaux des matières premières». Elle ressortirait à 5,4% au 3e trimestre alors que sa composante sous-jacente diminuerait jusqu'à 4,8%. Pour le HCP, cela sera dû à une augmentation moins importante des prix alimentaires et manufacturiers.

Dans ces conditions, la demande intérieure devrait continuer à s'améliorer, contribuant ainsi à hauteur de 1,5 point à la croissance économique globale. La consommation des ménages devrait, pour sa part, croître de 1,9%, tandis que l'investissement des entreprises tardera à se redresser en raison de la faible progression des marges bénéficiaires.
La croissance économique a ralenti au 2e trimestre
Selon le HCP, l’économie marocaine aurait enregistré une croissance de 3,2% au 2e trimestre, soit un rythme inférieur à celui du 1er trimestre (+3,5%). La valeur ajoutée agricole aurait augmenté de 6,3% par rapport à la même période de l'année précédente, après une baisse de 13,5% observée un an plus tôt. La croissance de l'activité hors agriculture aurait, pour sa part, atteint 3% contre une croissance de 2,9% au 1er trimestre. Les services marchands auraient maintenu leur performance, bien qu’à un rythme légèrement moins soutenu par rapport au début de l'année. En revanche, les secteurs secondaires auraient connu une baisse de 0,7% de leur valeur ajoutée au cours de la même période, principalement en raison de la faible dynamique de la demande extérieure de biens.
La masse monétaire s’accélère
Au 2e trimestre, la masse monétaire se serait appréciée de 7,5%, soit une légère accélération par rapport aux 7,3% enregistrés le trimestre précédent. Le besoin de liquidité des banques aurait légèrement diminué en glissement annuel, principalement en raison d'une baisse de la circulation fiduciaire. Les avoirs officiels de réserve se seraient appréciés de 6,1%, favorisés par l'emprunt obligataire du Trésor sur le marché financier international. Les créances nettes sur l'administration centrale se seraient accentuées, reflétant une hausse de 12,5% de l'endettement monétaire du Trésor. Les créances sur l'économie auraient, elles, augmenté de 5,5% en glissement annuel au deuxième trimestre, après une hausse de 5,3% au trimestre précédent.
Le marché boursier réduit ses pertes
Selon le HCP, au 2e trimestre, le marché boursier aurait réduit ses pertes par rapport au 1er trimestre et à la même période de l'année précédente. La tendance baissière des indices boursiers se serait poursuivie, en dépit du fait que les investisseurs ont ajusté positivement leur perception du marché boursier, en raison de la baisse continue des cours de plusieurs sociétés cotées. L'indice MASI aurait reculé de 3,6% par rapport à la même période de l'année précédente, et la capitalisation boursière aurait diminué de 4,1%. Cette évolution du marché boursier serait principalement attribuable à la baisse des cours des secteurs chimique, des télécommunications, du pétrole et du gaz, de l'industrie pharmaceutique, ainsi que des ingénieries et biens d'équipement industriels.
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